AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,9

sur 1593 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Ayant lu peu de romans de Franck Bouysse, je ne suis jamais parvenu à leur accorder plus de deux étoiles, peut-être injustement, car ses textes présentent de nombreuses qualités. C'est leur structure et leurs dénouements bâclés qui m'ont chaque fois incité à porter une appréciation plutôt négative.

Je vais déroger avec ce roman en allant jusqu'à trois étoiles, malgré, encore une fois, une fin, à mon goût, complètement ratée alors que toute la progression du roman pouvait laisser espérer une apothéose du noir au milieu du décor blanc de neige des hauts plateaux cévenols.

La qualité de l'écriture de Franck Bouysse est indiscutable, ses descriptions de la nature saisissantes, avec peu de clichés, ses études des personnalités humaines élaborées, du moins pour les principaux protagonistes, laissant pour les autres une impression d'inachevé.

Ici, il met en scène deux hommes, voisins solitaires par la proximité de leurs fermes perdues dans la nature, séparés malgré eux par des dissensions familiales que l'un d'eux méconnaît totalement et qu'il va découvrir à mesure de l'avancement de l'histoire.

Gus et Abel, voisins, suspicieux l'un envers l'autre, ayant chacun besoin des services de l'autre, passent à côté des joies de l'existence, frappés qu'ils sont par les enchaînements du destin, des méchancetés humaines diverses, jusqu'au jour où ils iront tant mal que bien "grossir le ciel" où les attend depuis peu l'abbé Pierre.

Que vient faire l'abbé si populaire dans cette galère où des évangélistes sortis de nulle part veulent convertir des hommes que leurs racines camisardes ont rendus étanches à toute parole faisant référence au divin qu'ils invoquent pourtant chacun à leur manière? L'image de l'abbé finit par dominer au long de la lecture, tel un repère que le lecteur finit par trouver peu à peu nécessaire.

Malgré cette fin que j'ai trouvée une nouvelle fois très médiocre, l'écriture de Franck Bouysse saisit, emporte, l'ensemble de son style et la richesse sobre de ses dialogues finissant par atteindre tout lecteur.
Commenter  J’apprécie          812
Grossir le ciel c'est une flopée de critiques positives dans lesquelles je me suis plongée avec délectation ! Amis Babelio, que de finesse et d'intelligence dans vos analyses. J'imagine sans souci un cocktail de toutes ces critiques pour une apogée littéraire sans aucun doute !

Grossir le ciel c'est donc tout un univers perdu dans la campagne, c'est un ciel affamé qui attend à force de solitude, de secrets, de mystère, de rancoeurs de grossir son ventre encore et encore. Projetant neige et froid en bas, le ciel se délecte de ces deux paysans que sont Abel et Gus. le ciel attend avec patience qu'ils se consument ces deux-là. On les entend les dieux là-haut les regarder ces fermiers rustres, noirs, isolés de tout, de tous, labourant leur terre, sifflant à l'haleine pleine de rouge, se jugeant, se méfiant, se chercher. Mais Abel et Gus n'entendent pas les signes, les présages, ils n'écoutent qu'eux. Même les suceurs de bible qui frappent à leur porte peuvent aller prêcher la bonne parole ailleurs.

Quelques pages ont suffi à me plonger dans le froid de ces deux fermes isolées.
Je n'ai pu résister à faire un parallélisme avec le roman de Marcel Adamek « Le maître des jardins noirs » qui reprend ce thème de la campagne tortueuse. Si vous ne l'avez jamais lu, je vous le conseille.
Si Franck Bouysse s'attarde davantage sur l'isoloir des deux agriculteurs dans leurs aspects bruts, Adamek utilise la nature pour dépeindre l'âme humaine en désuétude et le noir se condense dans les mains de celui qui jette la première pierre.

Grossir le ciel, un roman noir, déstabilisant, oppressant que je referme en fixant mes yeux sur le ciel au-dessus de moi qui est aussi bleu que la mer des Antilles avec ce soleil qui tombe sans le faire exprès. Et c'est très bien ainsi.
Commenter  J’apprécie          814
"-T'es sûr que tu m'dis tout ?
-Qu'est-ce qu'y aurait à rajouter ?
-Je sais pas, moi ?
-J'ai rien à dire de plus que c'que j'ai déjà dit. "

Un dialogue entre Abel et Gus, deux travailleurs de la terre avec les joues burinées au gros rouge, sous une casquette perchée à l'arrière du crâne, et des mains tordues qu'ils essuient sur leur salopette sale. Des taiseux de la campagne cévenole qui n'ont rien à dire et qui se le disent. Pourtant malgré le silence assourdissant entre les deux hommes, Abel finit par révéler à Gus un secret qui précipite une catastrophe annoncée.

Bon, Grossir le ciel (joli titre) c'est une histoire de la campagne, avec petits oiseaux, rudes paysans, secrets de famille et suceurs de Bible comme l'écrit l'auteur. On aime ou on n'aime pas. Ou on trouve, comme moi, ce roman policier du terroir, avec d'authentiques morceaux de la vie paysanne, attachant, mais un peu beaucoup cliché.
Commenter  J’apprécie          653
Gus, la cinquantaine, vit seul aux Doges, sa ferme isolée des Cévennes. Il n'a pour compagnie que ses vaches, quelques lapins et son fidèle chien, Mars. Une vie de labeurs qui parfois se partage avec Abel, son voisin de quelques mètres. Ils se connaissent depuis toujours mais ne se parlent vraiment que depuis la mort des parents de Gus...
La vie pourrait continuer ainsi mais des événements étranges et dérangeant viennent perturber ces hommes et leur terre...
Un roman sombre et qui tourne en huis clos autour des 2 personnages centraux qu'on apprend à aimer. Une écriture simple mais efficace qui nous entraîne dans une histoire prenante et étouffante...
Commenter  J’apprécie          400
Pour être noir, c'est noir! Les histoires de vie de ces deux paysans peu amènes, vivant dans une grande solitude, font froid dans le dos... Mais effectivement le lecteur comprendra vite comment ces deux-là font de leur voisinage un semblant d'amitié. Pour autant le bandeau " Prix SNCF du polar" me paraît peu adapté à ce roman, plus psychologique que policier...Car en définitive, il n'y a guère de mystère, même si le drame couve à chaque page. Une écriture magistrale, des scènes d'un réalisme extrême. Je pense que je lirai d'autres romans de Franck Bouysse.
Commenter  J’apprécie          320
Pas sûre de pouvoir faire une critique aussi encensée que toutes les autres qui figurent pour ce livre.
il m'a fallu tout de même aller jusqu'aux 3/4 du Polar pour comprendre que c'en est un... et la fin est plus que moyenne et plus bâclée qu'autre chose.
J'appellerais ça plus un roman de terroir noir mais chacun son jugement et je le respecte puisque Mr Bouysse a reçu le Prix du polar SNCF 2017. ça me fait lever les yeux au ciel tellement je trouve ça non justifié, mais bon, tout est relatif.
On sait tous que si l'on entre dans le terroir, on aura forcément des taiseux, des secrets de famille, des dénis, des refoulements, des êtres dépourvus de sentiments etc.
Bref, tout y est et dans un récit intimiste, léthargique limite du,bon pathos qui fait que je suis restée bien hermétique face aux ingrédients poncifs de ce genre de registre.
Commenter  J’apprécie          230
Si vous souhaitez faire un voyage à la cambrousse, au pays des taiseux n'hésitez pas ! Lisez ce livre. Une sombre histoire de famille qui se termine en tragédie, une histoire d'hommes en péril, des dialogues percutants qui sentent bon la terre. Tous les ingrédients sont dans la marmite, et une bonne tambouille y mijote à feu doux.
A lire sans modération.
Commenter  J’apprécie          231
J'ai lu ce livre d'une traite car il m'était impossible de quitter cet univers sans aller jusqu'au bout de la noiceur qui le caractérise.Gus et Abel,deux taiseux qui égrennent leurs journées en s'occupant de leurs bêtes et leurs terre en s'octroyant quelques verres de vin âpre partagés dans la rudesse parce qu'il serait dangereux de donner accés à autre chose...Et le danger est bien réel. Quand la boite de Pandore s'ouvre, elle va tout à la fois pulvériser la vie de ces deux hommes et rassembler les pièces du puzzle pour révéler à Gus l'impensable réalité de son existence.
C'est superbement écrit et derrière la simplicité et la rudesse du décors se cache une analyse sociologique et psychologique très fine.L'ambiance m'a imprégnée progressivement à mon insu et me laisse mal à l'aise.C'est pourquoi je ne peux pas donner à cet ouvrage la note qu'il mérite carje reste avec une noirceur qui m'encombre plus qu'elle ne m'apporte.
Commenter  J’apprécie          220
Ayant entendu beaucoup de bien de ce livre j'au décidé de me lancer dans la lecture de celui-ci même si le roman noir n'est pas mon genre favori. Je suis donc parti à la rencontre de Gus et Abel deux paysans dont les fermes sont distantes de quelques mètres dans la montagne. Ceux-ci se donnent des coups de mains à l'occasion mais ne se côtoient pas tant que cela.

Ils sont tous les deux du genre taiseux, ce roman est rempli de non-dits et de secrets que l'on découvre au fur et à mesure comme sur les parents de Gus ou sur la famille d'Abel. La situation géographique joue également un grand rôle dans ce livre surtout que l'hiver est la avec la neige et l'épisode ou Gus se rend chez Abel en découvrant une trainée de sang dans la neige va l'emmener à se poser beaucoup de question. D'autres apparitions sont également savoureuses comme celle du banquier ou celles de évangélistes.

Que dire du titre de ce livre qui prend tout son sens à la toute fin de celui-ci. Un livre qui se lit plutôt bien mais ce n'a pas été un coup de coeur.
Commenter  J’apprécie          220
Un livre que j'ai un peu peiné à lire. Pas qu'il ne soit pas intéressant, mais j'avoue avoir eu de la difficulté à complétement me laisser aller dans l'histoire. Pourtant, j'aime bien les ambiances noires, mais là, je crois que c'est le terroir qui m'a un peu refroidi. Je ne me suis pas identifié à l'univers... cette omniprésence de la terre, de la ferme, de la vie d'agriculteur. Certes, c'est pesant et quelque peu étouffant, mais je n'ai pas tiré le meilleur de l'écriture de Bouysse, que je trouve par ailleurs franchement belle. Une lecture en demi-ton... mais il en faut bien !
Commenter  J’apprécie          210





Lecteurs (2863) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2864 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *}