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Critique de latina


latina
21 septembre 2016
Non, ce roman n'est pas spécifique à la jeunesse !
Non! Je pense que les jeunes adolescents sont à mille lieues de comprendre les subtilités, les sous-entendus, les jeux de mots qui émaillent ce texte.
Ce roman, justement, est écrit pour ceux qui ont tout entendu à propos des camps de concentration, qui savent comment ont vécu les Juifs pendant la guerre, pour les lecteurs qui se sont alarmés, qui se sont révoltés, qui ont refusé l'inévitable.

Bruno, le narrateur, a 9 ans. Il adopte donc une manière de parler très naïve. Il est innocent, il est tenu à l'écart du mode de vie de son père, officier nazi. Pour lui, le « Fourreur » qui vient diner un soir à Berlin, dans la maison familiale, n'est qu'un grossier personnage accompagné d'une superbe dame blonde très très gentille. le déménagement à « Hoche-Vite » qui fait suite à cette visite ne le ravira pas, car il doit quitter ses 3 meilleurs amis, et d'ailleurs la maison là-bas est beaucoup moins confortable que celle de Berlin – elle ne compte que 3 étages au lieu de 5 -. Là-bas, pas d'amis ! Tous les enfants sont de l'autre côté du grillage...Ils en ont de la chance, ces enfants, ils n'ont pas besoin de changer de vêtement tous les jours, ils vivent tous en pyjama, rayé. Et ils ne doivent pas souffrir le martyre dans des chaussures trop serrées...ils marchent pieds nus.
Donc Bruno l'explorateur décide un jour de partir faire le tour de ce fameux domaine interdit. Et là, au détour du grillage, il rencontre l'amitié. Cela va changer sa vie...

Chaque phrase de ce roman n'est qu'allusion. Chaque mot bien innocent employé par Bruno renvoie à une réalité qui l'est beaucoup moins.
Et c'est cela, le plaisir du roman. Plaisir que ne pourraient pas apprécier les jeunes qui ne connaissent encore rien à ce monde infernal de 40-45, à part ceux que l'Histoire captive, ceux qui ont la chance d'avoir des grands-parents, des parents qui veulent informer les générations actuelles de l'horreur commise il y a des dizaines d'années.

« Tout cela s'est passé il y a fort longtemps, bien sûr, et rien de semblable ne pourrait plus jamais arriver.
Pas de nos jours. »
C'est là que nos jeunes doivent prendre le relais pour vivre, autrement.

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