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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Intéressante plongée dans deux sagas nordiques rédigées vers le 12eme ou 13eme siècle et qui conte pour l'essentiel des événements du tournant du 11eme siècle.

Eiríkr le Rouge, banni d'Islande, fit voile à la recherche d'une terre à l'ouest et s'installa au Groenland. Ses fils Leifr le Chanceux et Thorvaldr, suivis par Thorfinn Karlsefni, partirent à leur tour explorer des terres encore plus à l'ouest : le Vínland. Ils s'installèrent quelques hivers dans des régions du Labrador ou de Nouvelle Angleterre, commercèrent et combattirent les Skraelingar qui pourraient être des esquimaux, mais ils ne restèrent pas et revinrent tous au Groenland ou moururent sur place.
Si vous en doutiez encore, ces sagas prouvent que les vikings étaient de remarquables explorateurs qui ont fait la nique à Christophe Colomb (bon, c'était peut-être plus simple pour eux car l'Islande et le Groenland leur ont permis de faire le voyage en plusieurs étapes).

Ces sagas assènent l'information de manière concise et directe, en prose parfois entrecoupée de passages en vers. Elles alignent les longues généalogies dont la sonorité (traduite) à l'exotisme nordique n'est pas sans véhiculer un effet hypnotique — comment ne pas sourire à ces noms éclatants tels Thorfinnr Fendeur-de-Crâne, Eyjólfr la Fiente ou Bjõrn Beurre-en-Boîte ? Elles baignent dans la magie prophétique tout en rappelant que le christianisme s'est à l'époque largement implanté.
Elles sont aussi un peu redondantes dans la mesure où l'on retrouve peu ou prou les mêmes événements dans les sagas d'Eiríkr le Rouge et des Groenlandais. Ce n'est pas un mal car cela permet de les fixer plus robustement dans ma mémoire de poisson rouge.

Le style est-il trop sec et trop austère ? Bof ! C'est sûr que ce n'est pas de la prose contemporaine mais pour qui lit des récits antiques cela n'a rien de particulièrement indigeste.
Bref je suis plutôt conquis, paré à me confronter à d'autres sagas et surtout prêt à lire la version hommage écrite au 20eme par un descendant des grands navigateurs : Poul Anderson et sa saga de Hrolf Krakí.
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J'ai adoré. Je ne sais pas si je suis très objective, mais j'ai adoré.
La filiation et les surnoms, qui sont quand même drôlement marrant, et pas aussi longs que dans la Bible, puisqu'on s'arrête à 3 ou 4 générations maxi.

J'ai également été impressionnée par les descriptions des découvertes des côtes nord (très très au nord) américaines. Il est vrai qu'ils y sont allés "par escales" mais c'est quand même dingue de penser qu'ils sont allés là-bas dans leurs coquilles de noix.
Je suis encore en train de me demander ce que sont les "vers de mer". Sans doute des trucs qui bouffent la coque ? ou bien est-ce autre chose ?

Le fantastique est présent, avec les "unipèdes", qui "courent", les morts qui se relèvent, ah ben oui, c'est fantastique ou ça l'est pas, hein.

J'ai lu ça assez facilement, et j'ai été absolument fascinée par la description des femmes chamanes, femmes de grand pouvoir à l'époque, et riches, vu leurs habits. C'est amusant car clairement la saga est "chrétienne" et très orientée "apport de la bonne parole", mais nous conte quand même des choses très mystérieuses. Preuve qu'ils n'ont pas toujours été aussi obtus qu'ils semblent aujourd'hui, lol.

Le plus pénible, à dire vrai, ce sont les types qui s'appellent pareil (notamment autour de Gudrir, la femme de Thorsteinn, un fils d'Eirikr si je me souviens bien (mais pas sûr) ça demande un peu plus d'attention que "la normale" pour arriver à suivre...

Les vikings étaient en fait, tels que décrits dans ces sagas, surtout des commerçants. L'hospitalité était extrêmement importante, et ça se conçoit sous ces climats, mais il y avait toujours des "cadeaux" à la clé, marchandises précieuses ou partages de denrées alimentaires. On n'arrivait jamais les mains vides (hors naufrage, bien sûr, ce qui arrivait, beaucoup disparaissaient en mer...). Toujours à la recherche de terres à coloniser, ils exploraient les côtes dans l'espoir de pouvoir s'installer. Mais manifestement les indiens déjà présents en Amérique de Nord les ont dissuadés...

Bref, j'ai adoré. :)
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Un peu dépitée de n'avoir pas été capable de terminer la Saga d'Olafr de Snorri Sturluson que j'ai abandonné à peine à mi-parcours, j'ai cherché une autre saga plus abordable, et j'ai trouvé!

La Saga d'Eirikr le Rouge est un texte court et facile d'accès, avec la restriction qu'il faut se reporter aux notes de fin de chapitre pour se situer dans la géographie ou les titres islandais ainsi que les noms de bateaux.

Comme c'est la règle, chaque personnage est introduit par une généalogie abondante qui aurait pu être fastidieuse si les noms (récurrents) n'avaient pas été affublés de surnoms amusants.

"Il y avait un homme appelé Thordr qui habitaitt Höfdi dans les Höfdaströnd. Il avait épousé Thorgerdr, fille de Kjarvalr, roi des Irlandais. Thordr était le fils de Björn Beurre-en-Boîte, fils de Hroaldr-le-Triste, fils d'Aslakr, fils de Björn Flanc-de-Fer, fils de Ragnarr-au- braies-velues..."

Ces Vikings ne se contentaient pas de l'océan autour de l'Irlande et de la Norvège. On les suit en Irlande où le roi de Dublin (Dyflinn) était viking comme en Ecosse (Katanes) aux Hébrides et aux Orcades où aborde la dame Audr après avoir fait confectionné un knörr (navire) en secret.

Le voyageur du soleil sur le port de Reykjavik

Eirikr le Rouge fut d'abord mêlé à nombreuses querelles de voisinage quand ses esclaves provoquèrent un glissement de terrain sur les fermes d'un parent d'Eyjolf la Fiente qu'il tua, ce qui lui valut un bannissement. Puis une querelle à propos d'un prêt de poutres de sa salle

"alors il réclama ses poutres et ne les obtint pas. Il vint chercher les poutres à Breidabolstadr mais Thorgestr se mit à sa poursuite. Il se battirent à peu de distance de l'enclos de Drangar. périrent les deux fils de Thorgestr..."

Deux morts pour des poutres, ces vikings étaient vraiment très querelleurs!

Eirikr équipa un bateau et partit coloniser le Groenland.

Grands navigateurs, les vikings étaient aussi des voyageurs de commerce comme Einarr qui s'enrichit si bien qu'il pensa demander la main  de la fille du bondi Thorbjörn

"tu pourras, bondi, en retirer grand appui pour raisons pécuniaires"...- "Je ne m'attendais pas de toi de tels propos que je doive marier ma fille à un fils d'esclave ; et vous devez trouver que mon bien diminue pour me donner de tels conseils..."

Plutôt que déroger ils s'embarquèrent aussi pour le Groenland.

La saga se déroule autour de l'an mil, alors que les Vikings n'étaient pas encore tous christianisés. Des pratiques païennes étaient encore en vigueur et des prophétesses disaient l'avenir lors de banquets.

parures vikings au Musée National de Reykjavik

J'ai beaucoup aimé tous les détails relatifs à ce banquet et aux atours de la prophétesse:


Pour que sa magie opère, il fallait chanter un poème Vardlokur. La seule qui le connaissait était une chrétienne qui fit d'abord des difficultés à se mêler à ces pratiques magiques...

Eirikr avait épousé une femme qui s'appelait Thjodhildr et eut d'elle deux fils Thorsteinn et Leifr. Alors que Thorsteinn était resté au Groenland auprès de son père, le cadet fit voile d'abord vers la Norvège à la cour du roi Olafr qui le chargea d" christianiser le Groenland.

Leifr le découvreur de l'Amérique a sa statue devant l'église de Reykjavik



Leifr avait découvert l'Amérique qu'un bon nombre d'Islandais cherchèrent à coloniser. La coexistence avec les Indiens (ou les Inuits) fut d'abord pacifique puis la situation s'envenima et ils rebroussèrent chemin dans les années 1004.
Lien : https://netsdevoyages.car.bl..
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Les sagas islandaises écrites au courant des XIIe et XIIIe siècles par des auteurs islandais anonymes retracent avec une grande fidélité les histoires des grands héros de l'Islande. Ainsi les Islandais consignaient par écrit les récits du passé, établissaient les hagiographies des grands rois de Norvège, des premiers évêques islandais, puis des héros illustres et légendaires. Et parmi ceux-là Eirikr, ou Erik, le Rouge, est certainement l...
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Lire ce livre sur le chemin du retour vers la maison, suite à un séjour mémorable dans les paysages sauvages de Terre-Neuve.
Voir les paysages que ces Vikings ont vus relève un peu du voyage initiatique, les revivre avec cette saga ne peut être autre chose que d'un peu mystique.
Le “timing” de cette lecture n'aurait pu être mieux choisi.
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Quand j'ai vu ce livre en librairie, je me suis laissée tentée, intégrée par le monde des vikings.

Ce livre nous conte donc deux sagas de cette époque où nous retrouvons des personnages qui se croisent et entrecroisent.

J'ai été assez perdue sur les liens familiaux entre les divers personnages, et le fait qu'ils énoncent l'ascendance et/ou descendance régulièrement.

Les histoires sont intéressantes, bien racontées et l'ouvrage est assez court pour ne pas être sous l'eau.

Je crois qu'il y en a un deuxième sur ce thème dans la collection, je pense me le procurer si je le trouve.

Je pense que cela peut être un bon ouvrage pour qui s'intéresse à cette époque et ce genre d'histoire.
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