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Critique de OverTheMoonWithBooks


C'est le premier roman de Boyle que je lis, et à n'en pas douter , ça ne sera pas le dernier.

Le point de départ d'América, c'est une rencontre dans des conditions assez peu heureuses de deux types personnes qui d'ordinaires se croisent sans réellement se voir.

D'un côté Delaney Mossbacher, un quadragénaire qui vit dans un quartier résidentiel de Californie, loin de l'agitation et des tracas de la ville, mais surtout protégé des gens pas trop comme lui. Et de l'autre Candido Rincon, un Mexicain qui a passé illégalement l'immense frontière qui sépare son pays des Etats-Unis , avec sa femme, enceinte, América.
Ces deux hommes que l'on peut aisément qualifier de "pauvres types" - pour différentes raisons - se font face à cause d'un accident. A partir du moment où Delaney heurte Candido, le récit de l'auteur nous "oblige" à nous attarder sur le quotidien de ces deux hommes.

Chacun vivent avec leur désespoir et leurs rêves brisés, la famille mexicaine surtout. Les oppositions entre ces deux camps sont très bien transcrites et dans une prose simple, directe et travaillée à la fois. Et c'est de ces contrastes que naît la satire de Boyle.
Le moins qu'on puisse dire, c'est que les WASP en prennent pour leur grade... Chacun trop occupé à ses petits soucis de riche et à rester à l'écart de tout (ou presque) que la compassion est remplacée par une peur de l'Autre à la limite de la paranoïa.

Difficile en fait de faire une critique sur ce roman qui met en scène l'éternelle injustice qu'est celle des "nantis" et des "damnés" avec de pauvres bougres qui n'ont d'autre tort que celui d'être né sous la mauvaise étoile, du mauvais côté de la frontière (richesse) et sont prêts à tout pour avoir "le droit" de profiter des facilités de vie qu'ont leur voisins. Petit à petit l'auteur nous montre comment l'être humain devient un prédateur plus vicieux que les serpents des canyons. Et au fil des chapitres, on assiste à la déchéance des Mexicains qui perdent tout (même s'ils n'avaient, pour ainsi dire, rien au départ) et ne vivent plus comme des humains. Et parallèlement, Delaney qui d'un pauvre type inoffensif devient un facho dangereux.

Un portrait de la société américaine moderne qui ne fait pas rêver, bien au contraire.
En bref, un roman marquant qui vaut la peine d'être lu et fera un jour - j'espère - partie du canon américain pour ce nouveau siècle.
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