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EAN : 9782359732443
240 pages
Ravet-Anceau (14/05/2012)
3.5/5   2 notes
Résumé :
Alors qu’il pensait passer de paisibles vacances chez sa tante dans l’Avesnois, Joseph apprend que sa tutrice a été assassinée. Pire encore, elle a été retrouvée totalement nue dans son jardin. Voulant savoir pourquoi on aurait pu en vouloir à sa tante, l’étudiant solitaire va sortir de sa réserve pour découvrir les secrets déroutants de la vieille dame.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Amateurs de thrillers sanguinolents, de polars vifs dans lesquels la rapidité vaut plus que la vraisemblance ou l'intrigue, passez votre chemin ! Ou alors, venez, mais au risque d'être surpris. Nous sommes dans un roman policier lent, écrit. L'un de ceux qui peuvent réconcilier le genre avec la littérature proprement dite. D'ailleurs, est-ce vraiment un polar ? Certes, intrigue il y a. Mais j'aurais tendance à mettre ce livre dans la catégorie des romans initiatiques, de ceux qui font passer un héros de l'enfance à l'âge adulte grâce à des épreuves.

Quoiqu'âgé de 25 ans, Joseph est encore, par ses attitudes, ses atermoiements, un grand ado. Il est extrêmement brillant : thésard en sciences, mais emprunté dans ses relations à autrui en général et aux femmes en particulier. Totalement sous le joug de la religion enseignée par sa tutrice, il n'ose pas vivre comme les gens de son époque de peur de s'attirer les foudres de Dieu. Sa religion -celle que lui a transmise Mme Gorlet- est au centre de toutes ses interrogations : le carcan qu'elle met en place pour qui veut vivre selon ses principes, la culpabilité qu'elle installe dès lors que Joseph veut vivre plus librement ; sans cesse, il y revient, un peu trop parfois, certains passages sont longs et répétés (mais cela est sûrement dû à mon anticléricalisme primaire hérité d'une éducation religieuse dans laquelle j'ai pu ressentir cette culpabilisation, ce carcan)

On est donc dans le roman d'un jeune homme qui se cherche, dans ses émois, ses tourments, ses interrogations concernant les grands sujets de la vie : les origines -pour lui qui est orphelin, c'est d'une importance capitale-, la religion -encore et toujours-, la spiritualité, l'amour, la mort. Un roman du XIXème ou du début du XXième siècle ? Tout pourrait le faire penser, l'écriture, superbe aux longues phrases subordonnées -avec un "dont" magistral !-, l'ambiance qui découle de cette écriture, les hésitations et les questionnements de Joseph qui font plus XIXème que contemporain, la lenteur, ... L'élégance du style, très "vieille France" -prenez-le comme un compliment-, de très bon aloi impose une sorte d'intemporalité voire un anachronisme puisque ce roman est bien situé de nos jours. Dès les premières pages, on entre dans cette belle écriture par des descriptions des personnages, des lieux, des fleurs, des arbres, et même des légumes du potager ! Richesse du vocabulaire, des tournures, emploi fréquent du mode subjonctif -j'arrête ici mes louanges, il m'en faudrait à peine plus pour que je me pâmasse ici, en direct !-, tout cela apporte une "classe" évidente.
On sent que Michel Bouvier -professeur de littérature et spécialiste de la littérature française du XVIIème siècle- s'est fait plaisir et nous fait plaisir en écrivant ce roman qualifié de policier, qui me fait quand même plus penser -au risque de passer pour un radoteur et non pas un rat d'auteur (ouais, bof,...- à un roman initiatique au charme désuet plus qu'évident -de l'art de lire des classiques en lisant du moderne- qu'à un polar contemporain.
Lien : http://lyvres.over-blog.com
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
L'inspecteur aimait beaucoup la règle ; il l'évoquait chaque fois qu'il pouvait. Joseph fut gêné de ne ressentir aucune émotion quand on ôta le drap du visage de Mme Gorlet. Elle n'avait rien au visage et il vit à peine son cou tuméfié. L'inspecteur l'observait, mais il en fut pour ses frais : s'il s'attendait à le voir pleurnicher, il pourrait repasser. La tante ne manifesta rien non plus. Elle, c'était par cette force d'âme dont, depuis toujours, il l'admirait d'être si bien fournie ; lui, par contre, il ne comprenait pas bien pourquoi il restait souvent froid aux choses dont il craignait pourtant, bien avant de les affronter, qu'elles le bouleversassent, et il avait peur que ce fût par sécheresse de coeur, bien qu'il s'estimât aussi d'être capable de résister à ses sensations immédiates. (p.93/94)
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Elle portait solennellement les restes au chien, un énorme mâtin qui lui mettait les pattes aux épaules pour lui léchouiller les joues, et dont Joseph avait une peur affreuse, bien qu'il fût toujours enfermé derrière les grilles de son chenil. Joseph craignait tous les animaux, mais plus particulièrement les poules et autres emplumés de basse-cour, qu'heureusement sa tante n'élevait pas ; pourtant, il aimait écouter les oiseaux, les observer parfois, à la condition que ce fût de loin et qu'ils ne bougeassent pas. (p.10)
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