Je me suis égarée sur ce
plateau de Millevaches, dans cette campagne désolée, en compagnie de ces gens porteurs de mille tourments.
Virgile et Judith, vieux couple dont l'un est presque aveugle et l'autre atteinte de la maladie d'Alzheimer.
Leur neveu Georges, héritier d'un drame, mal dans sa peau.
Leur voisin Karl, en proie à des souvenirs cuisants, à moitié fou.
Cory, la belle et fragile Cory qui arrive et qui bouleverse bien des choses...
Je me suis égarée, perdue dans l'écriture de
Franck Bouysse, que j'ai trouvée très – trop – recherchée, très – trop – poétique.
Je me suis égarée dans les méandres de ses phrases, dans les sinuosités de ses expressions, dans ses mots de vocabulaire compliqués.
J'ai trouvé les dialogues parfois artificiels. Fabriqués. Dans le sens où on sent la fabrication.
Je reconnais que les phrases sont « bien écrites », mais je trouve personnellement que l'excès nuit, enfin, l'excès me nuit.
En tant que professeur de français, j'apprécie la construction et la recherche du style, mais en tant que lectrice, je n'ai éprouvé aucune, je dis bien aucune émotion.
Et pourtant, les personnages et les faits auraient dû m'arracher des larmes (je pleure facilement, je l'avoue). J'aurais dû ressentir une quelconque empathie, car la maladie, la mort, la maltraitance me touchent profondément. Ici, rien.
Je me suis égarée. J'en suis désolée. Surtout pour les lectrices qui m'ont passionnément recommandé la lecture de cet auteur.
Mais il paraîtrait que «
Plateau » n'est pas le meilleur livre de Bouysse.
Je veux bien en lire un autre, alors.
Après tout, qu'est-ce que je risque ? Sûrement pas les mêmes tourments que les personnages du
Plateau.