Il se rappelait les jours et les nuits de son enfance. Les problèmes étaient simples alors: survivre pendant qu'il faisait clair pour pouvoir survivre quand tomberait l'obscurité. Chaque chose, chaque danger, en son temps.
("Le secret de Sinharat")
- Je voudrais savoir comment vous êtes devenue ce que vous êtes.
- Un homme a l'entière liberté d'être ce qu'il désire. une femme doit se contenter d'être une femme. L'expliquer finit par devenir lassant... Je n'ai pas demandé à être une femme et je refuse d'être l'esclave de mon sexe. Je n'ai pas demandé à être une bâtarde et je me refuse tout autant à être l'esclave de ma bâtardise.
("Le peuple du talisman")
L'histoire de Mars est si longue qu'elle se perd dans un passé brumeux dont ne subsistent que de vagues légendes - des légendes de races humaines et mi-humaines, de guerres oubliées, de dieux disparus.
("L’Épée de Rhiannon")
La plus puissante et la plus pernicieuse de toutes les drogues est celle de la vie.
("Le secret de Sinharat")
Il examina tour à tour les visages qui l'entouraient. Aucun espoir ! Ces hommes étaient civilisés. Tous... Civilisés, songeait Stark, et accoutumés à la paix que Dan Cruach leur avait léguée, une paix qui avait émoussé leurs crocs, rogné leurs griffes, mettant les meilleurs d'entre eux dans l'incapacité d'affronter l'inévitable.
("Le peuple du Talisman")
Le battant pivota lentement sur ses gonds.
Derrière, il n'y avait que l'obscurité et une ombre. Une ombre enveloppée d'un manteau à capuche, et si bien tapie dans la cabine obscure qu'elle était l'ombre d'une ombre.
Mais elle était là. Pris au piège de son étrange destin, il la reconnut: la peur incarnée, la chose maléfique rampant dans l'herbe au commencement. Séparée de la vie, elle guettait celle-ci de son regard froid et sagace, riait de son rire silencieux et ne donnait qu'une mort cruelle.
C'était le Serpent.
("L’Épée de Rhiannon")
Ce fut vers le milieu de l'après-midi que le vent se leva. En réalité, ce vent de Mars n'avait jamais cessé de souffler, bien qu'il l'eût fait jusqu'alors comme avec lassitude, errant sans heurt par l'immensité poudreuse et rougeâtre du désert, soulevant par-ci une vague et la faisant déferler par-là, éraillant peu à peu la crête rocheuse dont, au fil des millénaires, il modifiait ainsi la physionomie. A présent il se faisait plus pressant, comme si, insatisfait d'une médiocre empreinte dans la vaste étendue de sable, il s'était résolu à tout y effacer pour repartir de zéro.
("Les Terriens arrivent - La Prêtresse pourpre de la lune folle")
Mars, répéta doucement Fand. Un monde qui n'a même pas pu mourir dignement, honorablement, parce que les charognards ont fondu sur lui pour ronger ses os, parce que les rats voraces ont sucé les dernières gouttes de son sang, rongé les dernières bribes de son orgueil.
("Les Terriens arrivent - Le jardin du shanga")
L'homme hait, craint et croit, non point par raison, mais parce que d'autres hommes ou la tradition le lui ordonnent.