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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
En ce court écrit, T.C. Boyle nous raconte l'histoire incroyable d'un enfant : Victor de l'Aveyron, autrement connu grâce au film de Francois Truffaut.
A la fin du 18ᵉ siècle, un jeune enfant est découvert par des chasseurs, errant à la recherche de nourriture à l'orée d'une forêt. Sa chevelure est épaisse et hirsute, ses yeux « noirs comme du café qu'on vient de verser du pot », un « froncement de la bouche autour de canines décolorées ». Il est capturé, s'échappe et se trouve rattrapé de nouveau, prélude à la naissance de la légende de l'enfant sauvage...
L'évènement provoque un grand émoi à l'époque, devient connu de beaucoup et l'enfant sera pris en charge dans un orphelinat puis recueilli par le naturaliste Bonaterre, qui à son tour le laissera aux bons soins de l'abbé Ambroise Sicard dans son institution pour sourds et muets. Là, un jeune médecin, Jean-Marc Itard, se pique d'intérêt pour l'enfant et décide de se consacrer à son éducation, et de le rendre ainsi « civilisé ». Un travail qui restera aux yeux du scientifique un effort vain...

Le livre de T.C. Boyle est moins axé sur la biographie de Victor que sur une analyse acerbe portée sur une société dite civilisée qui maltraite en toute bonne conscience un enfant pour le rendre conforme à ce qu'elle estime qu'il doit être : un être humain éduqué. L'auteur effleure là ce qu'est (ou devrait être) l'humanisme, la question de la nature même du bonheur, de la liberté également.

Un livre agréable, qui pose beaucoup question (notamment sur sa véracité historique) et qui demeure surtout une invitation à creuser plus encore le sujet...
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L'histoire de Victor de l'Aveyron a déjà été vue et revue que ce soit au cinéma grâce au film de Truffaut dans les années soixante-dix ou alors quand nous n'étions que de petits lycéens avides d'avoir notre bac, lorsque notre professeur de "littérature" nous donnait des exemples sur le mythe du bon sauvage.

Là où Boyle frappe fort, c'est que par son écriture, il pose une ambiance qui nous fascine tout de suite. A la fois romancé et alimenté de sources officielles (les notes du docteur qui s'est occupé du petit sauvage), ce roman en est passionnant de la première à la dernière page.

Ce livre se termine en un éclair (comptez 180 pages) et passe (trop) rapidement sur les évènements, certes. Mais on comprend où l'auteur veut nous emmener. La cruauté des buzz, ces petites choses qui font que rapidement tout le monde se met à parler d'un fait, d'une bêtise qui mérite une attention universelle et qui finissent par tomber dans l'oubli peu de temps après.

Victor, victime d'un buzz et d'une éducation occidentale et embourgeoisée qui n'avait rien demandé à personne, aurait pu crever libre. A vous de voir, moi j'ai été conquis.
Lien : https://www.instagram.com/lo..
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A l'automne 1797, en Aveyron, des paysans capturent un enfant de huit ou neuf ans ayant grandit seul dans la forêt. Enfermé à l'auberge du village, ce « sauvage » qui ne parle pas, se déplace à quatre pattes et grimpe aux arbres parvient à s'échapper par le toit. Deux ans plus tard, pendant un hiver particulièrement rigoureux, l'enfant réapparaît et s'introduit dans une maison pour se réchauffer. A nouveau capturé, le garçon est emmené à Paris, à l'institution des sourds-muets, pour y être étudié par l'abbé Sicard, le directeur de l'établissement. Ce dernier, considérant le sauvage comme un incurable simple d'esprit auquel on ne pourra jamais rien apprendre, le confie aux bons soins du docteur Itard, un jeune médecin de 25 ans persuadé de pouvoir « élever » cet enfant n'ayant jamais connu la civilisation…

TC Boyle revisite ici l'histoire de Victor de l'Aveyron. Et si François Truffaut, dans son film de 1970, offrait une vision humaniste et positive de l'éducation de Victor, force est de reconnaître que l'auteur américain ne partage pas cette position. Malgré les efforts constants visant à donner au sauvage les éléments nécessaires pour faire de lui un homme digne de ce nom, Itard doit constater que les quelques progrès constatés ici ou là sont souvent de courte durée. Victor régresse, son comportement reste très éloigné de celui admis en société et surtout il est ne parvient pas à apprendre le langage. Comment lui enseigner les règles de la morale et du savoir-vivre sans langage ? Ne pouvant formuler ses propres désirs et encore moins les exprimer à autrui, Victor n'intégrera jamais le monde qui l'entoure. Et quand Itard constate que tous ses efforts restent vains, il finit par baisser les bras et laisse l'enfant sauvage aux bons soins de sa fidèle servante.

Le célèbre auteur américain offre une vision pessimiste mais passionnante : et si l'homme, lorsqu'il grandit totalement isolé de ses congénères, restait un animal incapable d'apprendre ? Un point de vue certes discutable mais qui mérite d'être débattu.
Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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L'histoire de Victor de l'Aveyron a inspiré de nombreux artistes, du réalisateur François Truffaut pour son film L'Enfant sauvage sorti en 1970 qui retrace les premières années d'apprentissage de Victor et sa relation complexe avec Itard, au romancier américain T.C Boyle.
On sait aujourd'hui qu'il est impossible pour un nouveau-né humain de survivre sans contact avec ses semblables, les enfants sauvages sont essentiellement des personnes abandonnées dans la petite enfance hors des villes et ayant poussé tant bien que mal dans ces environnements éloignés de tout contact social, ou bien des "enfants-placard" séquestrés et maltraités qui n'ont pas pu non plus grandir normalement du fait de leur isolement sensoriel et affectif.
Victor est sans doute l'un des plus célèbres d'entre eux, aperçu pour la première fois dans le Tarn en 1797, il est débusqué par trois chasseurs un jour de janvier 1800 à l'âge de dix ou douze ans dans une forêt de l'Aveyron. Nu, voûté, hirsute et noir de crasse, incapable de parler et terriblement agressif. Après un passage dans diverses institutions de la région, l'enfant est convoyé vers la capitale où une kyrielle de savants, professeurs et naturalistes se penchent sur son cas, émettant à son sujet une foultitude d'hypothèses des plus réalistes au plus absurdes. On s'est longtemps interrogé pour savoir si ce petit garçon était sourd, si son retard mental était du à son isolement prolongé ou à un handicap préalable qui aurait motivé son abandon. Il sera finalement confié en 1801 au docteur Jean Itard (1774-1838) pionnier dans les domaines de la surdité et de l'éducation spécialisé qui le baptise Victor et se donne pour mission de le rééduquer jusqu'à une pleine réinsertion dans la société des humains. Expérience qui s'avère un demi-échec car si Victor retrouva en quelques années un comportement à peu près normal, la capacité d'accomplir des travaux domestiques et de se faire comprendre de son entourage, il ne parvint jamais à parler - ou peut-être refusa-t-il de le faire ? - et mourut en 1828 vers l'âge de quarante ans.
Lien : https://leventdanslessteppes..
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Cette histoire vraie est vraiment très prenante, fascinante.
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