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EAN : 9782264022837
318 pages
10-18 (30/11/-1)
4.25/5   34 notes
Résumé :
C'est le passé et non le futur qu'évoque aujourd'hui le plus célèbre des écrivains américains de science-fiction : à travers les aventures de Douglas Spaulding, ses propres souvenirs d'enfance...
Le Vin de l'été c'est le vin de pissenlit que chaque année, Douglas met en bouteilles en compagnie de son grand-père
et de son petit frère Tom. Mais c'est aussi ce vin plus mystérieux qui enivre l'enfant de douze ans à l'instant où il prend consci... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
LE VIN DE L'ETE/DANDELION WINE
Ray Bradbury
10/18 domaine étranger - 1959 - 319 pages/1946 à 1957 Dandelion Wine

On connaît l'auteur pour ses écrits de science-fiction, les Chroniques Martiennes étant sans doute l'oeuvre la plus célèbre avec Farenheit 451. Avec Robert Bloch, il a également tâté au fantastique et à l'épouvante. Mais Bradbury est aussi un grand poète et ce vin de l'été en est un vibrant exemple. Entre Pagnol et Alain Fournier, son style rappelle les visions enchanteresses de l'enfance et la nostalgie des été passés vus par les yeux d'un enfant de 12 ans. Cet enfant fait le lien entre les divers tableaux de cette mosaïque qui nous replonge dans les années 20 et dans une petite ville de l'Illinois aux Etats-Unis.

Une véritable communion avec la Nature, une immersion au coeur de l'été 1928, la récolte des pissenlits pour en faire le vin qui le prolongera dans l'hiver à venir. Ce vin que le grand-père entrepose au grenier pour les jours sombres, tel un médicament magique, lumineux, à la couleur d'or à consommer dans les instants de cafard pour replonger dans les magignifiques paysages des campagnes verdoyantes inondées de lumière et de fragrances estivales. Divine potion magique.

Bradbury évoque également un autre roman en parlant de sa Machine à Bonheur construite par un habitant de la petite ville et le bruit de la tondeuse qui pour lui est comme une musique céleste puisqu'elle évoque l'été (mais là nous ne sommes pas d'accord, s'il y a bien une chose qui me tape sur le système quand je prends le soleil dans le jardin, c'est cette manie qu'on les citadins de vouloir égaliser le moindre brin d'herbe qui dépasse dans leur pelouse et d'ainsi nous priver du chant des oiseaux !). Ce roman est aussi l'occasion pour l'auteur de nous confier ses réflexions sur la jeunesse et la vieillesse par cette vieille dame qui pour les enfants n'a jamais été jeune, a toujours été laide et collectionne des souvenirs dont elle finira par comprendre l'inutilité et l'amènera même à donner raison aux enfants : elle n'a jamais été jeune. Il faut vivre le présent et se débarrasser de ces souvenirs futiles qui ne peuvent que faire mal. Tel est le message. C'est tellement vrai ! Et ce général qui raconte ses guerres d'où tout le monde est finalement sorti perdant. Il y a encore cette superbe histoire d'amour entre un jeune homme et une vieille dame avec laquelle il ne fera que parler en prenant le thé. Prenant jusqu'aux larmes tant c'est poésie à l'état pur. Toute la différence entre le corps physique qui vit dans l'obscurité tandis que l'esprit est Lumière et toute la beauté du verbe et du voyage par l'imagination. Magique. Et puis l'arrière grand-maman qui se meurt mais qui confie qu'elle continue à vivre par tous les gestes que sa descendance accomplira à sa place comme pour prolonger son existence. Réflexions sur la mort… meurt-on vraiment ou changeons-nous de plan de vie ?

L'auteur témoigne une fois de plus de sa fascination pour les fêtes foraines et ses attractions anciennes : les sorcières, le tarot, les punching ball pour mesurer sa force et les tours de magie. Et enfin, ce final grandiose où une grand-mère fin cordon bleu est mise à mal par la tante qui veut mettre de l'ordre dans sa cuisine et lui faire suivre des recettes alors que ses improvisations culinaires extravagantes ravissaient le palais de sa famille au moment des repas. le chaos est-il parfois préférable à l'ordre ? Sans doute lorsqu'il s'agit de créativité ! Un roman chef-d'oeuvre qui se prolonge une fois la dernière page tournée. Et ici c'est la page d'un été 1928 qui vous laissera des étoiles plein les yeux. Un roman indispensable ! Une perle de la Littérature au sens large. El Jice
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Je commence à avoir lu quelques livres de Ray Bradbury ("Fahrenheit 451", "Chroniques Martiennes"...) et à chaque fois, j'en ressors impressionné, sublimé, bouleversé... clairement pas indemne, en somme. Est-ce que "Le Vin de l'Été" déroge à la règle ? Absolument pas.

Et pourtant je connais plus l'auteur à travers ces recueils de nouvelles que ces romans (qui n'est pas son format de prédilection, j'ai l'impression). Mais ce récit n'est pas tout à fait un roman en soi...

Non, on est ici sur une collection de souvenirs de l'été 1928, celui des 12 ans de Douglas Spaulding (double de l'auteur) et de son frère Tom. Et typiquement, c'est ce format hybride qui permet de révéler tout le génie de la plume de Bradbury : les différents récits nous font vivre des émotions très diverses mais le lien de la famille de Douglas et des personnages de la ville de Green Town (ville fictive elle aussi) nous font nous sentir à l'aise avec les protagonistes, et profondément attachés à eux.

C'est un récit très contemplatif, où les descriptions et la poésie naturelle de la prose de l'auteur ont libre cours. La magie que Bradbury aime distiller est également présente mais seulement à certains moments, souvent quand les enfants laissent libre cours à leurs imaginations, et jamais de manière concrète. Les ambiances sont incroyables ; que ce soit pour effrayer (l'histoire du Solitaire...), pour faire rire (la Voiture Verte) ou pour faire rêver (M. Jonas), Bradbury est un maître.

C'est une plongée dans l'enfance mais aussi une histoire de famille, celle de Douglas et Tom, avec laquelle on a le sentiment d'être invité à passer l'été. Cette famille (qui fût en quelque sorte celle de l'auteur) m'a rappelé celle de la nouvelle "La Grande Réunion" (dans le recueil "Le Pays d'Octobre"), et qui sera développé plus tard dans le roman "De la poussière à la chair".

Je suis impressionné. Arriver à être aussi constant dans son oeuvre, pondre des pépites à tout va et rester aussi intègre dans son style, moi je dis chapeau. Une magnifique lecture, super nostalgique et très tendre, un must-have.
Petit bonus : si vous êtes dans une période compliquée, procurez-vous ABSOLUMENT ce livre. Quelques larmes peuvent couler, mais à la fin le coeur sera pétri d'espoir et de douceur :)
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Une merveille de poésie. Je ne connaissais de Ray Bradbury que les si belles Chroniques martiennes, et celui-ci pourrait être les Chroniques terriennes...
L'été 1928 dans l'Illinois, vu à travers les yeux de deux frères de 10 et 12 ans. Ils décrivent un été universel que nous sommes nombreux à avoir vécu d'une manière sûrement très proche...
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La nostalgie heureuse de Ray Bradbury trouve à s'épanouir dans ce récit sur ses années de début d'adolescence.
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