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EAN : 9782362290411
76 pages
Editions Bruno Doucey (31/01/2013)
3.67/5   3 notes
Résumé :
Dans ce long poème, où se mêlent le chagrin et l'humour, la déréliction et un travail sur la langue, Laurence s'adresse à celle qui n'est plus.
Son chant suit les méandres d'un bouleversement intérieur, dessine le cadastre d'une présence perdue. Et retrouve, sous le chaos des émotions, la langue miraculeuse de l'enfance.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Un long poème sur le deuil.

Dans l'avant-propos de ce bouleversant recueil, l'auteure raconte les circonstances du décès de sa mère, morte un dimanche, seule chez elle, après avoir regardé à la télévision l'épisode d'un feuilleton intitulé «  La mort est un poème ». Cette coïncidence troublante, qui lie la mort de sa mère à la poésie, la pousse à écrire sur cette mort et et sur le sommeil qui lui ressemble.

Si la souffrance et le chagrin marquent sa parole, les retours vers l'enfance et ses formules permettent une incursion dans la joie et la tendresse du lien mère/fille.

Apparaissent aussi, suite à cette disparition qu'elle sait définitive et irréparable, des interrogations sur sa propre existence :
"Si tu n'es plus suis-je donc née ?"
et sur sa mort à venir :
"On ne peut pas savoir notre mort
Et qu'un jour on ne sera plus".

Une écriture singulière dans laquelle il n'est pas facile d'entrer mais qui dit magnifiquement le chemin du deuil et de la reconstruction grâce aux souvenirs.
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
C’est-à-dire que ton rire rit en moi
  
  
  
  
Que ton sourire sourit en moi
Que ta voix est ma voix
Ce mal je m’y pique d’un seul mot cette démarche
Être ce sablier cette fissure je m’y glisse
C’est-à-dire que tu es ce par quoi du sel
Sur la plaie
Du désordre de la vitesse
Sur les éléments épars de ma nature particulière
De l’affolement
C’est-à-dire que ton rire rit en moi
Que tes pleurs pleurent en moi
Qu’il a plu d’un ciel sans nuage
Des lambeaux insoupçonnés
Que ton pas ô rythme de mes pas sur cette neige
Ôtant au décor et l’époque et son âge
Les pleins et les creux courant sur ton visage
L’oiseau noir mesure matin borgne
Le dernier de tes soupirs
Mais la terre délicate
Te prolonge de ses encres déliées
C’est-à-dire que ton rire rit en moi
Que ta mort mord en moi
Qu’il est des moments où je voudrais t’imiter
Mais à moins de mourir chacune à mon tour
Celui-ci n’est pas joué
Déjà ton air roulant sur ma peau d’herbe et de vitre
Ton reflet s’y accorderait
Si les lunes pleines des légendes
Et pour vivre ce que vivent les fantômes
Quand se taisent les loups
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En allant se coucher
  
  
  
  
Belle mort beau visage
N’a pas souffert on dit bien reposée
Comme on dirait
Comme si dormir
Comme si c’était possiblement comme
Ta mèreest morteta mèreest morte
Façon serviette enfant trop sage
Belle tenue beau pliage
En rêve sur le fond d’un ciel gris elle
Se demande elle la morte
Si elle l’est vraiment car
Rien ne prouve qu’elle le soit
On le dit mais on nous ment tellement
Dans quelle ville ?
Dans quelle rue ?
De quel jour s’est-elle défaite
Mon endormie s’est-elle dissoute ?
             
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Cet arbre je m’y colle
  
  
  
  
Puis j’avance augmentée du silence végétal
Où les solitudes ne sont pas de celles
Qu’il suffit d’effeuiller
Cette marche je m’y tiens
Non pour l’épreuve mais pour les traces
J’avance courant d’air mais le vent doit m’y pousser
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Pourtant j’étais riche
  
  
  
  
Rondeurs des bras rondeurs des seins des hanches
Rondeurs des joues
J’avais une mère
Rondes heures de mon enfance
Ce qui de l’épaule sur sa peau fraîche
Ce qui de l’expression insistant
Dans mes veines sang de son sang
Fière du rouge à ses lèvres
Fière de sa beauté zyeux verts
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Tout doit disparaître qu'ils disaient
Les marchands et les marchandes
Des marchés de mon enfance
Mais ma mère encore je voudrais
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Video de Laurence Bouvet (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Laurence Bouvet
Laurence Bouvet lit un de ses poèmes "Tout le poids du monde..."
Laurence Bouvet est poétesse. Son recueil "Melancholia si" parait en automne 2007 aux éditions Hélices.
Prestation filmée par Eric Dubois le 12 juin 2007 au Carré des Coignard, Nogent sur Marne, France.
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