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Critique de Godefroid


Je ne vais pas réécrire la 4e de couverture qui, une fois n'est pas coutume, donne une idée très juste de ce que renferme l'ouvrage (commentaires flatteurs de la presse anglophone inclus). La descente aux enfers est l'un des thèmes de prédilection du roman noir. Planter son décor dans le Londres – souvent nocturne – du XIXe n'est pas non plus une nouveauté, les exploits historiques d'un certain Jack l'éventreur n'étant pas étranger à la fascination qu'exerce sur l'imaginaire commun la faune interlope des bas quartiers de la capitale britannique de cette époque. L'australien James Bradley parvient néanmoins à bâtir sur ce terreau une intrigue originale, forte et malsaine, autour d'un personnage sensible (le jeune Gabriel Swift) qui se laisse peu à peu glisser dans l'opium, l'abjection et le crime. Dans un long épilogue, on le verra tenter de rebâtir sa vie dans un nouveau monde, aux antipodes, sur de vastes terres employées par la vieille Angleterre comme colonie de forçats. Mais, pour Gabriel Swift, le passé ne sera jamais "une terre étrangère" (cf. le remarquable roman de l'italien Gianrico Carofiglio) : gageons qu'il grèvera lourdement son âme jusqu'à la mort.

Un mot sur le style de l'auteur : le narrateur étant le jeune Gabriel Swift lui-même, le texte ne se départ pas d'une rigueur et d'une classe que l'on associe spontanément à l'éducation britannique de l'époque victorienne. Notamment grâce à la traduction de Benjamin et julien Guérif, le résultat mis à disposition des lecteurs francophones est impeccable... à quelques virgules près (curieusement plantées) et en dépit d'un unique dérapage argotique qui m'a bien intrigué : n'ayant pas le texte original entre les mains, je suis incapable de dire s'il s'agit ou non d'une initiative malheureuse des traducteurs. Mais ce sont vraiment des détails : ce roman noir restera à n'en pas douter l'un des meilleurs publiés dans l'année 2009. Merci Rivages !
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