Parce que c'est avant tout un journal poétisé qui met en exergue ses réflexions sur l'amour et l'art...
Ensuite, ce livre montre bien comment le langage trahit souvent notre pensée.
Enfin, c'est une oeuvre où l'écriture sombre mais poétique irrigue chacune de ses pensées....
À travers la perception d’un objet, quel qu’il soit, je sens comme une espèce de préjudice causé à ma pensée. Le monde où je vis est accablé par le poids de la lumière, de cette lumière dans laquelle je ne peux pas pénétrer sans que toutes les pensées qui sont en moi deviennent transparentes et se fassent inexistantes comme des spectres. Ce monde est grotesque, et il faut bien qu’il porte son absurdité sur la face puisque, sans en connaître d’autres, je peux le juger imparfait. On ne peut pas rester dans l’horrible lumière, sous la hideuse pluie de rayons, et si quelqu’un d’aussi prévenu que moi y demeure encore, c’est qu’il ne sait par quel bout prendre la nuit.
Il y a une nuit dans la nuit.
Vivre de sons, de couleurs. Avoir un royaume dans son regard. Etre ainsi fait que les autres doivent, pour te comprendre, non pas penser, mais songer.
Je crois, ce soir, qu'il faut être à sa vie avant d'être à son amour, et que j'ai eu tort de rompre si totalement avec moi-même. J'ai tué ce que je lui donnais de moi.
Pourquoi demandons-nous à un être plus qu'il ne peut nous donner? L'excès de notre faiblesse nous inspire l'espoir de le trouver fort. On dirait que l'amour que nous avons pour lui n'est qu'une horreur de notre nature? Nous voulons trouver en lui la négation de ce que nous sommes tout en nous faisant un enchantement de l'idée que nous sommes semblables...
Au fond de la plus noire douleur j'ai surtout souffert de trouver des limites à ma faculté de l'exprimer.
Dans quelle ville Verlaine tira-t-il sur Rimbaud, le blessant légèrement au poignet ?