J'aime beaucoup le travail d'Élisabeth Brami. Je trouve qu'elle sait particulièrement bien se mettre à la hauteur des enfants pour aborder leurs préoccupations et leur donner des clés de réflexion (ainsi qu'à leurs parents !).
Ici, tout est dit dans le titre. Tom a une maîtresse comme on en a tous eu : elle crie sans cesse et sans raison apparente, ce qui le tétanise. Il va donc à l'école à reculons et ses résultats s'en ressentent. J'aimerais affirmer qu'on ne confie plus nos enfants à de telles maîtresses, mais ce serait malheureusement faux.
Heureusement une remplaçante arrive et donne à Tom le temps et l'espace nécessaire à la réflexion et à l'élaboration d'une stratégie.
J'ai aimé lire le ressenti de cet enfant, piégé dans une situation par définition commune à la classe, mais qui se sent isolé et impuissant.
J'ai aimé cette suppléante pleine d'envie et de bonne volonté qui lui redonne de l'élan.
En revanche, je trouve un peu facile d'opposer l'enseignante criarde à sa suppléante. Quel espoir pour les petits lecteurs dont la maîtresse n'est jamais malade ? J'aurais préféré que Tom trouve un appui auprès de ses parents, d'un surveillant, d'un autre adulte, voire même d'un camarade.
Ce livre, qui fait partie de la sélection pour le prix UNICEF 2021, est évidemment à mettre entre les mains des enfants ayant un souci avec leur enseignante car il leur permettra probablement de libérer leur parole. Mais il me semble qu'il faudrait aussi le recommander aux instits (dont je suis) pour qu'ils n'oublient le poids que peuvent avoir les mots qu'ils utilisent pour leurs élèves. Un petit rappel ne ferait probablement pas de mal à certain(e)s...
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Chaque matin depuis la rentrée, je me lève à reculons, j'ai mal au ventre, je traîne et, du coup, mes parents s'énervent. En plus, ils ne veulent rien savoir quand je dis que mes sales notes, c'est à cause de Madame Cactus qui a une voix à faire trembler les vitres, exploser les oreilles et crisper mes doigts de pieds au fin fond de mes baskets. Elle me fait archi peur et pas seulement par ses hurlements, mais aussi parce que je ne comprends jamais pour quelle raison elle crie. (p. 17-18)
Y a des jours, la maîtresse, elle est tellement furieuse qu'elle fait pleuvoir des zéros sur la classe accompagnés de phrases qui tuent : "tous nuls !" ou "vous verrez ce qui vous attend l'an prochain !" ou "punis de récré !" ou pour moi tout seul : "Tom, ça te pend au nez". J'ai rien au nez, moi, c'est dégoûtant ! Est-ce qu'elle a le droit de dire n'importe quoi dans son métier ? (p. 10)
C'est mon plus grave problème, cette année, d'être tombé sur cette maîtresse crieuse. Des fois, je me demande si c'est elle ou si c'est moi qui suis malade. Elle me rend vraiment fou avec ses cris. Est-ce qu'elle crie aussi contre son mari, contre ses enfants ? À moins qu'elle vive seule à force de ne pas être sympa. (p. 4)
« N’attendez pas qu’il soit trop tard, vous m’entendez ? Il vous reste beaucoup à vivre. On ne sait quoi ni comment, mais beaucoup. J’en suis sûre. »
En ce mois de juillet parisien, Pierre, veuf et ancien libraire du quartier Mouffetard, doute de sa capacité à redonner du sens à sa vie.
Mais, c’est compter sans les irrépressibles dérives de la mémoire, les élans du cœur, le hasard des rencontres et surtout sans Léa, sa fantasque belle-mère. C’est compter sans l’amour.
Il lui faudra remonter aux sources obscures de son enfance, exhumer des blessures inavouées pour se libérer de ses entraves.
Pour vivre, enfin.
Élisabeth Brami a publié chez divers éditeurs une centaine d’ouvrages en littérature jeunesse, primés et traduits dans différents pays. Après Je vous écris comme je vous aime ( Calmann-Lévy, 2006), lauréat du Festival du premier roman de Chambéry, et Mon cher amour ( Éditions du Rocher, 2009), Les Heures secrètes est son troisième roman.
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