AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Niele


La Grande Déesse est un thème courant dans tout le domaine indo-européen. Dans le nord ancien, elle n'existe déjà plus en tant que telle, mais Régis Boyer tente ici de cerner les divers aspects de cette figure dont ont hérité les dieux et déesses scandinaves ainsi que les êtres peuplant l'univers nordique comme les Mères, les Nornes, les Valkyries, les Dises ou les Vanes.
La Déesse était nécessairement la donneuse de vie, la parturiente et nourriceuse, elle procrée sans époux attitré (la notion de « père » n'a surgit qu'il y a 7000 ans), se reproduisant par auto-genèse. Avant que les indo-européens n'ajoutent leur touche culturelle au substrat scandinave déjà présent, la Femme régnait donc en maîtresse sur ces terres. Ce n'est qu'avec cet ajout que la notion de parité intervient : pour que la Déesse (tellurique) puisse être fécondée, on lui attribue dès lors un dieu, solaire de préférence, qui lui apportera la chaleur et la lumière printanière après le rude hiver nordique. Ensuite chronologiquement émerge l 'Homme en tant que divinité première et essentielle.
C'est ainsi que les caractéristiques de notre Déesse primordiale se retrouvent « dispersés » dans nos déesses et dieux, car cette Grande Mère est devenue un collectif. J'insiste sur la présence des dieux dans la représentation du féminin puisque plusieurs d'entre eux ont un aspect double, pour ne citer que Njord ou Freyr pour exemple. le premier, dieu de la mer, père nourricier, ayant été vraisemblablement masculinisé comme tendrait à le prouver son double germanique Nerthus typiquement féminin. Pour le second il ne serait qu'une face de sa parèdre Freya qui représente son aspect féminin ou inversement.
Régis Boyer étudie ensuite les trois déesses qui à ses yeux ont pris le visage de la Grande Déesse : Freya, Frigg, Skadi, l'une possède son côté fertilité/fécondité, l'autre sa face mère, épouse et la dernière son aspect guerrier. Toutes les autres déesses recensées dans la littérature sont des hypostases des trois citées.
Je ne suis pas tout à fait d'accord avec le choix de ces trois déesses, mais l'essai n'en reste pas moins très intéressant. Comme d'habitude avec l'auteur, il faut savoir lire entre les lignes, déduire. Mais on sait toujours à quoi s'attendre avec Régis Boyer : du sérieux, de la passion et beaucoup de digressions ! Il faut lire et relire pour extirper tout le contenu dans ses moindres détails. Il faut aussi avoir à sa connaissance toutes les bases de la mythologie nordique, tous les mythes principaux, sinon gare aux décrochages !
Commenter  J’apprécie          50



Ont apprécié cette critique (3)voir plus




{* *}