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sur 345 notes
Faut-il en rire, faut-il en pleurer ? John Boyne a choisi de nous faire rire sur ce sujet abordé récemment par plusieurs auteurs : l'omniprésence dans la société des téléphones portables et des réseaux sociaux et le pouvoir inquiétant de ceux-ci à déterminer ce qui est bien et ce qui est mal, qui se comporte bien et qui se comporte mal.
J'ai beaucoup aimé la citation d'Umberto Eco qui ouvre le livre :
« Les réseaux sociaux ont donné le droit de parole à des légions d'imbéciles qui, avant, ne parlaient qu'au bar, après un verre de vin et ne causaient aucun tort à la collectivité. On les faisait taire tout de suite alors qu'aujourd'hui ils ont le même droit de parole qu'un prix Nobel. C'est l'invasion des imbéciles. »

Le roman se situe sur cinq jours, cinq jours pendant lesquels on assiste à un certain nombre d'évènements, qui vont conduire à l'annulation de la famille Cleverley. Se faire annuler, vous ne savez pas ce que ça veut dire, moi non plus avant de lire ce livre : cela veut dire que plus personne ne les suit sur les réseaux sociaux, qu'ils y disparaissent.
Comment tout cela a-t-il commencé : Un tweet anodin du père : Georges Cleverley, présentateur vedette à la BBC. Pour tout être capable d'un minimum de réflexion, il parait anodin. Pour les légions d'imbéciles dont parle Eco, il était insultant, transphobe et j'en passe….
La mère est écrivaine à succès : enfin elle avait écrit ses deux premiers livres. Depuis ce sont des prête- plumes qui les écrivent. Les trois enfants ne font pas grand-chose, profitant sans vergogne de la maison et des subsides généreux de leurs parents. L'ainé Nelson est enseignant, dans l'école où il avait étudié et où il continue à se faire persécuter par la même personne, élève également devenu enseignant. La fille Elizabeth est rivée à son téléphone, passant sa vie à la publier au lieu de la vivre, et à insulter via un pseudo tout et tout le monde, sans oublier sa propre famille. le petit dernier, Achille, vu comme un imbécile par sa famille, est peut-être le plus intelligent de tous. Il a trouvé un moyen infaillible de gagner de l'argent.
Et en quelques jours, tout dérape… pour chacun d'entre eux.

John Boyne peint cette famille avec toute la virtuosité qu'on lui connait, insérant dans son récit quelques retours en arrière dont la date correspond chaque fois à la création d'un réseau social, et nous permet de réaliser à quel point tout ceci est récent. En dehors des membres de la famille apparaissent quelques personnages secondaires croqués avec beaucoup d'humour, amant, maitresse, petit ami, psy et ne pas oublier la tortue. J'ai beaucoup ri.
Et si la solution consistait à se déconnecter :
« Je me suis rendu compte que je préférerais ne plus faire partie du monde des réseaux sociaux. À partir de maintenant, je veux simplement profiter de ma vie au lieu de passer mon temps à la documenter. »
J'ai aussi beaucoup réfléchi. Mon utilisation des réseaux sociaux est assez limitée (Babelio), mais effectivement j'y passe un temps certain que je pourrai employer à … lire ?
Cela dit, j'y fais aussi de belles rencontres, virtuelles pour la plupart, mais dans certains cas celles-ci peuvent déboucher sur la dégustation en commun d'un « Bubble tea »
Merci à NetGalley et aux éditions JC Lattès pour ce partage de ce roman d'un auteur que j'apprécie énormément #Lesyndromeducanalcarpien #NetGalleyFrance
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John Boyne a décidé avec ce nouveau roman, de s'attaquer aux réseaux sociaux et à notre utilisation permanente des téléphones mobiles.

Bienvenue dans la famille Cleverley :

Le père, chroniqueur célèbre de la BBC, se targuant d'un tableau de chasse riche et varié dans le monde des célébrités. Sûr de lui, persuadé d'être indéboulonnable, il se prête au jeu de l'époque, s'exprimer sur Tweeter…

La mère, qui a eu le mérite de publier deux romans qu'elle avait écrits elle-même, vit désormais de la plume qu'elle glisse dans les doigts de prête-plumes, revendiquant cependant son statut d'auteur puisque c'est elle qui fournit les idées pour ses romances.

Nelson, le fils ainé, qui après avoir été un élève harcelé, retrouve ce statut en tant qu'enseignant, dans le même établissement !

Elizabeth est la plus atteinte par l'addiction aux réseaux sociaux, accro aux likes et aux followers, tenant des comptes d'apothicaires pour évaluer l'évolution de sa popularité. Une démonstration par l'absurde du fonctionnement aberrant sur système.

Et le plus pervers, Achille, dit l'imbécile, beau mais stupide (peut-être pas tant que ça), tentant de tirer parti de sa jeunesse pour arnaquer ses proies.

La famille semble s'en tirer plutôt pas mal, mais peu à peu les failles apparaissent dans le système, et personne ne s'en sortira indemne.


C'est réjouissant, drôle, cynique, caustique, un humour anglais sans concession et qui fait la démonstration, si cela était utile, du danger de se livrer en pâture sur les réseaux sociaux si l'on en connait pas le fonctionnement. Les pièges sont multiples et terriblement délétères.


La galerie de personnages est un vrai régal, et chaque nouveau chapitre est une promesse de jubilation.
La critique de la presse anglaise est très drôle aussi : une déclinaison des styles en fonction de l'origine de la publication.

Ce focus contemporain dresse un état des lieux de notre évolution sociale, qui mêle le pire et le meilleur.
Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Je vous présente la famille Cleverley : le père, George, présentateur vedette de la BBC depuis des décennies, a interviewé toutes les célébrités de ce monde dans tous les domaines, mais, quoique de gauche (caviar) a une grande carence en wokisme, ce qui va l'entraîner dans une épouvantable tourmente. La mère, Beverley, romancière célèbre, fait depuis longtemps écrire ses livres par des « écrivains-fantômes » qu'elle tyrannise (« Il faut que je vous dise. Je suis une personne incroyablement créative. Je l'ai toujours été. L'inspiration me coule dans les veines. Et j'adore totalement la littérature. Je lis six ou sept livres par an, incroyable, non, ce qui est probablement la raison pour laquelle je suis l'une des autrices les plus populaires du pays. Mais voyez-vous, avec mes responsabilités familiales et mes obligations caritatives, je n'ai simplement pas le temps d'écrire mes livres moi-même »). La fille aînée, Elizabeth, 22 ans, experte en wokisme, est accro à Twitter où elle détient deux comptes, ce qui lui permet parfois de dialoguer avec elle-même. Nelson, 21 ans, enseignant, adore porter des uniformes et ne sait pas trop où il en est dans sa sexualité. Achille, 17 ans, profite de son extraordinaire beauté pour soutirer de l'argent à des hommes plus âgés sans même coucher avec eux. ● Oui, c'est bien le roman d'une famille dysfonctionnelle, encore un, mais, comme d'habitude avec John Boyne, il est particulièrement réussi et vraiment, vraiment très amusant. ● Les délires du wokisme sont battus en brèche en même temps que la folie des réseaux sociaux. A cet égard, le titre original, The Echo Chamber (La Chambre d'écho) me paraît meilleur que le titre français. D'autre part, les problèmes de Nelson ne viennent pas des réseaux sociaux, et ceux de Beverley pas vraiment non plus, ce qui nuit quelque peu à la cohérence du roman, qu'on sent pourtant voulue par l'auteur, notamment à la fin. ● Comme dans les autres romans de cet auteur, les pages se tournent toutes seules et on a toujours envie de savoir comment les Cleverley vont pouvoir s'enfoncer encore un peu plus dans les ennuis. ● Bien sûr, c'est une satire sociale et parfois les ficelles sont un peu grosses, les personnages assez caricaturaux, mais comme cette fable est rafraîchissante et agréable à lire ! Comme les outrances de notre temps sont bien observées et bien racontées ! Par exemple :
« — Vous lisez beaucoup de romans, alors ?
— Pas vraiment. Je dis toujours, si un livre est bon, ils en feront forcément un film. » ● On pourrait rapprocher ce roman du Voyant d'Etampes d'Abel Quentin (2021), on a dans les deux cas un homme blanc vieillissant, historiquement de gauche, qui se laisse complètement dépasser par les nouvelles normes totalitaires du wokisme, relayées par les réseaux sociaux, et se retrouve dans une « tempête de merde ». Voici l'échange de George avec son agente :
« — Reconnaissez simplement que vous vous êtes mal comporté, c'est bien plus facile ainsi. Les gens l'accepteront et passeront à autre chose [dit l'agente].
— Mais je ne me suis pas mal comporté, protesta-t-il. Ça ne compte pour rien ?
— Non, pratiquement rien. »
● Ou encore cette réflexion : « Avec la droite, tu sais où tu te situes. Mais avec les gens de gauche… Mon Dieu, si tu es en désaccord avec eux, même un court instant, si tu oses poser une question ou dévier de la ligne officielle, ils se jettent sur toi comme des mouches sur une bouse de vache. Ils ne supportent pas un iota de désaccord, implorant la bienveillance tout en masquant leur propre intolérance avec leur pharisaïsme. C'est du maccarthysme caché sous le parapluie du mouvement woke. »
● Et sur les réseaux sociaux : « J'en veux à Steve Jobs. Et à ce Zuckerberg. Tous ces petits psychopathes hyper-intelligents qui n'arrivaient pas à baiser au lycée mais qui compensent leur inadaptation sexuelle en inventant une technologie qui détruit l'humanité. Ce sont les Oppenheimer du XXIe siècle. »
● Bien sûr, le roman de John Boyne est moins subtil que celui d'Abel Quentin, il est aussi moins abouti littérairement, c'est certain, mais pour ma part je m'en suis délecté et le conseille vivement.
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Pour vivre heureux, vivons déconnectés, voici la leçon donnée par ce livre à tous ceux qui souffrent du syndrome du canal carpien à force de twitter, liker, facebooker, le nez rivé sur leur portable à longueur de journée et même la nuit dans leur lit (j'ai des noms, pour des raisons personnelles, je ne les divulguerai pas …).
John Boyne nous invite dans la famille britannique hautement dysfonctionnelle des Cleverley. le père George est un présentateur populaire depuis plus de 30 ans à la BBC, sa femme Beverley torture une nouvelle prête-plume chargée de lui pondre son nouveau roman à l'eau de rose. George et Beverley, qui se trompent allégrement, sont les heureux parents de trois rejetons, Nelson, jeune adulte timoré qui passe son temps à revêtir des déguisements pour se faire passer pour qui il n'est pas. Sa soeur Elizabeth, complètement accro à son nombre de followers, passe sa vie oisive sur son téléphone à troller le plus de personnalités possible, et le petit dernier, Achille, s'avère être un apprenti escroc maitre-chanteur.
Tout part en vrille dans cette famille, à commencer par George, qui après un tweet qu'il pensait bienveillant sur une personne en en train changer de genre, va se retrouver dans la tourmente médiatique, cloué au pilori par la nouvelle génération des woke.
On retrouve ici, comme dans le Voyant d'Etampes, le thème de l'homme blanc dans la soixantaine désigné à la vindicte populaire, qui va s'empresser de le faire tomber de son piédestal pour ce qu'il représente sans se préoccuper de ce qu'il est.
C'est divertissant, amusant, la galerie des personnages très caricaturaux et hauts en couleur donne le sourire. Une lecture agréable, légère, un humour très bristish à laquelle je reprocherai cependant quelques longueurs et un manque de rythme surtout en première partie.
Et puis, cerise sur le gâteau ce sera pour vous l'occasion d'apprendre qui est le véritable Ustym Karmaliuk, outre le fait que c'est la tortue sur la couverture !
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# Je suis connecté # tu es connecté # nous sommes connectés
@ un tweet (pet) de travers et c'est le monde qui vole en éclats.
-- Enfin celui de la famille Cleverley, London, UK -
* Satire, humour et décadence d'un univers hyper connecté *


!!! Attention, votre compte risque d'être annulé !!!
Souriez c'est pour Insta, snapchat

Tiktok, il vous reste quelques pages avant d'expirer (480)


- atchoum, à vos souhaits:
« le flocon de neige n'a pas à se sentir responsable de l'avalanche. » - Jon Ronson, La Honte ! -



John Boyne a le chic ici pour nous mettre le nez dans nos petits travers avec humour et légèreté, de sa plume guillerette qui peut aussi bien nous émouvoir comme dans le garçon en pyjama rayé, nous faire thriller avec L'Audacieux Monsieur Swift, nous conter une ballade irlandaise dans les fureurs invisibles du coeur,---



Des récits et fables modernes à la manière d'un David Lodge, d'un John Irving, --- en fait à sa façon bien à lui qui change à chaque roman tout en gardant une qualité de plume qui se reconnaît quelque soit le genre qu'il décide d'adopter le temps d'une histoire.



Sa dernière, le syndrome du canal carpien, en est une bien (é) gratinée.



@LaVéritéEstUneEpée qui pourrait bien se retourner contre les Cleverley, héros malgré ou plutôt avec eux, aussi intelligents (Clever) soient-ils, amen


Dans le jeu de la famille la plus dysfonctionnelle de Londres, laissez-moi vous présenter, les 'affreux', riches et célèbres Cleverley:

- Papa George, Présentateur vedette de la BBC, au démon de midi bien entamé se voit rattrapé par une petite graine qui pourrait bien germer chez sa dernière conquête, Gloria, thérapeute; rétrograde, sexiste, etc...

- Maman Beverley, Romancière à succès, loue les services de porte-plumes, tellement plus pratique pour avoir le temps de se consacrer à ses activités caritatives, alors que les pauvres, pouh et à son jeune amant, rencontré sur le plateau de Danse avec les Stars;

- Elizabeth (22 ans), Diplômée dilettante se rêve influenceuse notoire, Tweet, Tweet et re Tweet, tout en se pâmant d'amour pour un rêveur humaniste;

- Nelson (21 ans), Professeur intermittent est porteur d'uniformes qui le rassurent telle une armure, tout en se cherchant dans ses amours (F/M/?);

- Achille (17 ans), beau comme un camion volé, se fait arnaqueur de première de vieux coeurs solitaires, histoire d'être rentier avant l'heure;
---
sans oublier Ustym Karmaliuk, dont la photo illustre la couverture (j'en profite pour adresser toute ma sympathie au peuple ukrainien dont il est une figure légendaire)


Dans "notre" monde actuel de dépendance aux médias sociaux, de politiquement correct, d'identification de genre, de fausses nouvelles, d'influence virale et continue des médias et de cette nouvelle culture vigilante «réveillée», ces 'pauvres' riches affreux Cleverley n'avaient aucune chance ou si peu --- je vous laisse découvrir leur histoire et leurs déboires


Tout commence ou presque un lundi en 2016 avec George

"Pourquoi devrais-je m'excuser pour quelque chose que seule une personne à l'affût de la moindre insulte trouverait offensante ? En l'occurrence, ils devraient s'excuser auprès de moi de s'être emparés d'un message de soutien et de l'avoir transformé en déclaration malveillante.
— Qui, ils ?
— Les wokesters.
— C'est qui ? Une famille ?
— Les wokesters, répéta-t-il. Vous savez, les PROUT.
— Les PROUT ? Franchement, je ne sais pas de quoi…
— Les Professionnels de la Répression de l'Outrage sur Twitter."

Ps: - A éviter de confondre avec les testeurs de woks pour frire, cuire, faire sauter de délicieux aliments, totalement out
- Voici venu le temps des joyeux wokés: éveillés aux inégalités sociales, raciales, sexistes, aux injustices - et leurs dérives -


En fait l'histoire des Cleverley a débuté bien avant 2016 et nous les découvrons petit à petit en --- beaucoup moins 'affreux' que leur apparence première pouvait nous le faire croire, quoique bien abominables quand même, disons, avec des circonstances atténuantes ;-)



Le génie de John Boyne est d'insérer dans l'histoire au présent, 2016, qui se déroule sur une petite semaine (du lundi au vendredi) des flash-backs réguliers dans le temps.
Nous découvrons dans ce passé d'autres facettes de chacun des membres de la famille, loin de l'image déformée renvoyée par les réseaux sociaux & média de 2016

[étapes parallèles dans le passé des Cleverley: 2004 et un mystérieux Mark (Zuckerberg, FB); 2006 et un certain Jack (Dorsey, Tweeter); 2010 et Instagram; 2011, Snapchat (les étudiants de Stanford) et finissant l'histoire ici avec Tiktok en 2016]


En 2016, quelques semaines plus tard, nous retrouvons après bien des péripéties, la famille Cleverley au grand complet, seul manque à l'appel ---
Et
Pour finir une belle histoire, quoi de mieux qu'une note d'espoir :D
Sur une île déserte peut-être sans connexion WIFI ?
Qui permettrait à chacun de se reconnecter à l'essentiel et aux vrais rapports humains ?
On peut toujours rêver :D


Pour le savoir, zou to The Echo Chamber (titre en anglais plus résonant) enfin zou to the book là avec une tortue qui vous fait un sourire (si si) tout en engloutissant des tonnes d'After Eight



« Les réseaux sociaux ont donné le droit de parole à des légions d'imbéciles qui, avant, ne parlaient qu'au bar, après un verre de vin et ne causaient aucun tort à la collectivité. On les faisait taire tout de suite alors qu'aujourd'hui ils ont le même droit de parole qu'un prix Nobel. C'est l'invasion des imbéciles. » Umberto Eco

- A chacun de les utiliser ou pas, tout abus est mauvais pour la santé -



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Absolument JUBILATOIRE ! J'ai adoré !
Les relations passionnelles des membres d'une famille anglaise bien sous tout rapport accro à leurs portables : John, le père, présentateur vedette à la BBC, auteur d'un tweet malheureux ; Beverley sa femme, écrivaine, adepte des prêtes-plumes ; et Elisabeth, Nelson et Achille, leurs 3 enfants, tous plus surprenants (dysfonctionnels ?) les uns que les autres. Sans oublier maîtresse, amant, producteur et tortue.
Tous, en l'espace d'une semaine, vont connaître le grand ascenseur émotionnel, par le biais des réseaux sociaux. Car c'est bien connu, l'enfer, c'est les autres (surtout ceux derrière leur smartphone😉)
Un texte féroce, caustique où le wokisme en prend pour son grade. Une satire sociale parfaite de notre monde connecté. C'est parfois outré mais quel humour ! Totalement irrésistible !
Je n'ai qu'une envie, me jeter sur le reste de la production prolifique de cet auteur !
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Ouah! Quelle claque!
Je vous présente la famille Cleverley, britanniques, fortunés, médiatisés .. le père Georges, animateur depuis 30 ans d'un talk-show à la B.B.C, se considère comme un trésor national. Son épouse Beverley, romancière, créative jusqu'au bout des ongles, publie des romans "populaires" écrit en profitant du talent de prête-plumes .. parlons un peu de leurs enfants. Elizabeth, l'ainée ,inféodée à son portable essaye de se faire un nom et tous les coups sont permis seul compte le nombre quotidien de likes et le nombre de followers. Nelson , son frère, est en quête de l'uniforme le plus seyant possible et lui garantissant protection et assurance de soi . Quant au benjamin, Achille, plus beau que beau , il a déclaré une addiction à l'argent et aux petites arnaques..
, Mais voilà dans le monde dans lequel ils évoluent, dans un monde médiatisé à outrance, dans un monde où le téléphone d'utile est devenu indispensable et vital, dans un monde où les réseaux sociaux omniprésents se croient omniscients, il ne fait pas bon se retrouver sous le feu des projecteurs. Plus dure sera la chute..
Une fois encore je me suis laissée embarquer par la plume de John Boyne, une plume à la fois drôle, caustique et provocatrice . John Boyne aborde à chaque fois et sans tabous les thèmes et travers de notre société. Je vous laisse savourer et qui sait méditer ses propos. Bonne lecture.



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John Boyle adopte une division en 5 parties, du lundi au vendredi d'une même semaine, pour nous présenter cette famille de 5 personnes bien déjantées. Chaque partie est précédée de quelques pages en italique qui relatent un événement dans le passé des Cleverley, événement qui s'est déroulé à une date importante pour les réseaux sociaux. Disons pour simplifier, à la date de création de Facebook, Twitter, Instagram, Snapchat et Tiktok. George, le père, la soixantaine un peu enveloppée, est un présentateur vedette de la BBC dont la parole est respectée. Beverley, la mère, s'est déjà un peu perdue en chemin : autrice à succès, elle est rapidement devenue trop occupée par ses trois enfants et ses autres obligations pour continuer à écrire ses livres elle-même. Elle fait donc appel à des prête-plume. Nelson, l'aîné des enfants, est un dépressif d'une grande timidité qui devient enseignant (harcelé)dans l'école où il a été élève (harcelé). Elizabeth ne fait pas grand-chose, sinon fantasmer un avenir de notoriété et exercer son incroyable malveillance sur divers réseaux sociaux. Achille, le petit dernier de 17 ans, que tout le monde prend pour un imbécile, s'assure un avenir oisif en faisant chanter les proies qu'il se choisit sur un site de rencontres. La routine en somme, jusqu'au jour où la mauvaise interprétation d'un Tweet de George va bouleverser leur vie à tous…
***
Les aventures de cette famille peu banale permettent à John Boyle de s'amuser à dépeindre une société britannique sous l'influence des divers médias, mais surtout des réseaux sociaux. Elizabeth, sans aucun doute la plus accro, s'inquiète d'un éventuel syndrome du canal carpien à cause des douleurs qu'elle ressent dans le pouce droit. Mais chacun d'eux cache un mal-être qui impacte leur vie douloureusement. Les prises de positions sont évidemment outrées et les réactions des personnages les tirent souvent vers la caricature, mais c'est le but, me semble-t-il ! Il faut lire ce roman comme une fable moderne : le final le confirme. John Boyne se déchaîne dans des dialogues plus savoureux les uns que les autres et parsème son roman d'aphorismes désopilants et souvent inquiétants : le souci de paraître prend le pas sur le réel, faisant des protagonistes des pantins soumis à leur vanité, manipulés par qui se targue d'une notoriété plus grande. L'auteur épingle la forme de bien-pensance qui transforme aujourd'hui le souci justifié que l'on a de ne pas heurter certaines sensibilités en un puritanisme outrancier et parfaitement contre-productif. On retrouve ici le thème du wokisme et les charges contre l'intransigeance de certains de ses adeptes. Contrairement à Jean Roscoff, complètement dépassé par les événements dans le Voyant d'Etampes, George Cleverley se fait le contempteur de cette manière de penser. Dans un cas comme dans l'autre, le résultat est le même… J'ai beaucoup, beaucoup ri jusqu'au trois quart du roman à peu près. Après, j'avoue m'être un peu essoufflée par moment. Je n'ai pas compris certaines des nombreuses références culturelles et prise par ma lecture, je n'ai pas cherché plus loin. C'est un bon roman : dans une salle d'attente, cinq personnes m'ont regardée avec curiosité et bienveillance après mon éclat de rire…
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Le syndrome du canal carpien ou la pathologie induite par l'abus de clavier

Autour de la famille d'un présentateur vedette de la télévision, des personnages se croisent et dévoilent des liens imprévus dans des scénettes aux dialogues censés être percutants, parsemés de références britanniques peu compréhensibles (du moins pour moi ).

Wokisme, utilisation déviante des réseaux sociaux, adultère, homosexualité, transgenres, pathologies psychiatriques, inculture des nouvelles générations, Boyne offre un fourre-tout critique, un réalisme social de notre époque.
Certes, l'humour (très british), la fantaisie et le sarcasme ne sont jamais loin, la satire est foutraque et loufoque, mais j'ai fini par m'ennuyer ferme, et abandonner à mi-parcours.

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Je me suis bien marré ! Cela faisait longtemps qu'un livre ne m'avait fait rire à ce point......et ça fait un bien fou!!!
Epatant John Boyne qui nous offre une série de sketchs mettant en scène la famille déjantée des Clerverley.
Ils sont riches et célèbres: George anime depuis 30 ans des talk-show à la BBC, Beverley écrit (avec des "prête-plume") des romans de gare à succès et leurs 3 rejetons sont totalement azimutés.
En 5 jours la famille va totalement imploser dans une ambiance survoltée où l'on croise : une tortue portant le nom d'un robin des bois ukrainien, une thérapeute enceinte pas très déontologique, une neurochirurgienne d'Odessa mère d'un chaud-lapin bourré de testostérone, le directeur général handicapé de la BBC et une foultitude de personnages absolument tordants.
5 jours, 5 prologues (qui ont une grande importance),5 chapitres, un épilogue qui forment, au choix: une symphonie burlesque, une tragi-comédie enlevée, un scénario de cinéma (on voit déjà qui pour quel rôle ), une satire puissante et caricaturale du monde des réseaux sociaux et du wokisme.
Quelques scènes d'anthologie: le speed-dating de Nelson ( l'ainé, vaguement Asperger et fétichiste des costumes genre panoplie), les tweets qu' Elisabeth ( la cadette) s'envoie à elle-même et qui ont un nombre de followers dément sous@LaVéritéEstUneEpée, le smoothie banane-urine de chèvre de Wilkes (le petit copain d'Elisabeth) qui décide de ne plus se laver et de changer d'identité de genre au gré de ses émotions, les vantardises sexuelles de Phylyp l'ukrainien qui tire sur tout ce qui bouge, etc.,etc..
..
Bon c'est bientôt l'été et après quelques livres un peu lourds lire le Syndrome du canal carpien est une excellente préparation solaire ayant des vertus anti-dépressive.
Un smoothie acidulé, pimenté , so British mais bourré de carotène métaphorique.
Bonne dégustation.
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