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Critique de Clelie22


Edgar, ce qu'il aime, c'est les fleurs. Et qu'on lui foute la paix, aussi. Mais, ses parents, ça leur plaît pas des masses alors quand ils décident d'adopter un inca, Edgar comprend bien que c'est un remplaçant pour le fils indigne qu'il est. Au début, l'Anibal, il peut pas l'encadrer puis, peu à peu, il s'attache à son frangin. Parce qu'Edgar, c'est peut-être une vraie tête de lard mais c'est aussi un coeur d'artichaut. Et, son coeur d'artichaut, il l'a sur la main.

Bon, je vais arrêtez là le résumé. Parce que vous l'avez déjà dans les autres critiques et que c'était juste pour vous donner un aperçu du langage utilisé, langage oralo-argotique qui fleure bon les eighties, les chansons de Renaud et les sketches de Coluche. Ce style d'écriture aux négations amputées est, à mon avis, le plus gros défaut de ce livre, s'il fallait en trouver un. Il ne m'a pas vraiment gênée dans ma lecture car c'est un style auquel je suis habituée, contrairement à d'autres lecteurs, mais il est censé reproduire la façon de parler d'un adolescent, mais d'un adolescent des années 90. Et encore. Je me demande si ce n'est pas plutôt le parler des adultes des années 90 qui furent adolescents dans les années 70-80. Toujours est-il que pour les adolescents des années 2010, j'ai peur que ça paraisse vieillot voire difficile à comprendre. C'est tout le problème des romans jeunesse qui essaient de reproduire la façon de parler des jeunes, façon de parler qui change à peu près tous les dix ans, voire tous les cinq ans.
Cela dit, le roman est, par ailleurs, un vrai régal. Certes, certains personnages secondaires sont quasiment caricaturaux mais d'autres sont éminemment sympathiques (le docteur Chevalier, la jugesse, Legrandieu). Surtout, les personnages secondaires paraissent vraiment... secondaires, à côté des personnages principaux : le narrateur et son frère. La passion des fleurs d'Edgar est une vraie bonne idée qui non seulement lui donne de l'originalité mais est aussi utilisée comme un fil rouge narratif et stylistique. le style, puisque j'en parle, est plutôt bon. En dehors de son oralité, on trouve des tournures et des idées vraiment originales et savoureuses qui m'ont beaucoup plu.
Enfin, j'ai trouvé que l'apprivoisement (apprivoisage ?) progressif des deux frères est bien mené. L'auteur prend le temps de montrer l'évolution des sentiments d'Edgar sans pour autant ennuyer le lecteur. La structure du livre lui-même pousse à une lecture rapide : les chapitres sont assez longs mais composés de paragraphes d'une page-une page et demie (parfois plus dans la deuxième moitié). On a tendance à se dire : "allez, juste un petit morceau de plus" et, de fil en aiguille, on dévore le roman en un rien de temps. C'est aussi raconté avec sensibilité et humour, ce qui ne gâte rien.
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