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Critique de Caran


Caran
26 novembre 2019
A la lecture des premiers chapitres, je savais de suite que la chronique qui allait suivre serait compliquée à rédiger. Cette fois, il n'y aura aucune liste de points car je ne suis personne pour juger ce témoignage. Pourtant, il y a des éléments au sein de ce bouquin que j'ai su apprécier tandis que pour certains... Toutefois, le sujet d'ici est tellement d'actualité… Combien de viols ont lieu au sein de familles s'épanouissant au sein de notre monde, de notre pays, dans nos campagnes, dans nos villes… Des crimes qui doivent être punis et qui pourtant, le sont difficilement à cause du silence des victimes… Un silence qui est tellement compréhensible et qui ne doit, en aucun cas être pointé du doigt ou jugé car à ce moment, ceux qui s'abaissent à ce comportement sont en passent de devenir, à leur tour, des monstres. C'est ainsi que je le perçois et rien ne fera changer mon regard sur ce type d'acte.

Je pense aussi que la moitié de cette chronique sera adressée directement à Laurent mais avant, je me dois tout de même de parler ce qui m'a séduit dans ce livre. En dernier lieu, j'ai su apprécier les dernières lettres présentes à la fin de ce témoignage. Celles qui m'ont le plus touché sont celles adressées à sa femme, à ses enfants mais surtout, celui pour le petit bout de chou de six ans que tu as été, toi, l'auteur. Pour cette missive, j'aurais tendance à te dire que tu n'avais rien à te reprocher. En effet, c'est difficile de dénoncer quelqu'un lorsqu'on est âgé de six ans, surtout pour un acte aussi ignoble et surtout lorsque le bourreau est porté aussi haut par le reste de la famille. de plus, la peur d'être responsable d'un éclatement de famille est tellement présente dans l'esprit qu'il est difficile de faire autrement. D'ailleurs, c'est l'une des nombreuses causes responsables de cette paralysie que tu n'as pas manqué de rédiger au sein de ton livre. Tu as fais comme tu as pu, avec les armes dont tu disposais alors, s'il te plaît Laurent, cesse d'être aussi dur avec toi-même concernant ce temps que tu as dû prendre avant de rendre publique cette horreur qui s'est jouée pour toi. Tu étais seul, sans ce soutien qui, désormais, accompagne chacun de tes pas par la présence de cette personne magnifique qui n'est autre que ta femme. Encore une fois, tu as fait comme tu as pu. Certaines de tes phrases ont résonné en moi. Tu donnes des conseils que je me dois de mettre en application pour ma propre vie personnelle, pour pouvoir avancer à mon tour. Là où c'est étrange et où un sourire s'est esquissé sur mes lèvres, c'est que tu as attendu d'avoir mon âge pour tout confier… Car à mon tour, à 36 ans, je me sens prêt à révéler ce qui m'est arrivé. Moi non plus, je n'ai plus honte d'être une victime et je dois, là aussi, trouver la façon dont je pourrais exprimer tout ça. Tout comme toi, les mots représentent mon quotidien et souvent, j'utilise la plume pour confesser mes épreuves, mes joies, bref, ma vie.

Enfin, ton témoignage m'a autorisé à rêver à quelque chose dont j'aspire depuis fort longtemps. Trouver la personne qui fera battre mon coeur au point où je me sentirais assez fort pour tout lui confier, sans la crainte du moindre jugement. Par contre, là où c'est peut-être inquiétant me concernant, c'est que mon lac de larmes, comme j'aime le nommer, est totalement à sec. Je n'arrive plus à extérioriser mes peines, ma tristesse et mes blessures. Pourtant, pleurer est libérateur mais chez moi, non, cela ne sort plus. Après, j'ai le sale défaut de jouer à la cocotte-minute sauf que pour cette dernière, cela fait un sacré moment qu'elle n'a pas explosé et je redoute le moment où cela va se produire.

Pour finir, les quelques mots pour toi Laurent même si, après relecture, j'ai bien commencé. Désormais, ta tête, c'est haute que tu dois la maintenir. Je te remercie pour ce témoignage, espérant qu'il aidera d'autres victimes à briser cette putain de loi du silence alors que justement, ce n'est pas à nous de se taire mais à nos bourreaux, qui, eux, bizarrement, savent le mettre parfaitement en application. Pardonner à ton frère ? Ce lâche ? Ce mec qui ose te contacter en donnant l'impression que tout va bien, qu'il n'a rien à se reprocher ? Non, ne t'abaisse pas à ça. Tu as déjà pardonné à tellement de monde autour de toi, ne lui fais pas ce cadeau, s'il te plaît. Sois fier de l'homme que tu es devenu, de ce mari que tu sais être pour ta femme, de ce père aimant et merveilleux que tu es pour tes enfants. Que cette nouvelle vie t'apporte ce meilleur que tu mérites désormais. Profite de chaque moment de joie, de bonheur et n'hésite pas à te montrer égoïste pour réclamer et bénéficier de toutes ces choses dont tu as été privé lorsque tu étais aussi jeune. Désormais, et pour conclure, je veux que tu saches que le héros de ce témoignage n'a jamais été ton frère. Non, le héros, c'est toi et personne d'autres.
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