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Christiane Besse (Traducteur)
EAN : 9782020529044
480 pages
Seuil (27/09/2002)
3.98/5   229 notes
Résumé :
La vie de l'écrivain Logan Mountstuart est un perpétuel recommencement. Tour à tour journaliste, indic et critique d'art, il rencontre Hemingway, travaille sous les ordres de Ian Fleming et se lie d'amitié avec Picasso. De l'Angleterre au Nigeria, en passant par New York et Paris, il revêt tous les costumes et devient le témoin privilégié des plus grands événements du XXe siècle ...


«Je me demande si vous vivrez aussi bien que je l'ai fait.»>Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
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Alors voyez-vous, j'aurais aimé connaître Logan Mountstuart.

Lorsque l'on referme « A livre ouvert » on a la troublante impression d'avoir connu cet homme sorti tout droit de l'imagination de William Boyd.

Il faut dire qu' « A livre ouvert » est le recueil des journaux intimes tenus tout au long de sa vie par Logan depuis l'âge de douze ans… Lorsque le jeune anglais, fils de bonne famille rentre à Oxford en 1924, il est un un brin tête à claque et inconscient. Il ne sait pas encore qu'il va connaître une vie passionnante et passionnée, pleine de soubresauts, mais il rêve d'être un grand écrivain et reste plutôt porté sur l'alcool…et les femmes.

Tour à tour journaliste, espion, galeriste à New York, ses ambitions malmenées collent à l'histoire avec un grand H. Logan n'est ni un ange, ni un écrivain hors du commun mais il a le génie de la vie. Son journal intime le met à nu et sa lecture est très émouvante. Il traverse plusieurs drames personnels, ses amitiés, ses amours nous enchantent ou nous bouleversent tour à tour.

William Boyd réussit un véritable tour de force car l'écriture gagne en naturel et en authenticité au fil des pages. On s'attache à l'homme bien sûr, mais son destin hors du commun lui fait traverser de grands évènements du XXème siècle de la crise de 1929 à la guerre d'Espagne en passant par la seconde guerre mondial jusqu'en 1991. Durant sa longue vie, il rencontre Hemingway, Picasso, Woolf mais il croise aussi bien le chemin du Duc de Winsdor et de Wallis Simpson ainsi qu'à soixante-quinze ans, celui de la bande à Baader. Ce livre est époustouflant, on passe de l'Afrique à la France, de New-York aux Bahamas avec un bonheur jubilatoire.

J'ai commencé ce livre début mars et je l'ai seulement terminé la semaine dernière. Entre temps, j'ai changé précipitamment de région avec tout le temps et l'énergie que cela demande.J'ai aimé que ce soit ce livre qui m'accompagne tout long de cette belle aventure.

A évènement exceptionnel, livre exceptionnel. Mission accomplie.
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A travers le journal intime d' un homme incroyable que l'on suit de 1923 à 1991, Lord Logan Mountstuart, William Boyd réussit un chef d'oeuvre ni plus ni moins. Roman d'une incroyable ambition, relater quasiment le vingtième siècle du point de vue politique et surtout artistique, il n' y avait qu'un auteur de cet trempe là pour l'écrire. Une fresque gigantesque passionnante, émouvante qui vous saisit des les premières pages et qui vous relache près de 500 pages plus tard en se disant merde c'est déjà finit. Je n'ai pas assez de vocabulaire pour dire le séisme intérieur qu'a provoqué ce roman. Alors autant aller au plus direct : énorme, génial, jouissif. du bonheur à chaque page.
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« Any human heart », ou la vie entière d'un homme racontée par lui-même en 490 pages.
De ses premiers souvenirs d'enfant à Montevideo dans les années 1910, à sa mort dans le sud de la France sous Mitterrand, la vie de Logan Mountstuart nous est restituée par une compilation chronologique de ses journaux intimes, annotés en bas de page par un mystérieux narrateur qui ne prendra la parole qu'à la fin pour relater les circonstances de la mort de Logan.
William Boyd aime jouer avec la frontière entre réalité et fiction, laissant planer le doute sur l'identité du héros et du narrateur. Logan a-t-il vraiment existé ? le narrateur comblant les ellipses pour apporter des précisions est-il William Boyd ?
Durant sa vie, Logan croise Joyce, Woolf, Picasso, Pollock et beaucoup d'autres personnalités célèbres, ce qui brouille encore plus les cartes du lecteur. L'auteur pousse même le vice jusqu'à raconter la vraie-fausse rencontre de son protagoniste avec un peintre dénommé Nat Tate, dont une note nous indique qu'une monographie lui a été consacrée, rédigée par…William Boyd lui-même. Une recherche Google me permit de vérifier que l'ouvrage existait bel et bien – contrairement à Nat Tate – , véritable canular ayant dupé certains acteurs du marché de l'art se remémorant subitement avoir connu cet artiste, fruit de l'imagination de Boyd.
Logan appartient en tout cas à la fiction, étant à la fois un personnage comme tout le monde, et doté d'un destin exceptionnel.
Il traverse les décennies et les grands évènements du XXeme siècle, vivant plusieurs vies en une, changeant de peau à chaque fois. Tantôt écrivain, reporter, espion, galeriste, il passe par Londres, Paris, New-York, la prison en Suisse, Madrid pendant les combats de la guerre civile espagnole, ou encore les Bahamas avec le duc de Windsor et Wallis Simpson.
J'ai dévoré le livre, toujours curieuse de connaître la suite, savoir comment il allait évoluer, ce qu'il allait devenir. C'était aussi une étrange façon pour moi de me mettre dans la peau d'un homme, d'être au coeur de ses pensées, ses petits bonheurs futiles, ses doutes, ses échecs, ses hontes. le roman, très drôle lorsqu'il porte sur l'adolescence du héros, devient ensuite maussade et amer. Les événements de la vie de Logan, notamment ses drames, modifient sa personnalité pour en faire peu à peu un homme vide, dur et désenchanté. Faut-il en déduire quelque chose sur notre propre parcours, ressortir le fameux adage « carpe diem », méditer sur le sens de la vie ? Pourquoi pas, mais le livre ne tirera aucune conclusion pour vous ; il raconte la vie d'un homme, c'est tout.
Sans qu'il soit un grand roman, je l'aurai au final trouvé très agréable, touchant, et même assez réaliste. Non pas dans les faits mais dans la construction mentale de ce personnage auquel on s'attache, que l'on observe avec compassion et indulgence. Il est l'anti-héros par excellence, en qui on peut tous un peu se retrouver, ou pas, pour ceux préférant rester aveugle sur leur propres vices ou petites médiocrités…
A noter que l'ouvrage a été adapté en série de plusieurs épisodes à la télévision britannique par la chaîne Channel 4, avec une panoplie d'acteurs anglais célèbres-dont-on-ne-connait-pas-le-nom-mais-qu-on-a-déjà-vu-jouer-quelque-part : http://www.imdb.com/title/tt1631891/
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C'est le 8ème roman de Boyd, paru en 2002 en France sous le titre un peu plat de " à livre ouvert". Il conte, sous la forme d'un journal, une longue et riche vie d'homme et d'écrivain. Ici, le héros, Logan Mountstuart, n'est pas un aigle, mais un homme ordinaire. Etudiant moyen à Oxford. Très porté sur les alcools et les femmes, il n'écrira pas les grandes oeuvres dont il rêvait.
Cependant, il sait être courageux sur le front de Teruel, dans l'Espagne de 1937, ou quand la traîtrise des Services l'envoie en mission secrète suicide en Suisse, enfin quand il passe, à 75 ans, des armes pour la Bande à Baader.
Il lui arrive en effet une incroyable série de malheurs, les pires étant le sort de sa femme et de sa fille à Londres, la dilapidation par sa mère de la petite fortune familiale, ou la pauvreté totale à laquelle il est réduit à la fin de sa vie. On sait combien le scénariste Boyd peut être, comme la vraie vie, cruel avec ses personnages.
Conteur inspiré, Boyd vous emmène d'une Public school anglaise au Montparnasse de 1938, des marchands d'art new-yorkais aux espions maladroits de sa Majesté, y compris Ian Flemming, inventeur de James Bond.
Au milieu de ces aventures picaresques, il arrive que l'émotion submerge le lecteur.
Enfin, comme beaucoup de Britanniques, Logan Mountstuart termine sa longue vie dans un village du Quercy, ou il apprécie la gentillesse de ses voisins, la douceur des matins de printemps, et la qualité du système français de santé. Résident en Aquitaine, Boyd a tout compris sur notre région.
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William Boyd réussit un tour de force : écrire le journal d'un autre écrivain. Et on y croit !

Mais ce roman, car il s'agit bien d'un roman, c'est aussi la revue des grandes étapes du XXe siècle, des grands personnages de la littérature et de l'art.

Commencé à l'âge de 12 ans, le journal de Logan Montstuart se termine peu avant sa mort à 85 ans. Mais aucune linéarité dans cette vie avec "ses (mes) hauts sporadiques et mes bas atterrants, mes brefs triomphes et mes terribles pertes". Si le jeune Logan se demande comment il fait pour être un si bon menteur, face à son journal il décide de ne rien se cacher, de ne rien enjoliver, de se regarder sans complaisance. Et du coup, on l'accompagne, on s'amuse avec lui, on pleure avec lui, on voyage avec lui.

De la dépression de 1929 à la bande à Bader, William Boyd entraîne son personnage dans la guerre civile espagnole, dans le service de renseignements anglais durant la deuxième guerre mondiale, des galeries d'art parisiennes à celles de New York, sans jamais oublier qu'il s'agit bien d'un journal intime. Les sentiments, amitié, amour, déception, jalousie, dépression ne sont jamais oubliés. Si Logan Montstuart se révèle écrivain modeste, son roman le plus achevé reste certainement sa vie.

Pas une minute d'ennui, pas une page de trop ! Et puis surtout, surtout, toute l'élégance british, même dans les pires moments.

Lien : http://meslecturesintantanee..
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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
C'est vrai : les vies se séparent sans raison évidente. Nous sommes tous des gens très occupés, nous ne pouvons pas passer notre temps à rester en contact. La preuve d'une amitié, c'est de pouvoir souffrir ces creux inévitables.
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Tout au long de la journée une chanson n'a cessé de me trotter dans la tête. Une vieille chanson datant d'avant la guerre. Quelque chose dans cet air le rend obsédant, difficile à oublier.

La vie est courte
la, la, la, la
Nous vieillissons tous
Alors ne sois pas un perdant
la, la, la, la
Danse petit homme
Dans chaque fois que tu peux.

Danse petit homme. C'est ce que je vais faire.
Un ciel figé, blême cet après-midi, s'ouvrant lentement, à mesure que le soir tombait, sur un bleu vif mais brumeux.
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Lionel est ici depuis quatre jours. Il a de trop longs cheveux qui lui pendent par-dessus les oreilles et une mince barbe inégale. J'aurais pu le rencontrer dans la rue sans savoir qu'il était mon fils.
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C'est tout à quoi votre vie se résume en fin de compte : la somme de toutes les chances et malchances que vous avez connues. Tout s'explique par cette simple formule. Additionnez et regardez les tas respectifs. Rien que vous puissiez y faire : personne ne distribue la chance, ne l'aloue à celui-ci ou celui-là, ça arrive, un point c'est tout. Il nous faut souffrir en silence les lois de l'humaine condition, comme le dit Montaigne.
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Peut-être était-ce là la réponse, peut-être est-ce la manière de trouver le vrai contentement ; vivre votre vie à l'intérieur d'horizons confinés. Avoir des buts modestes, des ambitions réalisables. Hélas, peu d'entre nous en sont capables.
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Videos de William Boyd (15) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de William Boyd
Au sommaire de la Critique, deux livres :
"Drive", recueil de poèmes de Hettie Jones resté jusqu'à présent inédit en France et disponible dans une édition bilingue chez Bruno Doucey (traduction de l'anglais (Etats-Unis) : Florentine Rey et Franck Loiseau).
"Trio", le nouveau roman de William Boyd paru au Seuil et traduit de l'anglais par Isabelle Perrin.
Nos critiques du jour : Marie Sorbier, rédactrice en chef du magazine I/O Gazette et productrice d'Affaire en Cours sur France Culture et Laurent Nunez, écrivain et éditeur.
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