Une grosse tête qui préfère les bons mots aux gros mots.
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En quelques instants, on passe d'un d'un trois cents mètres carrés résidentiel et sans vis-à-vis aux deux mètres carrés réglementaires d'une sépulture dont les voisins se comptent par milliers. Une dépossession totale organisée dans les plus brefs délais en vertu d'un postulat imaginé par les survivants et selon lequel les morts n'ont plus besoin de rien. (Qui leur a dit ?)
Vivant j'avais souvent des fourmis dans les jambes. Mort, je n'ai plus de jambe mais les fourmis sont encore là. Ces animaux sociaux me tiennent compagnie, efficaces et silencieux.
Après la dernière pelletée de terre, les commentaires cessent brusquement comme si mon nouveau voisin était déjà oublié. Grâce à mon périscope, je distingue la retraite du bataillon des veuves officielles et putatives. (…). Certaines marchent bras dessus bras dessous, d’autres se regardent en chiens de faïence. Nul besoin d’être grand clerc pour prévoir que ça se passera mal chez le notaire.
Pas si égalitaire la mort : chapelle, buste. A l'épaisseur de la dalle se mesure l'importance de celui qui n'en a plus.
"Encore un peu de morphine ?" Comme s'ils offraient une tasse de thé. Tous les gériatres sont des dealers.
Radioscopie : Philippe Bouvard (1973).