Une lecture qui me laisse un peu dubitative...
J'ai aimé suivre le personnage de Marguerite, cette jeune fille à la fois déterminée et perdue dans un monde de piraterie. Mais je suis restée légèrement à côté de ce monde pirate justement. le personnage de Dis m'a laissé quasi indifférente. J'ai eu du mal à trouver crédible cette personnalité qui oscille entre le pirate pur et dur, qui tatoue sa propre fille et semble obsédé par un trésor, et le père qui paraît honnêtement aimer sa fille. J'aurais aimé qu'il se révèle soit l'un soit l'autre au final. Même chose pour Parrot, les autres pirates ou le grand-père...je ne me suis pas sentie en empathie avec eux.
Alors la lecture n'a pas été désagréable, loin de là, mais il m'a manqué un petit quelque chose,une étincelle, de l'émotion. Mais ce n'est pas grave, d'autres l'auront cette étincelle !
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Vaast La Hougue est un pêcheur de Dieppe, sa fille, Marguerite, le surnomme Dis, elle a neuf ans et ils vivent ensemble chez le grand-père de Marguerite ; celui-ci lui apprend à lire mais la maintient néanmoins à la ferme, loin de l'école et de l'église dirigée par le père Samuel. Un jour, elle part en mer avec son père et un ami de celui-ci, Parrot et elle découvre leur véritable activité, ce sont des pirates. Parrot et Vaast ont eu une intense activité de piraterie avec l'équipe de la mer du sud, sur les côtes de l'Irlande du sud avec Watt, Molloy, les frères Finnegans, Achill et Govern et quelques autres selon les saisons. Ils ont petit à petit amassé un trésor que Govern a caché en laissant une carte au trésor. Qui récupérera ce trésor précieux?
Un étonnant roman de piraterie puisque le sujet n'est pas tant les batailles sur les bateaux que la poursuite insensée entre pirates pour récupérer leur trésor. Et l'intrigue est racontée du point de vue d'une petite fille subjuguée par les mystères entourant son père et prête à l'accompagner dans d'incroyables aventures. le trésor dans cette quête n'est donc pas tant le coffre tant recherché que l'amour d'un père pour sa fille. Une quête initiatique originale servie par une évocation poétique de la mer omniprésente dans sa force, sa beauté mais aussi ses dangers. Il y a un décalage entre la beauté de la langue et le supposé journal écrit par l'héroïne, narratrice, qui n'a pas été scolarisée ni suivi d'enseignement particulier.
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Drôle de roman que cette première œuvre de Gaston Boyer. L’histoire est simple, déjà lue, mais la façon de la raconter lui confère une étrangeté captivante. Tout n’est que dureté autour de Marguerite-Pâquerette, et pourtant la sensible jeune fille insuffle du romanesque et des sentiments (filiaux) à son récit terrible. Elle va et vient entre ses souvenirs, le présent, ce que lui raconte l’ancien ami de son père. Le lecteur se perd puis se retrouve et surtout veut savoir la fin. Elle aura lieu, encore une fois inquiétante, en forme de point d’interrogation sans vraiment en être un. Une seule réserve : est-il vraisemblable que la petite héroïne certes intelligente mais pas vraiment scolarisée puisse tenir une aussi belle langue ?
Lire la critique sur le site : Ricochet
"Un prêtre ? D'abord il faut que ce soit un beau causeur. Parce qu'il fait que causer. Il te parle pour t'expliquer la vie, même s'il parle à moi qui suis vieux et que lui encore du lait de sa mère plein la bouche. Il sait tout parce que c'est marqué dans la Bible. C'est pas compliqué. C'est comme un gars qui s'embarque sans avoir jamais navigué, qui s'assoit dans un coin et qui dit à chacun ce qu'il doit faire : toi, tu serres l'écoute ; toi, tu hisses la voile ; toi, tu fais ci ; toi, tu fais ça. Et s'il y a du gros temps et qu'il faut aider, t'inquiète pas, il lève pas son cul, il continue à causer, juste un peu plus fort." (le grand-père à sa petite-fille) pg 24