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EAN : 9782732477336
224 pages
Editions de la Martinière (05/10/2017)
4.25/5   4 notes
Résumé :
Diffusée depuis juin 2009 en prime time sur France Télévisions, la série Un village français marque son époque par sa justesse de ton et son souci d’exactitude historique. Saluée par les critiques et fidèlement suivie par le public, cette fiction dépeint la vie d'une sous-préfecture du Jura sous l'Occupation allemande (1940-1945).
Couvrant l'intégralité des saisons 1 à 7, ce livre richement illustré ouvre les coulisses de la série, donne la parole aux comédie... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Il y a parfois des titres qui portent au contresens.

Ainsi, "Un Village français" m'a longtemps fait fuir...

J'y subodorais une série un peu neu-neu sur l'Occupation, pleine de poncifs et de clichés, sur les résistants qui lavent plus blanc, les grands méchants Aĺlemands, et les collabos vilains-pas beaux. Une série hagiographique de plus sur cette période sombre où les mythes "résistentialistes" servent de cache-misère à la culpabilité collective.

Je me trompais dans les grandes largeurs!

Six saisons plus tard- la 7ème n'est pas encore sortie en dvd- six saisons avalées à la vitesse de la Blitzkrieg tant c'était passionnant, je dois avouer mon admiration: chapeau bas! Voilà une série qui ne nous prend pas pour des abrutis!

Je me suis donc ruée sur le livre de Marjolaine Boutet, agrégée et docteure en histoire, professeur d'université spécialisée dans l'étude de la représentation de l'histoire et des conflits dans les médias...et auteure aussi médiatique que télégénique du célèbre Les Séries télé pour les Nuls!

Nouveau ravissement!

Loin de raconter la série, l'auteure en suit le parcours du point de vue de l'historien , en donne une analyse percutante et argumentée, et interrompt régulièrement sa brillante démonstration par des encadrés purement historiques qui mettent en parallèle, avec un grand sens de la pédagogie , les événements réels et leur version dans la fiction.

Mais surtout elle s'attache à montrer combien le recours à la fiction, combien la multiplicité des points de vue, liée à celle des personnages, combien le recours aux recherches historiographiques les plus récentes et surtout combien le "temps long" des 7 saisons- 72 heures!- permettent de comprendre, sans la juger, une période aussi dure, aussi fluctuante, aussi éprouvante que celle-là.

Voici un livre qui emballera les aficionados de la série, mais pas que.

C'est aussi un livre subtil, intelligent, qui met le fait historique et son miroir fictionnel en face à face, et devrait aider les générations suivantes à comprendre, à démêler, à rechercher tout ce qui pourrait éclairer ce passé qui, comme le "national", cet ersatz de café imbuvable des années d'occupation, n'en finit pas de passer...
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Car l'Histoire n'est pas qu'une succession de dates : elle ne saurait se résumer à un simple énoncé des faits, même si c'est sur eux qu'elle s'appuie. L'Histoire est une science humaine qui cherche à comprendre, et non à juger, les comportements des hommes et des femmes à un endroit et à un moment donné. En mettant la condition humaine au centre de son récit, en développant ses intrigues sur le temps long, en s'appuyant sur les découvertes les plus récentes de la recherche historiographique , en montrant les situations sous plusieurs angles, en mettant en scène les pièges de la mémoire, Un Village français ne prétend à aucun moment nous donner "la"vérité, mais assume pleinement son statut de fiction. Une fiction qui fait appel à nos émotions pour mieux titiller notre intelligence, pour réveiller notre esprit critique et, pourquoi pas, nous faire poser notre télécommande pour ouvrir un livre d'Histoire.
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Les flash-forward dans les années 2000 témoignent de l'importance prise par le "devoir de mémoire ", dans le monde scolaire en particulier, au moment où la parole des derniers témoins s'éteint. On y voit à quel point cette parole reste conditionnée à ce que l'auditoire peut et veut entendre. Même 60 ans après les faits, il est toujours aussi difficile de parvenir à exprimer la complexité des émotions et des situations vécues. La série nous livre ainsi un message essentiel, à savoir qu'il ne faut pas tout attendre de la parole des témoins, qu'ils ne sont pas nécessairement et exclusivement détenteurs de la vérité, que le travail critique et scientifique de l'historien est fondamental dans la compréhension du passé.
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Lorsque Lucienne se retrouve enceinte de Kurt (épisode 3), elle est dans une situation critique, car les grossesses hors mariage étaient considérées comme honteuses et l’avortement strictement interdit. Kurt ne peut l’épouser que s’il renonce à sa carrière militaire et l’emmène en Allemagne. Dénoncés dans l’épisode 5 par Jeannine Schwartz, leurs espoirs de mariage s’évanouissent : Kurt est envoyé sur le front de l’Est et Lucienne accepte d’épouser Bériot, le directeur de l’école, pour sauver les apparences.

Le personnage de Lucienne a irrité de nombreux téléspectateurs alors même qu’elle incarne, par sa soumission, l’attitude de la majorité des femmes françaises de l’époque.
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Mais la douleur physique n’est pas la seule technique qu’il utilise. Il cherche surtout les failles psychologiques qui vont pousser la personne interrogée à parler, et pour cela, il sait que menacer un être cher des pires souffrances est extrêmement efficace : en la menaçant de s’en prendre à son fils, il parvient à ce qu’Émilie dénonce Marcel et il espère arriver à la même chose en faisant souffrir Hortense devant Daniel. Une technique qui aurait sûrement fonctionné si Kollwitz ne l’avait pas interrompu, estimant qu’il allait beaucoup trop loin (Daniel est le maire de Villeneuve).
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Je pense que Raymond est un grand amoureux, un jouisseur : il a besoin des femmes, d’être aimé. Le reste (la morale, la politique) importe peu. C’est cet aspect qui le rend éminemment sympathique, et finalement, comme ses épouses et ses maîtresses, on lui pardonne tout. C’est aussi quelqu’un de pragmatique, qui agit en fonction de la situation qui se présente à lui sans se perdre dans des considérations morales ou politiques.
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Videos de Marjolaine Boutet (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Marjolaine Boutet
Carte blanche aux Presses universitaires du Septentrion Intervenants: Marjolaine BOUTET, professeure à l'université Sorbonne Paris Nord, Ophir LEVY, maître de conférences à l'université Paris 8–Vincennes–Saint-Denis, Guillaume POLLACK, ATER à l'université Paris-Est-Créteil À l'occasion de la publication de l'ouvrage : Faire écran. Les réécritures de la Seconde Guerre mondiale dans les séries télévisées au temps de la guerre froide de Marjolaine Boutet (Presses universitaires du Septentrion)
La guerre froide fut une guerre culturelle, où les médias de masse ont joué un rôle prépondérant dans la mobilisation des populations. Les premières chaînes de télévision ont été créées et se sont développées dans ce contexte. Avec Faire écran, Marjolaine Boutet s'est intéressée à la façon dont les séries télévisées produites pour les écrans occidentaux ont réécrit la Seconde Guerre mondiale de façon à favoriser la réconciliation des pays du « monde libre », condition nécessaire à une lutte efficace contre le communisme. Toutefois, si les séries diffusent massivement le cliché de l'officier de la Wehrmacht loyal, bien élevé et patriote et d'une population civile allemande prise aux pièges d'une poignée de fous hypnotisé par Hitler, elles le font selon des conventions esthétiques et narratives propres à chaque pays étudié (États-Unis, Royaume-Uni, France). L'image de la Résistance, et particulièrement de la résistance française et de la résistance belge, montre quant à elle les différences mémorielles entre les anciens vainqueurs du second conflit mondial. À la fin des années 1970, le succès d'audience mais aussi les débats provoqués par la mini-série américaine Holocaust révèle les tensions et les résistances à « l'américanisation » d'une histoire allemande et européenne, ainsi que des déceptions de nombreux intellectuels face à la capacité du petit écran d'éduquer et de cultiver les masses. L'objectif est de montrer toute la richesse – et la complexité – de l'étude des séries télévisées en tant que documents historiques, et de leur place dans l'histoire culturelle. intervenants Marjolaine BOUTET, professeure à l'université Sorbonne Paris Nord, Ophir LEVY, maître de conférences à l'université Paris 8–Vincennes– Saint-Denis, Guillaume POLLACK, ATER à l'université Paris-Est-Créteil
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