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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Installé sur une île espagnole qui regarde l'Afrique, dans un exil qui dure depuis près de dix ans, John James Todd se penche sur sa vie riche et mouvementée. D'une venue au monde sous le signe de la tragédie, aux tranchées de la Grande Guerre, de la renommée de cinéaste de génie dans le Berlin de l'âge d'or du cinéma allemand, à la mise à l'index pendant la Chasse aux sorcières des années quarante et cinquante aux États-Unis, l'existence du narrateur semble fortement conditionnée par une tournure d'esprit romantique et une impulsivité certaine, à l'origine de multiple décisions inconsidérées, comme d'une l'ornière qu'il se creuse. Ses heurs et malheurs ne sont pas sans évoquer, par certains côtés, ceux de Jean-Jacques Rousseau, auteur des fameuses Confessions, qui ont marqué profondément et durablement Todd, à telle enseigne qu'il y a consacré les meilleures années de son génie créatif. 

Les Nouvelles Confessions est un roman au long cours, riche en pérégrinations, peut-être le grand oeuvre de l'écrivain, scénariste, réalisateur britannique. Il réussit remarquablement dans le but qu'il se propose, illustrer le séjour de l'être humain sur cette planète, profondément paradoxal et fondamentalement incertain.



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William Boyd est un auteur anglais dont l'oeuvre originale est marquée par un humour toujours present et un vrai sens du recit et du rythme.Jamais je ne me suis ennuye avec cet ouvrage qui reste assez consistant neanmoins.Ces chroniques sont un style de recit qui conviennent parfaitement a l'auteur qui se regale page apres page.Un ouvrage a ne pas manquer.
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Que peut-on demander à un roman sinon d'être romanesque ? C'est la première qualité des livres de William Boyd, son talent de conteur me réjouit. Ici, il nous embarque pour un voyage au long cours en nous déroulant les fils, parfois très emmêlés, de l'existence de John James Todd. Si je ne me trompe, John James signifie Jean-Jacques en anglais. En effet, le héros de Boyd découvrira le sens de son existence en même temps que Les Confessions de J-J Rousseau et toute sa vie sera placée sous une quête quasi obsessionnelle : transposer à l'écran l'ouvrage de l'honnête homme.
Pourtant, au départ, rien ne prédispose le jeune Todd au cinéma sinon une certaine capacité à la rêverie (on retrouve ici Rousseau) et un caractère réfractaire à l'enseignement académique tel qu'il est dispensé au début du vingtième siècle, dans les écoles écossaises. Orphelin de mère à la naissance, il est élevé par une servante aimante, mais fruste, et ne suscite que rarement l'intérêt de son père, sauf pour ses expérimentations hygiénistes, ou l'affection de son frère Thompson, un sinistre crétin. Enfant timide et solitaire, il se transforme en adolescent maladroit dont l'imagination cavalcade, ce qui ne va pas sans lui créer des problèmes. Ainsi, il se persuade que Donald Verulam, un ami de sa mère, était l'amant de celle-ci et qu'il est, par conséquent, son vrai père. de même, il s'entiche de sa tante et tente de la séduire en exhibant sa virilité. Ses méprises à répétition l'amène à un engagement précoce dans la première guerre mondiale. La guerre, si horrible soit-elle, lui permet de découvrir les trois pivots autour desquels s'organisera son destin : le travail cinématographique, Les Confessions de Jean-Jacques Rousseau et Karl-Heinz Kornfeld, geôlier complaisant et comédien dans le civil.
Il n'est pas toujours facile de mener à bien une oeuvre et la route est souvent semée d'embûches. La carrière cinématographique de Todd, amorcée dans l'armée sous l'égide de Donald Verulam, l'a conduit dans une prison à Weilberg, puis à Mayence. La démobilisation en fait un jeune cinéaste à succès commerciaux jusqu'à la faillite de la société de production qui l'emploie. le départ pour Berlin, les retrouvailles avec Karl-Heinz, la rencontre des Lodokian père et fils et le coup de foudre pour l'actrice Doon Bogan permettent à Todd de relancer son grand projet cinématographique. Mais la célébrité ne protège pas des aléas de la vie : son mariage bat de l'aile, son second fils meurt et si la sortie de la première partie des Confessions est un succès d'estime, le cinéma muet est bien mort et enterré avec l'arrivée du parlant. Dans une Allemagne crépusculaire que les intellectuels commencent à fuir, Todd voit son entreprise peu à peu sombrer. Il est abandonné par sa femme Sonia, délaissé par Doon et rançonné par son producteur aux abois. Après un séjour désastreux à Londres, une retraite en Écosse, il se décide à rejoindre la Californie.
Qui aurait prédit à Todd qu'il tournerait un jour des westerns et commencerait une nouvelle carrière aux États-Unis ? Encore une fois, de nombreux obstacles vont se dresser devant lui au moment où s'engage une chasse aux sorcières avec l'épisode dramatique du maccarthysme.
Nous le voyons, les épreuves qu'affrontent le héros de William Boyd sont nombreuses et aucun coup du sort ne lui est épargné. L'individu pèse peu face à l'adversité, cependant le courage et quelques règles de survie lui permettent de ne pas sombrer. L'auteur nous le dit avec humour et un certain panache, ce qui nous rend Todd si attachant. Ce gros livre peut se lire comme une épopée, à la croisée du conte philosophique et du roman picaresque.
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William Boyd m'a embarqué dans son livre pendant 350 pages environ, drôle, passionnante, une narration puissante, et des sujets qui s'imbriquent de façon juste et fluide, 350 pages réussies et qui sont - un peu comme pour Pat Conroy - ce qu'on a pu faire de mieux dans le dernier quart du vingtième siècle.
Hélas, ce livre fait plus de 620 pages et Boyd m'a perdu dans un trop de thématiques ou trop de rebondissements fades, perdu dans l'histoire de l'Histoire, où trop de personnages débarquent sans qu'il leur donne assez de temps pour se densifier, ce qui les rend évanescents pour moi. Me donnant ainsi de moins en moins l'envie de m'intéresser au personnage central et à son devenir, et au devenir de son oeuvre cinématographique.
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William Boyd, cet infatigable conteur, a choisi cette fois un personnage assez neutre : JOHN JAMES TODD. Ce dernier n'est ni vraiment bon, ni mauvais... Boyd ne l'a voulu que comme le véhicule d'une époque ciblée,

"Voici l'histoire d'une vie. Ma vie. La vie d'un homme au vingtième siècle. Ce que j'ai fait et ce qu'on m'a fait. Si parfois il m'est arrivé d'employer quelque ornement innocent, cela n'a jamais été que pour pallier un défaut de mémoire. J'ai pu quelquefois prendre pour un fait ce qui n'était guère plus qu'une probabilité, mais – et ceci est capital – je n'ai jamais fait passer pour vrai ce que je savais être faux. Je me montre tel que je fus : méprisable et vil quand je me comportai de la sorte ; bon, généreux et sublime quand je l'ai été. J'ai toujours observé de très près ceux qui m'entouraient et je ne me suis pas épargné ce même examen minutieux. Je suis tout simplement un réaliste. Je ne juge pas. Je note. Ainsi donc, me voici. Vous pourrez gémir sur mes incroyables gaffes, me maudire pour mes innombrables imbécillités et rougir jusqu'à la racine des cheveux de mes confessions, mais – mais – pouvez-vous, je me le demande, pouvez-vous vraiment mettre la main sur votre coeur et dire : " Je fus meilleur que lui ? "

Qu'en penser ? Comme tous les amoureux de Boyd je me suis régalé mais je me rends bien compte que cette lecture est un peu décalée face aux aspirations actuelles des lecteurs de la nouvelle génération.

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Histoire d'une obsession qui couvre presque un siècle, deux guerres, l'Allemagne et les préludes à la seconde guerre, les États Unis et leur virulente chasse aux sorcières. le tout enrobé de l'histoire du cinéma et de son évolution. Et presque à chaque ligne Rousseau et Les Confessions qui reviennent en boucle. Une écriture fluide qui nous emmène dans une lecture sans ennui.
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J'ai lu Les Nouvelles Confessions après A livre ouvert, qui est pour moi le très grand roman de William Boyd et un livre exceptionnel.
A lors évidemment Les Confessions souffrent un peu de la comparaison, mais cela reste un très beau livre, intelligent, prenant, riche et très bien écrit.
Boyd a un vrai talent de conteur, et au travers de son personnage, c'est un regard sur une époque, sur la vie, sur nos destins.
Son personnage aura deux grandes passions, le cinema et le film auquel il va consacrer une grande partie de sa vie, ou en tout cas auquel il va aspirer, et une femme dont il va partager la vie pendant quelques années trop brèves, et dont il restera toute sa vie amoureux sans parvenir à retrouver le bonheur qu'il avait connu avec elle. Ces deux passions donnent un souffle à sa vie par ailleurs malmenée par le destin et les évènements du XXe siècle.
J'ai personnellement été moins sensible au parallèle fait avec le personnage de Rousseau même si c'est un élément structurant du récit.
Alors oui, sans être aussi exceptionnel qu'A livre ouvert, Les Nouvelles Confessions est un très bon roman contemporain que je recommande.
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