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Critique de Neurot


Qu'il est bon parfois de lire des histoires simplement belles, de courtes histoires que l'on peut grignoter comme des carrés de chocolat noir le soir avant de se coucher, un peu amère parfois, mais toujours sucrée au fond. Qu'il est bon parfois de retrouver un style d'écriture que l'on connait bien mais dont on ne se lassera jamais, de voyager au gré de l'imagination fertile d'un auteur accomplit, de rencontrer nombre de personnages attachants, très différents, mais tous plein des qualités et parfois des défauts de l'humain moyen. La nouvelle est le genre de prédilection de Ray Bradbury (dont pourtant le livre le plus connu est un roman), et ce recueil de 21 récits, très varié, ne contredira pas cet état de fait.

Dans ''Tyrannosaurus Rex'' on s'amuse de l'égo démesuré d'un producteur Hollywoodien. Dans ''La Femme illustrée'' on s'étonne d'un amour improbable qui tourne autour d'un rêve d'artiste. Dans ''Le meilleur des mondes possibles'' on aimerai avoir trouvé, comme les sujets de cette histoire, le plaisir charnelle parfait même s'il sort de l'ordinaire et parfois des convenances. D'autres récits aux teintes plus fantastiques font aussi parti du recueil comme ''Presque la fin du monde'' où, misère des misères, toutes les télévision du monde cessent de fonctionner. Ou ''Celui qui attend'', un court récit qui aurai très bien trouver sa place dans les fabuleuses ''Chroniques Martiennes'' du même auteur. Il est aussi question du souvenir, devenu un bien essentiel dans un monde où l'apocalypse a eu lieu, ou encore d'un monde où l'humanité aurait totalement disparu.

Les thèmes de la folie ou de la mort feront toujours parti de l'univers de Bradbury, comme dans ''Ainsi mourut Riabouchinska'' où les liens étroits et presque surnaturels entre un ventriloque et sa marionnette font froid dans le dos. ''Jeune ami faites pousser des champignons'' nous laisse le doute entre menace extraterrestre réel ou folie et hallucination du narrateur. On entre aussi dans le monde particulier des mendiants de Dublin, et dans une fête de la mort mexicaine où cette dernière revêt bien des habits différents. On se retrouve dans la tête d'un jeune Indien et l'on vit ses liens étroits avec la nature, ou dans celle d'un jeune soldat qui n'aura que pour seul arme un tambour et pour mission de faire battre le coeur de tous ses camarades durant la bataille qui s'annonce. On trouve aussi des nouvelles en forme de conte comme ''La jeune fille et la mort'' qui traite de l'amour avant et après la mort. Et comment ne pas parler de ''Les sprinteurs d'hymnes'', cette drôle et émouvante histoire qui se passe dans les Cinémas de Dublin et qui clôture magistralement ce recueil.

Oui il y a tout ça dans ce recueil, et bien d'autres choses. Il y a surtout de la sincérité, de l'humanité et de la poésie. Quelles soient gaies ou tristes, nostalgiques ou tournées vers l'avenir, ces histoires transpirent d'humanités. L'écriture est absolument magnifique, pleine de métaphore, ne cherchant jamais la description inutile, réaliste dans ses dialogues. La réputation d'écrivain poétique de Bradbury n'est pas usurpée. Les différentes histoires en plus d'être très varié dans le fond, autant dans les décors que les thèmes, le sont aussi dans la forme où Bradbury varie ses schémas narratifs et fourmille d'idée pour la plupart très heureuses. Toutes dans le but de poétiser ses histoires.

On ressort de cette lecture heureux, avec le sourire aux lèvres. Evidemment toutes les nouvelles n'ont pas la même qualité, et ce recueil parait moins fondamental que ''Les Chroniques Martiennes'' ou même ''L'homme illustré'' du même auteur, mais ne boudons pas notre plaisir. Un peu de poésie (jamais mièvre) dans un monde de brut, un peu de pureté et d'humanité par les temps qui courent, ça fait du bien.
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