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Citations sur La danse du loup (8)

Enfant, il avait appris l'Odyssée des lèvres d'un copiste devenu marin, sur le pont d'un navire qui cinglait vers Rhodes. Son père lui lisait les philosophes tandis que l'ennemi incendiait leurs villes. Il maniait toutes les langues connues, le copte, le syriaque, le chaldéen. Oui, il avait touché à tous les ports, il avait parcouru le monde avec des livres pour seul bagage, pour seule monnaie d'échange. L'Italie était le pays où l'on payait le mieux.
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Le ciel se dégageait. Le vent ouvrait des brèches claires dans les nuages. Un triangle bleu apparut au fond d’une trouée, et les collines de Fiesole, de San Domenico, de Maiano sortirent de la brume. De longues traînées flottaient au fond de la vallée, d’un rose crépusculaire. Des cloches se mirent à sonner ensemble ; leur carillon semblait proclamer la défaite de la pluie. Alors la lumière se fit limpide.
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Avec son grand nez, ses joues creuses et son menton en galoche, Savonarole évoquait un vilain oiseau. Oui, on eût dit un oiseau noir sur un arbre. Il se tenait entre terre et ciel, dressé par-dessus le pupitre qu'il martelait du poing, le capuce jeté en arrière, et il pointait un long doigt sec vers l'auditoire ou bien brandissait son crucifix de laiton à la manière d'un sceptre et sa voix jaillissait alors claire comme l'eau des montagnes… Il était le maître de la ville. « O Florence, disait-il, o Florence, si je pouvais tout te dire ! » Or il pouvait. Il employait le langage que comprenait chacun, il montrait la fin, il montrait l'ignominie de la pourriture.
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Avant le Carême, lui avait expliqué un berger d'Oletta, Dieu fait le ménage. Il lave son plancher à grande eau : c'est la pluie. Il déplace ses meubles pour bien nettoyer en dessous : c'est le tonnerre. Tout brille dans sa maison : c'est l'éclair.
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"_ Alors, vous le connaissez, M. Solari ?
_ Pas personnellement.
_ Tant mieux, parce que le Solari, liquidé, on lui a fait la peau. Il y avait des filles, là-dedans. Les clients y venaient un peu pour se faire laver, masser et un peu pour se faire reluire. Vous comprenez ?"
Ici, c'était un quartier honnête. Coiffé du capuchon de l'infamie, Nino Solari de Pise avait été fouetté à mort. La foule avait traîné les filles nues, en cheveux, à travers les rues de la paroisse. Elles étaient six, quatre d'entre elles étaient veuves, la plus jeune arborait un gros ventre. La loi interdit de pendre une femme. On s'en était tenu à la tradition : alignées contre un mur, elles avaient été lapidées à tour de rôle, pour faire durer le spectacle. L'adolescent rejeta la tête en arrière et éclata de rire. Les femmes de mauvaise vie, dorénavant, et les sodomites, les accapareurs de blé, et les juifs, les compagnacci, les joueurs pour de l'argent, et les couples adultères, les penseurs impies, les usuriers, tous les ennemis de Savonarole et de Dieu subiraient des sorts similaires.
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La scène se répétait aux quatre coins de la ville. On célébrait des messes, les cloches sonnaient; et la marmaille de Florence, travestie en cohorte céleste, docile et bornée, beuglant des psaumes et traînant les pieds dans la boue, s'en allait traquer les vanités afin de les livrer aux moines.
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Un jour, une dame de la noblesse dont il avait la délicatesse de taire le nom l'avait invité à lui enseigner la mythologie dans sa maison des champs. Elle arborait une sorte de péplum et lui avait offert, devinant ses goûts, du malvoisie authentique, pressé dans l'île de Candie. La peau apparaissait entre les plis de la tunique blanche. Il avait parlé de Zeus, de Déméter, de Poséidon et d'Héra. Les portes de la chambre s'étaient entrouvertes alors qu'il dissertait de la nature tout à fait entière et composite d'Aphrodite. La dame rêvait-elle à l'Olympe, lorsqu'elle s'était donnée à lui ?
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Quand le prince de Florence, Cosme de Médicis, demanda à Fra Angelico de décorer le couvent de San Marco, quand il dota ce couvent de la première bibliothèque publique du monde, il ne se doutait pas que quelques années plus tard, en 1497, il serait banni et qu'un moine fanatique de ce même couvent donnerait l'ordre de brûler les livres.
Au nom de la religion et de la pénitence tout le commerce de luxe, les arts et l'activité littéraire et philosophique seront anéantis.
[...] Les peintres doivent brûler leurs tableaux, les sculpteurs détruire leurs statues.
Un immense bûcher est dressé qui devient le but de toutes les processions. Le carnaval est interdit. Aux fanatiques se mêlent les aigrefins. Les sanguinaires de chaque faction s'entre-tuent. La mort rôde.
Sont témoins et victimes de ce carnage, un lettré byzantin, Théophile Ordanès et son ami juif Ephraim. Ils ont vécu à Florence, fêtés et honorés. Ils enseignaient la culture antique et faisaient le commerce des manuscrits et des parchemins en provenance de Bysance, de Grèce et d’Égypte.
En période troublée il y a toujours de l'argent à faire. Un négociant poussé par son astucieuse femme Andreana va introduire Théophile dans une dangereuse affaire...
(extrait de la quatrième de couverture de l'édition de poche parue en 1982)
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