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EAN : 9782020378710
126 pages
Seuil (04/11/2000)
3.69/5   24 notes
Résumé :

Pierre Neuhart est un homme d'âge mûr promis à une fin de carrière aussi brillante que paisible. Dans les milieux de la bohème parisienne des années 20, il rencontre Eliane, une jeune fille de dix-sept ans frivole et versatile. L'amour absolu qu'il éprouve bientôt pour cette ingénue libertine va bouleverser son existence et le mener inexorablement vers la déchéance.Dans ce récit sobre et tragique... >Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Je poursuis rangements,tris de notes et de carnets de bord...et je retombe sur des commentaires de lecture d'un écrivain découvert et très admiré...dans mes toutes premières années de libraire au moment où différents éditeurs dont le Castor Astral tentaient de remettre à l'honneur cet écrivain atypique: Emmanuel Bove.
Dans ce roman, un homme de quarante ans s'éprend d'une adolescente.Il la couve,la protège, essaye de deviner tous ses désirs, la couvre de cadeaux; elle,de son côté, se met à le haïr, à le mépriser pour son amour violemment absolu,trop exclusif.Un amour douloureusement non partagé.Cet homme empêtré dans cette obsession amoureuse se réfugie dans cet amour idéalisé, et semble perdre toute volonté.
Roman puissant et bouleversant...où comme si souvent,Emmanuel Bove parle admirablement de la Solitude,des solitudes humaines: amoureuse,existentielle...(Le Castor Astral,1986)
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17h, me voilà au centre-ville, hideux, bondé, bruyant et, malheur, un brin ensoleillé. J'étais bien beurré. le garagiste déguisé en médecin qui m'a renouvelé mon ordonnance a cru bon de me faire le couplet habituel sur ma consommation. le problème, voyez, c'est que l'alcool me donne l'illusion d'être rigolo. Et je lui ai fait mes trucs habituels (écologistes, vagins épilés, vélib...). Sans succès.

J'ai fait un tour au Furet où j'ai essayé, en vain, de trouver les nouveaux Thilliez et De Vigan. On m'a conseillé de chiner les librairies spécialisées dans les livres de collection, où ils ont d'office leur place. Donc j'ai pris un Bove, toujours dans le top des ventes, avec Martinet et Boudard. Idéal pour l'été, m'a dit la gentille caissière.

J'avais besoin d'un verre et d'un Ibuprofène. Aussi, me suis-je mis à la recherche d'une terrasse. J'ai eu de la veine. A peine arrivé, une table de quatre s'est libérée. Sur mes talons, deux ziguesses et un zigue, sans doute de ces « polyamoureux », rendus accros à la partouze par leur longue expérience de la colocation. le serveur m'a demandé si j'attendais quelqu'un. Oui, ai-je menti, trois personnes, et on va prendre quatre pintes de Paix-Dieu. J'ai lancé un regard désolé aux polyamoureux tout en allumant ma clope et j'ai attendu mes bières.

J'ai joué sans grande peine le type délaissé par ses amis, qui n'a d'autre choix que de vider leurs bières avant qu'elles ne s'éventent. Une table s'est libérée et les polyamoureux s'y sont précipités. le serveur leur a indiqué que c'était l'heure à laquelle ils ne servaient plus. Hu hu.

De retour chez moi, je me suis mis à lire Bove, pour me nettoyer d'avoir fréquenté tant de monde.

Pierre Neuhart est un personnage purement bovien : fini et mûr pour la fosse commune. Il tombe aux pieds d'une jeune femme, sortie tout droit d'un roman de Colette. Bien sûr, cet amour ridicule accélère la déchéance de notre homme. Avec son écriture minutieuse et élégante, Bove dit mieux que personne ceci : la Terre est un endroit froid et humide où l'on ne sait pas quoi foutre de sa peau, où l'avenir est incertain, le présent douloureux et l'amour piégeux.

Voilà.
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Emmanuel Bove nous fait montre de sa saisissante habileté à rendre passionnant l'amour d'un homme commun pour une jeune femme aussi cupide que versatile.
Un article sur Bove insistait sur la banalité des personnages qui composent l'oeuvre de cet auteur . Ma curiosité m'a donc poussé à découvrir par quels procédés , il parvenait à rendre perceptibles les aspérités de la vie d'un homme quelconque.
Epoustouflant !
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J'ai acheté ce livre à la suite d'une émission du «Masque et la Plume » au cours de laquelle Jérôme Garcin avait loué les qualités d'écrivain d'Emmanuel Bove notamment pour ce livre et regretté qu'il soit un peu oublié. C'est avec curiosité que j'ai entamé cette lecture. Je n'ai pas été sensible… ni à l'histoire, ni aux personnages auxquels je ne me suis pas attachée et qui m'ont plutôt exaspérée, ni au style que j'ai trouvé d'une part daté et d'autre part peu saillant. le nombre de pages a limité ma déception et mon désappointement.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Car ,dans la vie rude qu'il avait menée, jamais il n'avait vu donner quoi que ce fût. Chaque chose se gagnait par la ruse ou par le travail.Aussi,le fait de donner lui semblait-il empreint d'une telle douceur, qu'il ne pouvait voir Éliane sans désirer lui offrir tout ce qu'il possédait. Et cela le plongeait dans une stupéfaction sans bornes qu'une telle générosité fût accueillie avec une telle méfiance. (Le Castor Astral, 1986, p.59)
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Elle avait beau le repousser continuellement,il pouvait demeurer des heures à son côté sans parler,sans la regarder si elle le lui défendait, heureux seulement de la sentir près de lui. Déplaçait-elle alors un objet,qu'il tressaillait de joie à ce seul signe de vie.Mais le plus curieux était que jamais il ne lui venait à l'esprit qu'elle ne l'aimait pas.Il ne lui demandait pas plus qu'à un oiseau. (..) Et un projet qu'il ne s'avouait pas,qui l'eût rendu plus heureux encore s'il avait pu le réaliser, s'élevait des profondeurs de son cœur pour retomber aussitôt. C'etait d'enfermer Éliane quand il sortait.(...)
Mais en même temps que couvaient en lui ce besoin de tyrannie,cette jalousie qu'il cachait,mais qu'un rien éveillait, il éprouvait une joie infinie à être comme l'esclave d'Eliane.(Le Castor Astral,1986, p.77)
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A dix-huit ans, il vint donc à Paris, loua une petite chambra au Quartier Latin, et, pour apaiser ses parents, alla de-ci de-là rendre visite à des amis de sa famille. Mais il le faisait avec une telle morgue qu'il rebuta les mieux intentionnés. Lui procurait-on quelque sinécure, qu'il en avait une moue de dédain. Si l'on ne s'avançait pas, il demandait avec quelque insolence : « Qu'est-ce que vous m'offrez ? ». Jamais il n'avait une parole de remerciement ou un soupçon de reconnaissance.
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Simone avait été enhardie par la familiarité et les confidences de son patron. Il ne se passait point de jour qu'elle ne s'absentât une heure ou deux sous un prétexte quelconque. Souvent, elle lui disait qu'il était bien ­"bien bête". Comme beaucoup de gens préoccupés ou indulgents, il n'attachait aucune importance à ces privautés et attendait patiemment que l'on fut mieux disposé à son égard.
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Videos de Emmanuel Bove (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Emmanuel Bove
Courte vidéo autour de l'auteur de Mes amis, Emmanuel Bove, un pilier de L'Arbre vengeur.
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