Si le premier tome des Dames du Lac m'avait beaucoup plu, cette suite m'a énormément ennuyé. D'un bout à l'autre.
Les maigres touches intéressantes (les Saxons, Viviane, Mordred, la fuite de Lancelot et Guenièvre) sont rapidement balayées pour garder toujours le roman sur un chemin sentimental-religieux peu digeste. Je ne m'étendrai pas sur les détails du contenu car, voyez-vous, je ne m'en souviens même plus correctement. J'ai simplement le sentiment d'avoir lu "Amour, gloire et beauté" version 500 ap. JC. C'est certainement exagéré, et quelques réflexions ou tirades sont bien dignes d'intérêt, mais l'important reste que j'ai lu ce bouquin avec un sentiment de perte de temps immense. Et je n'aime guère ça... :)
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Tous les dieux ne sont qu'Un, et nous Tous, ensemble, qui servons l'Unique, ne sommes qu'Un aussi...
Morgane va t-elle semer la ruine et la discorde ou va t-elle achever son oeuvre comme prêtresse ?
Morgane la-prêtresse-vierge,
Morgane la-mère,
Morgane la-reine-des-galles du nord,
Morgane la-dame-des-ténèbres,
Morgane la-reine-des-fées,
Morgane la-déesse-éternelle.
Avec les brumes d'Avalon, j'ai retrouvé avec un grand plaisir Guenièvre la Haute Reine de grande bretagne et sa foi profonde en Jésus-Christ qui ne veut point ressembler à Hélène de Troie qui provoqua naguère tant de drame dans la cité. Guenièvre a une âme forte et sait s'en remettre à Dieu lorsqu'il le faut.
Quel plaisir aussi de retrouver Morgane la fée prêtresse d'Avalon qui reste fidèle à l'antique culte druidique. Je ne vous ferai pas un résumé mais je commencerai par une humble analyse du monde dans lequel Morgane nous entraîne pour notre plus grand plaisir. J'ai découvert un monde féérique où rien n'est étonnant ; où le monde de Morgane s'ajoute au monde d'Arthur. J'aime les moments où Morgane passe de l'univers quotidien à un autre univers où le merveilleux resplendit, où le temps est sans cesse déréglé. Les petits pas des lutins la suivent. Les hommes du petit peuple ne restent en effet jamais loin d'elle et ce n'est qu'aux abords des chapelles chrétiennes qu'ils s'évanouissent dans l'atmosphère. Ces petits elfes font partie de l'autre monde, ils traversent le récit dans lequel le merveilleux est admis, ordonné. Moi, lectrice, je me suis soumise à toutes les ambiguités, à toutes les bizzareries qui oeuvrent dans l'histoire. J'ai vécu des moments enchanteurs où la magie est la règle, l'enchantement n'est même pas étonnant puisqu'il constitue la substance même du récit. Hélas, ces deux mondes s'affrontent. Morgane ne cesse de rappeler à Arthur sa promesse formelle de protéger Avalon et son héritier devra lui aussi protéger l'île sacré.
Mais qui sera l'hériter d'Arthur, Galaad, le fils d'Elaine et de Lancelot ou bien Mordred, fils d'Arthur et de Morgane qui a été élevé par Morgause, l'orgueilleuse Morgause, souveraine et soeur de Viviane ?
C'est en regardant dans les reflets changeants du Puits Sacré ou bien en buvant l'eau du Puits du Calice que vous saurez !!
Entrez dans cet univers fabuleux dans lequel il y a un équilibre du bien et du mal. Après tout Morgane la magicienne ne nous effraye pas car l'ordre du monde est préservé.
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Combien est triste et malheureux celui qui se retrouve seul,
Existe-t-l pour lui infortune plus grande ?
Je vivais autrefois près d'un roi que j'aimais,
Le bras lourd
Des bacelets qu'il m'avait donné,
Le coeur lourd,
de l'or de son amour
Pour tous ceux qui l'entourent,
Le visage d'un roi est un astre bienveillant.
Ce soir aussi, mon coeur est vide
Et j'erre solitairement de par le monde
Tous les visages m'indiffèrent
Hors celui de mon seigneur et roi,
Toutes les terres m'indiffèrent
Hors les prés et les bois qui cernent sa demeure.
Aussi vais-je partir au loin, très loin,
Bien au delà des mers que hante la baleine,
Sans ami, sans soutien,
Hormis le souvenir de celui que j'aimais,
Hormis le souvenir de celui que toujours j'aimerai...
-Morgane... parvint-il enore à dire, le regard vitreux, Morgane... Tout ce que nous avons fait, tout ce que nous avons tenté ensemble n'a-t-il donc servi à rien ? Pourquoi avons-nous échoué ?
"Cette question, je me la posais moi-même et je ne connaissais pas la réponse. Pourtant celle-ci me vint à l'esprit instantanément :
- Non, Arthur, mon frère, mon amant, vous n'avez pas échoué. Grâce à vous, cette terre a connu la paix durant de longues années, et les Saxons l'ont épargnée. Pour toute une génération d'hommes, vous avez fait reculer les Ténèbres. La civilisation a progressé. Si ce royaume était tombé entre les mains des Saxons au lendemain de la mort d'Uther Pendragon, tout ce qui alors était beau et bon aurait disparu à jamais des îles de Grande Bretagne. Non seulement vous n'avez pas échoué, Arthur, mais votre nom et votre règne seront à jamais célébrés jusqu'à la fin des temps.
Non, Lancelot, les hommes n'ont pas oublié! Ils jugent seulement ces mystères trop ardus. Ils préfèrent croire en un seul dieu qui veille sur eux, qui ne leur demande pas de lutter pour la connaissance, qui les accepte comme ils sont, avec leurs péchés qu'une banale confession suffit à effacer... Il se forgent le dieu qu'ils désirent, ou plus simplement peut-être, celui qu'ils méritent! Avec cette conception de Dieu, modèle de la réalité humaine, il n'est pas difficile de s'imaginer l'avenir que se préparent les hommes! Tant qu'ils considéraient les anciennes divinités comme bonnes et généreuses, la nature, elle aussi, se montrait bonne et généreuse. Depuis que les prêtres enseignent que les anciennes divinités sont des créatures du diable, que la nature est mauvaise et hostile, celle-ci en effet risque de le devenir. Lancelot, je vous le dis, e ne désire plus vivre dans ce monde-là!
La dernière fois que je l'ai vu, songea Morgane, abandonnant ses mains glacées à la douce chaleur de celle du barde, je l'ai appelé traître et presque maudit. Et nous voilà aujourd'hui, l'un près de l'autre, unis comme deux vieux amis !
Non, l'amour n'était pas que passion dévorante vécue dans de brûlantes étreintes ; l'amour est aussi, et sinon davantage, tendresse, fidélité et désintéressement, face à l'oubli, à l'inconséquence des êtres, à l'usure du temps.
"Comme je le serrais plus fort encore contre mon cœur, soudain, dans la lumière naissante de l'aube, je vis Lancelot s'éloigner, Excalibur à la main, puis la lancer de toutes ses forces dans les eaux. Un instant l'épée sacrée tournoya dans l'air, accrocha un rayon de lumière, comme l'aurait fait l'aile étincelante d'un oiseau, puis, plongea dans le Lac et disparut à mes yeux, éblouis par le soleil levant."
"Alors la voix de Lancelot, une voix métallique d'un autre monde, s'éleva :
-J'ai vu une main sortir du Lac ! Oui, une main a saisi l'épée. Par trois fois elle l'a brandie puis l'a entraînée avec elle sous les eaux...
"Moi, je n'avais rien vu, rien qu'un éclair d'argent tel un poisson jaillissant hors de l'eau et replongeant dans une gerbe scintillante. Mais Lancelot, lui, avait-il vu vraiment la main de la Déesse ?...
Coup de cœur | Les dames du lac de Marion Zimmer Bradley
Vous aimez les légendes arthuriennes ? Qu’attendez-vous pour vous lancer dans les Dames du Lac ?!