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3,6

sur 51 notes
Après l'excellent « Mers mortes » d'Aurélie Wellenstein, Scrineo propose un nouveau roman coup de poing autour d'une thématique difficile : celle du viol. En lisant la quatrième de couverture, je ne savais pas forcément qu'on allait basculer sur ce sujet. Mais une fois que j'ai compris, j'ai quand même voulu voir comment Charlotte Bousquet allait traiter ce type de drame. de manière générale, je n'ai jamais été déçue par sa plume féministe et puissante, ni par les différents récits qu'elle a écrit. J'avais donc beaucoup d'attentes concernant « Nos vies suspendues » et je dois reconnaître que le résultat m'a plu !

Cette lecture ne laisse pas le lecteur indifférent. Attendez-vous à ressentir une pluie d'émotions tout au long du livre ! le sujet en lui-même est déjà très sensible, mais c'est surtout l'injustice que l'on partage avec les héroïnes qui nous prend aux tripes. Les propos de la cour de justice sont malheureusement des choses que l'on entend souvent : « Les filles l'avaient cherché en étant peu habillées. », « Elles avaient bu et s'étaient amusées en dansant sur la piste. », « Elles ne se sont pas assez débattu. ». Des propos horribles, crédibles et terriblement révoltants… Bien sûr que ces adolescentes ont fait la fête, bien sûr qu'elles ont trop bu à cause de leur âge et de l'euphorie du moment, bien sûr qu'elles ne s'attendaient pas à cela, puisqu'elles pensaient être avec leurs amis en qui elles avaient confiance… Cela aurait pu arriver à n'importe qui… Et c'est bien ce qui est effrayant… Hélas, le verdict est sans appel pour les personnages de ce roman… Et pour de nombreuses victimes de notre monde que l'on écoute à peine… Pire : que l'on accuse ! Comme si une femme aspirait à être violée par une ou plusieurs personnes… Pathétique. Pour ma part, un sentiment de révolte et de colère m'a animée jusqu'au bout… Je reposais avec peine mon ouvrage et vais certainement rester marquée pendant quelque temps…

La narration est plurielle : elle papillonne entre les jeunes ayant vécu cette affreuse soirée. On a donc le point de vue des violeurs, du compagnon d'une victime qui est hanté par la culpabilité de ne pas avoir agi et d'avoir regardé, du jeune flic qui a trouvé les filles le lendemain et des deux demoiselles. Il est intéressant de voir les deux façons dont ces dernières ont réagi. C'est terriblement réaliste ! L'une a sombré dans l'obésité et va tenter de mettre fin à ses jours. Les chapitres où elle est narratrice sont très forts émotionnellement et particuliers, car on emploie la deuxième personne, comme si on s'adressait directement au lecteur ou que l'on se détachait. Nora s'adresse à elle-même, comme si elle n'existait plus, comme si quelqu'un lui racontait son histoire puisqu'elle n'est plus l'ombre d'elle-même pour le faire. C'est assez terrifiant et bien vu. Sa camarade Anis emploie la première personne et réagit vraiment autrement : avec rage, dégoût et envie de vengeance. Elle tente de refaire surface néanmoins, ses démons ne partent pas et chaque nouvelle décision de la justice est un coup de massue supplémentaire. J'ai été très émue par Anis et Nora au point de ressentir énormément d'empathie pour elles…

Le sujet est bien traité, tout est très fort psychologiquement, tandis que le scénario est aussi sensible que vraisemblable… sauf le dénouement ! En effet, même si j'adore le fantastique et que je comprends l'idée de l'auteure ainsi que la métaphore, je n'ai pas spécialement adhéré au changement de genre en fin d'ouvrage… C'était vraiment inattendu ! J'étais restée sur du roman contemporain abordant une thématique difficile, je ne pensais donc pas qu'on allait dériver sur « ça »… Malgré mon ressenti, je suis persuadée que cette touche surnaturelle plaira à certains lecteurs. C'est simplement une question de goût et d'attente. Quoi qu'il en soit, ce fut une lecture intense que je recommande.
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Nos Vies Suspendues est un roman poignant. Charlotte Bousquet nous propose un vrai page-turner qui porte bien son nom tant il a mis ma vie en suspens, le temps de ma lecture. Je l'ai dévoré d'une traite, tremblante de rage, de dégout et de chagrin. On y suit deux jeunes femmes victimes de viol, trois ans après l'agression. Trois années durant lesquelles elles ont dû vivre avec le verdict injuste prononcé par le tribunal, une sentence inacceptable qui a mis leur reconstruction en suspens. Malheureusement, c'est un sujet tristement d'actualité, à une époque où les femmes sont encore bien trop souvent considérées comme coupables de ce qui leur arrive. L'autrice choisit de montrer l'injustice et la réalité brute : le fait que les plaintes pour viol n'aboutissent que très rarement à un jugement satisfaisant. Ici, pas de super héroïnes prêtes à enfiler leurs capes de justicières, mais de jeunes femmes détruites, abandonnées par la justice et, par-dessus tout, culpabilisées. Comme si la sidération n'existait pas, comme si sa beauté, son état d'ébriété, sa virginité ou sa tenue avait une quelconque incidence sur la culpabilité des victimes. On découvre alors deux jeunes femmes qui réagissent différemment à l'annonce du verdict, mais aucune n'est plus légitime que l'autre. L'une s'est créée une carapace mentale, s'est endurcie jusqu'à en devenir froide et insensible. L'autre s'est créée une carapace physique, s'est oubliée au point de ne plus vouloir exister. Ce sont deux femmes qui ne peuvent que toucher, deux personnages crédibles qui incarnent tant de femmes à qui cela arrive chaque jour.

Et soudain, une touche de fantastique. Elle déçoit presque, quand elle arrive dans ce récit qu'on veut pourtant réaliste et juste. Mais une fois la surprise passée, on se rend compte de l'intelligence de l'implication du surnaturel dans cette histoire. À sa façon, elle personnifie des sentiments parfois difficiles à appréhender, comme une douleur intérieure qui ronge et qui détruit. Tout au long du roman, il est question de culpabilité. Des victimes, des agresseurs, des silencieux, des allié∙e∙s. Des victimes, à qui on fait croire qu'elles l'avaient peut-être un peu cherché, en exploitant la fameuse « zone grise » du consentement. Des agresseurs, qui ont de plus en plus de mal de se convaincre que cette zone existe. Des silencieux, qui auraient dû intervenir, qui auraient pu changer les choses. Des allié∙e∙s, qui auraient voulu aider, mais qui n'ont pas pu. Nos Vies Suspendues parle de culpabilité, mais aussi de reconstruction et de résilience. Un roman percutant !

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Anis et Nora étaient les deux meilleures amies du monde, elles fêtaient leur bac et les vacances qui débutaient quand soudain l'impensable s'est produit, une agression par une bande de garçons qu'elles croyaient leur amis sous les yeux de Steven, le petit ami de Nora qui n'a pas bougé. Trois ans après, les 2 jeunes filles tentent toujours de se reconstruire après un procès où leurs agresseurs ont à peine été condamnés. Se retirer du monde ou se battre pour la vengeance, chacune a réagi comme elle le pouvait.

Nos vies suspendues, comme son thème pouvait le laisser supposer, est un roman uppercut qui vous happe immédiatement et vous coupe le souffle de chapitre en chapitre. Les récits choraux de Anis, Nora, Milan le policier et ami qui les a secourus, Steven et chacun de leurs agresseurs, dessinent peu à peu l'horreur et l'abominable de ce qu'elles ont vécu. Ce n'est pas seulement l'agression mais aussi l'épreuve qu'ont représenté l'enquête et surtout le procès où leur parole a été mise en doute, questionnée : ne l'avaient-elles pas cherché ? n'étaient-elles pas consentantes avant soudain d'avoir des regrets ? Tout sonne (malheureusement) juste dans ce récit et l'auteure réussit avec brio à nous faire ressentir le traumatisme qu'ont subi les jeunes filles et leur impossibilité d'y faire face et d'essayer de se reconstruire tant que justice ne sera pas rendue. J'ai été choquée, révoltée par ces vies brisées, par le contraste magnifiquement décrit entre la Nora d'avant, solaire et pleine de vie, et celle qu'elle est devenue, j'ai souffert avec Anis adoptant une routine de robot et cachant ses émotions pour oublier. le pire dans tout ça étant justement que le récit est très réaliste et que l'auteure nous fait ressentir cette terrible injustice des victimes que l'on refuse de croire.

Malheureusement la seconde partie du roman bascule petit à petit dans un autre style, le fantastique faisant irruption dans le récit, et au fur et à mesure que l'auteure développait cet aspect elle m'a petit à petit perdue. J'ai eu du mal à croire à cette histoire de vengeance et surtout j'ai trouvé que cela affaiblissait beaucoup le propos de ce roman jusque là justement ancré dans le réel. Cela se lit sans déplaisir mais sans apporter grand chose non plus, on finit par tourner les pages assez machinalement en se demandant quelle va être la chute finale. Pareil d'ailleurs pour l'intrigue secondaire sur un mystérieux meurtrier qui à mon avis vient polluer le récit principal sans apporter grand chose. J'ai finalement terminé ce livre relativement déçue, dommage d'autant plus que l'auteure avait fait preuve d'un vrai talent pour mettre en scène ses personnages et son intrigue.

Un roman qui garde malgré tout une grande force, au moins pour sa première partie, et auquel d'autres que moi seront peut-être plus sensibles s'ils sont moins allergiques à ce côté onirique et fantastique. En tous cas une auteure dont je retiendrai le nom pour découvrir avec grand plaisir d'autres titres en espérant qu'ils me convainquent plus !
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En début d'ouvrage, on trouve cette citation qui nous plonge immédiatement au coeur du problème :
Selon l'article 222-22 du Code Pénal, le viol et un crime et l'agression sexuelle, un délit […] Devant la loi, agresser sexuellement une femme équivaut donc à prendre le volant en ayant bu, et c'est moins grave que d'avoir vendu du shit. Zoé de Soyes, « Femme, jusqu'à quand laisseras-tu le silence t'écraser ? », Concours de plaidoiries pour les droites de l'homme 2018, collectif.
J'ai fini de lire ce livre il y a presque deux semaines maintenant. Mais c'est un roman qui nécessite du recul pour pouvoir en parler. Sur le coup, j'ai eu besoin d'évacuer un peu, de partager ma rage, ce que j'ai fait à travers un post instagram, car j'étais incapable de rédiger plus avant. Il est des lectures qui marquent, qui travaillent, qui résonnent au plus profond de nous. Celle-là en est clairement une.
Charlotte Bousquet fait partie des autrices qui mettent les pieds dans le plat dans la littérature à destination des jeunes, enfants et/ou ados, sans langue de bois. Elle ose traiter tous les sujets, aussi difficiles soient-ils. Ici la culture du viol, dans Mots rumeurs mots cutter, le harcèlement en ligne et en cours, dans A ♥ battants, les violences policières pour ne citer que les romans jeunesse chroniqués sur ce blog. Et d'une manière générale, ses personnages ne sont pas formatés. Charlotte Bousquet est une femme que j'admire pour son style, mais aussi pour ses prises de position, non seulement en tant qu'autrice, mais aussi comme directrice de collection des éditions Lynks. Elle ne se met pas de barrières, elle ose, au risque de déplaire. Et sa voix porte dans les collèges, les lycées…
Nos vies suspendues est un roman fort, qui ne rentre pas dans les cases. C'est un roman contemporain par ses thématiques, et la majeure partie de sa construction. Avec une touche de fantastique qui permet une distanciation, mais aussi une liberté dans la trajectoire des personnages… Je ne vous en dirais pas plus sur le sujet, à vous de découvrir. Je sais que ça a déplu à certains, j'ai trouvé pour ma part que ça permettait d'exprimer des choses difficilement accessibles dans un « simple » contemporain.
L'événement à l'origine de l'intrigue est révoltant, mais hélas tellement courant dans la vie réelle. Un viol, ou plutôt des viols, et un jugement ridicule et dérisoire. Parce qu'elles portaient des tenues légères au milieu de l'été, parce qu'elles faisaient la fête, parce qu'elles avaient bu, parce qu'ils étaient tous drogués, Anis et Nora ont été traitées comme des coupables, humiliées, et leurs agresseurs quasiment excusés…
Ce roman, c'est l'histoire de ces jeunes filles, et jeunes gens, de leur vie après le simulacre de procès. Chacun réagit comme il peut. Certains se sentent plus coupables que d'autres. Mais pourquoi n'ont-ils rien dit ? Anis se bat, dans une course effrénée vers l'avant. Nora, elle s'est arrêtée, refermée. Elle ne veut plus être.
La narration alternée nous permet de découvrir les différents points de vue. Anis s'exprime elle-même, Nora est interpellée par le narrateur, et pour les autres, il s'agit d'un narrateur omniscient. le tout est ponctué de retours en arrière, qui nous permettent de découvrir ce qui s'est passé avant, pendant et juste après les viols. En détail. Certaines scènes sont difficiles. Mais nécessaires. Il est bien je pense de pouvoir échanger sur cette lecture, qui peut être éprouvante.
J'ai aimé que l'autrice ne s'arrête pas à suivre les victimes des viols, qu'elle montre l'impact des événements sur tous les protagonistes. J'ai aimé qu'elle montre la rage, la haine devant ces institutions qui refusent de comprendre, et qui culpabilisent les victimes. Car quand on refuse d'entendre le viol, quand on humilie les victimes, on prend le risque de détruire ces victimes, ou de provoquer de la haine et des envies de vengeance. Heureusement pour la justice, notre éducation fait que le plus souvent, cette haine ne s'exprime que par les mots et la souffrance. Car devant certaines situations, j'avoue avoir des envies de violence, voire pire.
Une femme ne « cherche » pas à se faire violer. Quelle que soit sa manière de s'habiller, de se comporter, personne n'a à décider à sa place si elle souhaite avoir des relations sexuelles. Et ce n'est pas parce que sur le moment, elle ne se débat pas que ce n'est pas un viol. Une telle réaction s'appelle la sidération. Trop souvent, même la police, la gendarmerie ou les juges ne le savent pas ou n'en tiennent pas compte. Trop souvent, on entend encore « elle l'a bien cherché ».
Ça ne doit plus jamais arriver, parlez-en autour de vous. Une femme est libre de son corps, de sa vie, de ses choix. Il est temps d'en finir avec ces considérations d'un autre âge.
Il est compliqué de dire qu'on a un coup de coeur pour ce genre de roman. Par contre, il y a toutes les chances qu'il mette un coup de poing au lecteur. Et c'est déjà beaucoup. C'est un livre à lire, un livre utile, à mettre entre les mains des adolescents et adolescentes. Un livre qui provoquera des débats. Un livre pour discuter, expliquer. Mais c'est avant tout un bon roman, bien écrit, original dans sa narration comme dans la gestion de l'intrigue.
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J'ai vraiment été touché par ce livre. Plus que tous les autres je pense.

Il aborde un sujet difficile et on suit dans ce livre, les conséquence du procès à moitié perdu, l'impact de celui-ci et de ce qui c'est passer cette nuit là.
J'ai beaucoup aimé qu'à chaque début de chapitre concernant Nora, on trouve des noms. le premier nom et celui d'une personne violer et l'autre par le ou les violeur/s. Exemple : Hannah Baker, par Bryce.

Je recommande vivement ce livre, car je pense que c'est bien de parler de ce sujet et de sensibiliser les gens dessus.

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C'est un roman poignant qui parle de viol collectif , de procès , de culpabilité , de vengeance et de tentative de reconstruction.
On alterne entre les différents points de vue des personnages , les victimes , le flic et les coupables.
Le sujet est bien traité, les émotions sont bien analysées et les mots sonnent justes .
Anis m'a énormément touché dans sa manière de se battre .
J'ai beaucoup aimé cette lecture sauf la touche fantastique qui m'a un peu déçue. J'ai compris la volonté de l'auteur mais j'aurais préféré rester dans le réel.
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Deux ans après, je l'ai enfin terminé.

Ce livre m'a dégouté de la lecture à trois reprises. Je pensais ne jamais réussir à le terminer. Mais je déteste abandonner.

Un commercial de la maison d'édition me l'a très bien vendu, il y a deux ans. Je l'avais commandé en plusieurs exemplaires pour mon boulot et j'avais demandé un exemplaire à la maison d'édition. J'avais besoin d'une histoire de viol, ce livre était une obsession pour moi. Sûrement parce que je voulais passer aux-dessus de mes propres agressions. J'avais l'espoir que ce livre m'apporte une aide, des larmes, un défouloir. Je voulais détester les personnages autant que je déteste les personnes qui m'ont fait subir. Mais j'avais du mal à avancer. L'histoire ne m'a fait ni chaud ni froid. J'ai pas du tout accroché. J'en attendais sûrement quelque chose de trop personnel.

Dès que j'ouvrais le livre, je lisais quelques pages et je l'abandonnais. Sauf que j'étais incapable de reprendre d'autres lectures. Je n'ai pas lu pendant 1 an et demi. Ce seul livre sur ma table de chevet. Avec le confinement, je me suis reprise. Et après des dizaines de lectures, je l'ai repris. Recommencé. de nouveau abandonné. Et là, je l'ai enfin terminé.

Je n'ai pas aimé les personnages, je n'ai pas accroché à la plume de l'auteur. Et la fin m'a clairement saoulée. J'ai trouvé ça ridicule. Quelle déception.

J'ai envie de le vendre pour ne plus jamais le voir dans ma bibliothèque.
Mais je me suis attachée à cette jolie couverture et à cet espoir.


Je vois que je suis l'une des rares à ne pas avoir aimé.
Donc si jamais ce livre vous tente, foncez. Cet avis est très personnel, il faut dire.
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Pas évident de parler de ce roman coup de poing qui retourne et bouleverse. Je ne sais pas si j'ai aimé ou non, c'est encore trop présent dans ma tête. C'est une lecture à laquelle on pense plusieurs jours après avoir refermé le livre, mais qui rend mal à l'aise, qui nous pousse dans nos retranchements et qui percute.

C'est un roman qui aborde le viol. Mais pas en tergiversant et métaphorisant, mais de manière crue et réelle. le sujet est dur, mais est exploité sans tabous. On a mal, on tord les lèvres et on expire pour elles. Charlotte Bousquet alterne les points de vues des personnages, les témoins de cette nuit où tout a bousculé pour Anis et Nora. L'événement est une horreur, les conséquences qui le suivent d'autant plus. le procès est si injuste " elles l'ont bien cherché", "elles étaient en petite tenue": Jugement hâtif répugnant. Qui est pourtant un argument donné encore aujourd'hui. Mais non, une fille ne cherche pas à se faire violer ! C'est tellement absurde et une fois de plus répugnant de penser ça.

Ce roman aborde les différentes façons de gérer cette situation : se renfermer, oublier, se venger, nier... La reconstruction est terriblement difficile. L'auteur nous donne envie de nous battre avec les héroïnes, de plaider leur cause, de réagir à l'injustice, de maudire la justice.Mais aussi de se rendre compte que parfois, il est difficile d'agir.

Cependant, j'évoquerais la touche de fantastique qui déçoit et à laquelle on ne s'attend pas dans un roman résolument contemporain. Elle apparaît vers la fin et brise la tension créée par l'histoire ancrée dans un réel cruel. Mais elle permet de parler de folie et de culpabilité. Aussi, je comprends cette construction.

Un roman poignant donc, qui aborde la reconstruction après un drame qui ne devrait pas exister. Une belle leçon de vie, une lecture qui marque.
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J'ai vraiment beaucoup aimé ce roman qui traite d'un sujet assez délicat, pas facile facile et surtout très poignant.
Nous allons y faire la connaissance de deux jeunes filles victimes d'un viol en réunion qui essayeront tant bien que mal de refaire surface après ce terrible drame. Chacune d'elle essayera d'appréhender la situation à sa manière, et nous allons donc les suivre dans leur combat pour faire punir les coupables, et leur tentative de reconstruction.
L'histoire est vraiment prenante, pleine de tension et suivre ces deux jeunes filles est assez difficile, sentimentalement parlant.
Et si au départ je dois avouer que j'ai eu un peu mal à m'habituer à la construction assez singulière de ce roman, j'ai malgré tout beaucoup aimé cette lecture à la fois poignante, percutante et où il est question de résilience, d'injustice, de culpabilité et de reconstruction.
Une très bonne lecture.
Merci aux éditions Scrineo pour cette lecture.
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Anis et Nora sont amies. Elles sont entraînées dans une tournante mais impossible pour elles de se reconstruire. le procès joue en leur défaveur. Nora fait une tentative de suicide et tombe dans le coma. Anis décidé de se venger des ceux qui ont détruit sa vie.
J'ai beaucoup aimé le debut, bien construit et qui reflète ma réalité mais à partir de l'apparition du doppelganger j'ai perdu tout intérêt. A quoi servait ce fantôme ? La réalité n'est elle pas suffisante ? Dommage.
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