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Critique de BazaR


Une chose est sûre, Ray Bradbury n'a pas usurpé sa réputation d'écrivain poétique. S'il existe un invariant dans ce gros paquet bigarré de nouvelles qui constitue « Les pommes d'or du Soleil », c'est bien ce choix de mots qui accrochés les uns aux autres forment toujours un ruisseau de poésie, tantôt mélancolique, tantôt comique.
Avec cette plume constante, Bradbury tire tout azimut dans tous les styles et toutes les catégories de récits. Croire que vous avez entre les mains un recueil de nouvelles du genre SF est une erreur ; le fantastique, l'humour, la satire, le conte sont balayés. Un grand pan du recueil, plutôt sur la 2eme partie, appartient à la littérature générale prise, dans le sens littérature qui ne relève pas de l'imaginaire. de fait cette grande diversité de textes entraîne une grande diversité de réactions, du moins chez moi. La note moyenne que j'ai donnée n'a de sens qu'en considérant le grand écart-type qui l'accompagne.

Parmi mes textes préférés :
* « la corne de brume » qui ouvre le recueil, dans lequel un monstre marin solitaire croit pouvoir communiquer avec un phare qui brame comme lui.
* « la sorcière d'avril », fantastique et drôle, où un petit être féérique cherche à ressentir des émotions amoureuses et pour atteindre ce but contrôle le corps d'un jeune homme et le pousse à draguer une jeune fille.
* « les fruits de la coupe », un récit amusant où un assassin est pris d'un vrai toc d'effacement des empreintes digitales sur le lieu de son crime.
* « la machine volante » et « le cerf-volant doré et le vent argenté », deux histoires ayant pour cadre la Chine. La première focalise sur la possibilité d'utiliser pour le mal une découverte pourtant merveilleuse, la deuxième et un conte moral qui glorifie la coopération et condamne la compétition
* « un coup de tonnerre » une application classique du chaos déterministe : une variation ridiculement ténue d'un évènement du passé lointain entraîne un changement monstrueux dans le présent.

Parmi les textes qui ne m'ont pas marqué :
* « les noirs contre les blancs » qui raconte un match de base-ball entre les Noirs serviteurs les patrons Blancs : c'est une condamnation du racisme au 1er degré qui était peut-être audacieuse à l'époque où elle a été écrite.
* « coté ombre, coté soleil » où un homme veut empêcher un photographe de mode d'utiliser le mur de sa maison comme décor.
* « l'éboueur » où un éboueur démissionne car il refuse l'idée de devoir ramasser les cadavres en cas d'attaque nucléaire.

Dans l'ensemble, j'ai préféré les récits tenant de l'imaginaire, tout simplement parce que c'est cela que j'étais venu chercher. Elles sont magnifiques et poétiques ou parfois comiques. Elles n'assomment jamais le lecteur avec un jargon scientifique. Mais je me suis senti comme un peu trahi quand une nouvelle n'offrait rien que du conventionnel. Mais j'ai quand même parfois accroché.
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