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EAN : 9791030702606
200 pages
Au Diable Vauvert (21/03/2019)
3.63/5   326 notes
Résumé :
Ce texte a été écrit dans l'urgence fin 2018 en réponse à la guerre de communication orchestrée par le pouvoir contre le mouvement des gilets jaunes.
C'est un pamphlet en forme de réquisitoire, mais aussi le résultat d'une investigation solide, vérifiée, argumentée et libératrice.
C'est un livre qui dérange, porté par une plume enlevée, qu'on ne peut lâcher tant ce qu'il raconte est sombre et édifiant.

Denis Robert
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Critiques, Analyses et Avis (48) Voir plus Ajouter une critique
3,63

sur 326 notes
Tout d'abord, je ne souhaite pas m'étendre sur le style de Juan Branco, ce n'est pas mon propos : il s'agit d'un avocat donc quelqu'un qui a l'habitude de s'exprimer oralement avec une certaine éloquence, qui a certainement été formé pour cela. Il n'est pas écrivain, ne prétend pas l'être et ce livre n'est pas un roman.
Dans Crépuscule, il témoigne et présente avec sincérité ce qu'il a vécu et constaté en côtoyant l'entourage direct du président actuel. C'est ainsi qu'il nous fait sentir la dérive de notre république à simple coloration démocratique vers un pouvoir qui clairement ne relève plus de la chose publique (res publica)mais de la chose privée (et même très privée) d'un certain nombre d'oligarques dissimulés dans l'ombre et usant de la puissance conférée par le pouvoir symbolique de l'argent.
Il met en lumière la lâcheté des grands média et leur attitude de larbins face à la machinerie qui portera Macron au pouvoir. A ce propos il est édifiant de consulter le schéma du Monde Diplomatique : Médias français, qui possède quoi ? (https://www.monde-diplomatique.fr/cartes/PPA#&gid=1&pid=1) Ce schéma aide à comprendre également comment les journalistes de base sont tenus par une presse qui est en dette envers l'argent des grandes fortunes qui l'ont sauvée. Derrière cet l'argent, la bourgeoisie journalistique n'ose plus rien et les jeunes journalistes restent enchainés à leur pige. le détenant d'une de ces grandes fortunes qui possède la presse a d'ailleurs déclaré on ne peut plus clairement : « Je ne veux plus être emmerdé. »
Bernard Arnault, issu de la haute bourgeoisie catholique du Nord et d'Auvergne. 20 ans en 68.
Xavier Niel, petite bourgeoisie catholique de la région parisienne né en 67, ma génération, génération Punk, sexe et rock'n' roll. A 17 ans, il fait ses armes dans le minitel rose des années 80.
Patrick Drahi, petite bourgeoisie intellectuelle franco-marocaine né en 1962. Homme de finance.
Ces trois personnes se sont acheté des journaux à forte influence bien avant l'arrivé de Macron.


Vous avez dit « 68 » ?
Oui, j'ai dit « 68 » !
« Il est interdit d'interdire », « Soyez réaliste demandez l'impossible » et tout ces grands slogans. Un mouvement conduit par des jeunes gens de 20 ans que nous retrouverons plus tard aux côtés de Macron comme un certain Cohn Bendit.

Maintenant, remontons une génération avant, c'est-à-dire en 1918 !
1918 : fin de la grande guerre où l'esprit de la nation fait faillite et a conduit à la grande boucherie qui a décimé tout une génération de jeunes hommes d'une vingtaine d'années.
1968 (une génération plus tard) : la liberté qui va se perdre dans le libéralisme, le néo-libéralisme, l'ultra libéralisme de ceux qui veulent Tout.
En France, c'est Mitterrand et, en 1983, Fabius qui vont permettre à un certain nombre d'oligarques, leurs amis issus des grandes écoles, de s'emparer des grandes entreprises privatisées. Servez-vous puisque je vous les donne ! Mais ces opérations sont parfaitement bien « vendues » à la population puisque même le populaire Yves Montand se laisse embarquer dans cette manipulation du « Vive la Crise » qui va imposer le néolibéralisme comme seule façon de penser. C'est le début en grande pompe de la Pensée Unique.
Que fait alors ma génération, celle qu'on appellera ensuite la « Bof Génération » ?
Rien !
Elle passe du Punk au Disco, elle prend de la drogue pour s'éclater pas pour explorer de nouvelles frontières.
Elle passe de Pierre Desproges aux Nuls !
Son slogan n'est presque « Plus rien ne vaut la peine de rien ! »
Et puis, à partir de 1993, arrive la génération Geek, Nerds, des jeunes de 20 ans qui portent entre autres l'idéologie du transhumanisme, de l'humain augmenté, concrétisée à l'écran par Matrix en 1998. Cette génération génère par là même un hyper narcissisme et un renfermement sur soi. Désormais on ne croit plus à 68, on n'y a jamais vraiment cru en voyant ce qu'est devenu la notion de Liberté c'est-à-dire la liberté pour le plus fort, la loi du plus fort, ce que depuis on nous demande d'accepter avec violence (restructuration sauvage dans les entreprises, destruction des services publics, répression policière…).
Rien ne vaut la peine de rien. Soit, je suis un winner, soit je suis un looser, pas d'alternative. A ce moment-là, on accepte cette vision des choses et on se perd dans une forme de désespoir de dandy.
Pendant ce temps, bien sûr, les affaires continuent et les grandes écoles (véritables nurseries d'oligarques) continuent de former en parallèle des gens comme Macron pour assurer la perpétuation du système.
Les personnes qui sont au pouvoir aujourd'hui sont donc les quarantenaires qui ont été formatés par l'esprit des grandes écoles des années 90. On voit maintenant plus clairement que jamais comment se sont constituées les différentes strates de la population, et comment on en est arrivés à la rupture évidente que l'on connait actuellement.
Où s'inscrit alors Juan Branco, l'auteur de Crépuscule ?
Formé exactement comme Macron et ses camarades, il fait plusieurs grandes écoles en France et aux Etats-Unis. Il est dans le système. Cependant, et je ne sais pas exactement pourquoi, il décide d'arrêter tout ça, de s'y opposer et de le dénoncer ouvertement. C'est ce qu'il fait dans ce livre et c'est pourquoi il est important de le lire.

Je tiens à ajouter que ce jeune homme n'est pas le seul à avoir cette prise de conscience. Autour de moi, je vois se multiplier les exemples de jeunes personnes, filles et garçons, qui ayant commencé par brillamment réussir dans des écoles comme HEC ou de prestigieuses écoles d'ingénieurs, ou même ayant commencé à travailler pour un haut salaire, décident de changer catégoriquement de voie et par exemple, se lancent dans une formation de tisserand ou de charpentier.
Je vois également certaines jeunes personnes, filles et garçons, qui sans pour l'instant changer de voie mais ne trouvant plus de sens à leur vie actuelle, entrent en thérapie, processus qui arrive généralement beaucoup plus tard dans une vie, c'est-à-dire à 50 ans.
Sur internet, fleurissent également de nombreux et brillants Youtubers produisant des émissions d'une clarté et d'une ouverture d'esprit incroyables.

Pour conclure, ce livre est non seulement une synthèse de notre histoire depuis 50 ans, mais aussi et surtout un appel au ralliement : cette nouvelle génération nous demande de la rejoindre pour tenter quelque chose non pas d'innovant, mais de réellement nouveau, une création, une recherche, une découverte, une invention.
Allons -nous écouter cette jeune génération que sont nos propres enfants et les suivre vers cette autre chose ?!
Alors lisons ce livre et suivons nos enfants ! Ils sont la flèche et nous sommes l'arc !

Lien : https://tsuvadra.blog/2019/0..
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Si la vérité est la nourriture de l'esprit, cet ouvrage est un festin ! Merci au courageux Juan Branco pour cette enquête circonstanciée. Elle justifie à elle seule l'insurrection que nous connaissons aujourd'hui. Notre démocratie vacille, justement parce qu'elle n'en est pas une. Pour s'en convaincre, chaque citoyenne, chaque citoyen devrait lire ce livre. En ce début de printemps, nous verrions immédiatement refleurir les gilets jaunes sur les tableaux de bord, sur les ronds-points et à proximité des lieux de pouvoir. Ces crapules qui nous manipulent vivent leur crépuscule après avoir mis le feu à l'économie, à la société et au climat. Les bandes réfléchissantes qui leur font face sont discréditées et criminalisées sciemment par ces titans. Alors Macron démission ? Trois fois oui ! Mais n'oublions pas que ce n'est qu'une première étape. Ce n'est pas le président qu'il faut changer mais le système. Notre devise et nos enfants nous remercieront.
Lien : https://www.youtube.com/watc..
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Son « Contre Macron » n'aura été qu'une mise en bouche à côté de ce « Crépuscule ».
Un conseil : s'extraire de temps en temps de la lecture pour mieux supporter la sidération et l'écoeurement et prévoir une grande cuvette car les nausées se succèdent.

Ne cherchez pas, vous ne le trouverez pas en librairie, et pour cause… mais facilement sous format pdf, ici par exemple : https://la-bas.org/la-bas-magazine/entretiens/Juan-Branco-desosse-Macron
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J'ai trouvé ce Crépuscule de Juan Branco assez décevant. le web alternatif en faisait l'éloge, aussi lorsque le directeur d'une association me l'a offert, je me suis réjoui de cette occasion de plonger dans les arcanes du pouvoir en place.
Mais, la lecture est par moment roborative, comme le signale d'ailleurs l'auteur de la préface, Denis Robert. La faute sûrement à un style, qui plus épuré aurait permis une lecture fluide et un accès plus aisé pour le quidam - l'objet de ce type de travail qui se veut pamphlet politique ; la litanie des noms, lieux, parcours de la « nomenklatura » et du microcosme parisien participent de ces longueurs. Je ne suis pas certain que cela évoque quoi que ce soit au grand public.
Sur le fond, finalement, pas grand-chose de neuf. Un président arrivé au pouvoir grâce au soutien d'éminents représentants des puissances financières et dont la politique économique s'interprèterait selon l'auteur comme un renvoi d'ascenseur ou aux ordres… L'accession aux ors de la République de jeunes loups, purs produits du système élitiste et endogamique aux manettes depuis des décennies en France, sans parcours dans la vie réelle justifiant de telles nominations, voire sans compétences autres que celles d'être bien né et d'avoir pu user les bancs des bonnes écoles. Des gardes prétoriennes, des communicants dans l'ombre, une presse détenue par les oligarques et complaisante.
Bref, la continuité d'un jeu politico-économique qui dure depuis…et dont la majeure partie de la population est exclue, et qui manifeste son désintérêt pour la mascarade en renonçant au vote. Une frange s'est engagée dans une lutte dont la violence n'est pas absente. Est-ce le signe du crépuscule que l'auteur annonce dans son ouvrage et dont il a fait son titre ?
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Autant le dire : dans sa publication première – gratuite sur le net – le texte est assez lourd par son style, à la limite du pompeux ; agrémenté de surcroît de nombre de fautes, d'oublis de mots, etc… Il s'agissait bien d'une ébauche, d'un brouillon, dont le fond rend toutefois insipide toute remarque sur la forme.

Le mycélium oligarchique décortiqué par Branco dans cette enquête, c'est celui de la « Macronie » faite cas d'école pour une leçon en immersion au coeur de la corruption généralisée – façon Billentête*. D'ailleurs, les écoles, c'est bien souvent là que commence le « réseautage » élitiste propre à l'entre-soi ; pas n'importe quelle école évidemment. Et dès le plus jeune âge autant que faire se peut. Mais je m'avance en commençant par la fin ; celle-ci n'a vocation qu'à contextualiser et appuyer la démonstration première de ramifications collusoires quasi-institutionnalisées.

Sur quelques années, bien avant 2017 et sa campagne clownesque, Juan BRANCO remonte le fil des relations tissés par les Macrons (Manu et Gigi) avec l'oligarchie du Petit Paris notamment. Gigi, professant dans un classieux établissement privé – Manu, flirtant entre argent privé et argent public, les deux socialisant et capitalisant sans fin à dessein.
Du prophétique Xavier NIEL et endogames Lagardère, Arnaud, Dassault… entourés de leur harem de journalistes – vassalisés par l'ambition, la précarité, ou les deux – sans bien sûr oublier « Mimi » ; Séduisant la branche politicienne – Jouyet et Attali notamment – et fidélisant un vivier de jeunes conquérants comme Emelien, Attal, Chaker ou encore l'inénarrable Benalla (pour ne citer qu'eux) … C'est toute l'olympe Jupitérienne qui prend forme, se structure et étend ses galléries obscures sous nos yeux.

Cet ouvrage est – évidemment ! – d'utilité publique. Si son apport conceptuel, théorique, sur les déterminations sociologiques qui engendrent un esprit de classe tel que dépeint est quasi-inexistant ; tout le poids de l'argumentaire prend consistance dans l'exposé de la « praxis », dans cette avalanche articulée de noms et de faits.

La déception, pour ma part, fût l'absence de tout sentiment d'indignation devant l'évidence. Indigné je le suis depuis lontemps ; révolté à ce point, c'est moins certain !


* Mme. Billentête : figure tutélaire de l'excellent dessin-animé de vulgarisation « le Bus Magique »


P.S. : Après lecture de l’opus publié, voici quelques petits commentaires.

Premièrement, on passe d’un manuscrit de 110 p. à un livre de 310 p. : il y’a beaucoup moins de fautes, mais beaucoup plus de pages ; Côté contenu en revanche, je n’ai pas le sentiment d’en avoir beaucoup plus appris. A mon sens, en ne considérant que le « fond », le manuscrit suffit et fait office de « résumé » très complet.

Deuxièmement, la structure a été modifiée : on commence par le début – autrement dit par la fin du manuscrit – avec Attal, l’Alasacienne et autres étables de l’entre-soi, avant qu’une fois les prémisses exposées, on s’enfonce dans la logique collusoire sur fond de Macronie.

A mon sens, ce qui ne veulent/peuvent se permettre les 19€ de l’opuscule peuvent, sans craindre de manquer l’indispensable, trouver toute satisfaction dans le manuscrit.
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critiques presse (2)
LaLibreBelgique
16 avril 2019
Crépuscule [...] est un prolongement de ce Contre Macron, essai philosophique que l'auteur promettait de “factualiser”. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que le succès du livre [...] laisse supposer que les faits qu'il évoque sont explosifs, à la fois pour l'exécutif français… et la presse hexagonale, qui aurait passé ces faits sous silence.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Actualitte
02 avril 2019
Un écrit qui, au-delà de la polémique dans le cas présent, provoque des dégâts, considérables. Et cependant moindres que les dégâts qu’il constate.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (60) Voir plus Ajouter une citation
Mimi Marchand, la reine de la presse people, condamnée pour trafic de drogues – elle fut interpelée conduisant un camion doté de 500 kilogrammes de haschisch – s’est fait prendre en photo dans le bureau de M. Macron en juillet 2017. Celle qui n’hésite pas à exposer l’intimité des gens pour les intimider et à utiliser ses sources pour détruire sur commande tel ou tel individu, a été la personne en charge d’introniser
M. Macron auprès des Français. Mimi Marchand, ou la marchande de secrets ayant fait les beaux jours de la presse people depuis vingt ans, capable de faire taire une information, fut-elle d’intérêt public, en quelques instants, de montrer et d’exposer des corps nus pour les humilier ou les consacrer.
Pour peu qu’on la paye bien.
Mimi Marchand et ses jours de prison, ses réseaux dans la mafia et la police, ses hommes de main et paparazzi, ses menaces et ses violences, ses enveloppes d’argent liquide qui en ont achevé plus d’un, est une très proche d’Emmanuel et de Brigitte Macron. Et cette même Michèle Marchand a été présentée à Brigitte Macron-Trogneux par son « ami » Xavier Niel, dans son hôtel particulier, afin de faire taire une information, et de transformer Emmanuel Macron, alors illustre inconnu, riche banquier ayant utilisé les réseaux de l’Etat pour faire sa fortune, s’interrogeant sur son avenir, le transformer en un gendre idéal, et susciter une sympathie que rien dans son parcours ne faisait naître. L’opération, à en croire les auteurs de l’ouvrage, a été un succès, puisqu’elle aurait été directement à l’origine des - pas moins de - 29 unes dithyrambiques que Paris Match et quelques autres ont octroyé à Emmanuel Macron et sa femme en quelques mois.
Vingt-neuf unes.
Mais comment un seul individu, une femme comme Mimi Marchand aurait-elle pu, seule, ou avec l’appui d’un seul milliardaire, provoquer une telle conversion ? Cela semble trop gros. Et cela l’est. Il se trouve en effet que nous commençons à recouper les choses et les non-dits qui habitent ces enquêtes. Le propriétaire de Paris Match, Arnaud Lagardère, dont les auteurs disent que Mimi Marchand est la véritable directrice de la rédaction,
a par ailleurs été client d’Emmanuel Macron pendant sa période à Rothschild.............
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L’enquête expose la figure de Michèle Marchand, pièce centrale
d’une immense entreprise de communication qui fut mise en
place avec l’aide d’un milliardaire, un certain Xavier Niel, dans
le but de faire connaître et adouber par le peuple français un
inconnu absolu qui venait d’être coopté par les élites parisiennes,
pur produit du système transformé en quelques mois
en icône adulée par les rédactions de Gala, VSD, Paris Match et
de quelques autres magazines mobilisés avec soin.
Un être dont la notoriété, égale en nature à celles des célébrités
de télé-réalité, ne pouvait, par ce dispositif, que s’effondrer.
[...]
Rappelons que Xavier Niel est aujourd’hui détenteur des plus
importants médias de notre pays, et qu’il a placé à leur tête un
homme de main, Louis Dreyfus, chargé non pas de censurer ou
de faire dire directement, mais de recruter et de licencier, promouvoir
et sanctionner. Ce qui nous le verrons, est bien plus
important.
Ce premier étonnement ne saurait suffire. En effet, les moeurs irrégulières des plus riches de notre pays ne font plus scandale depuis qu’ils se sont pris de caprice d’être aimés, et ont commencé pour cela à racheter l’ensemble des médias du pays – moins de dix d’entre eux possède 90% de la presse écrite, rappelons-le – pour contrôler leur image, ou comme le dit M. Niel,
pour « ne pas être emmerdé ». Et si Xavier Niel s’est recouvert de quelques noirceurs auxquelles échappent la plupart de ses congénères, sous forme d’enveloppes ayant alimenté un réseau de prostitution dont il dirait ne rien avoir su, l’on sait depuis bien longtemps que les fortunes sont plus souvent le fruit de putréfactions cadavériques que d’actes qualifiant aux béatifications.
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Le pouvoir présidentiel entre en son crépuscule. Avec un temps
de retard paraissent les épîtres décryptant les rouages d’une
ascension présentée en son temps comme miraculeuse, celle
d’un jeune homme aux tempes blondes et aux yeux de ciel qui,
par la seule grâce du talent et de l’audace, conquît tout un pays.

L’innocent récit de cette immaculée conception, repris en
boucle et de façon unanime par une presse aux abois se fêle
avec la douceur des commencements. Comme en toute entreprise
mal fondée – et l’épopée macroniste, comme nous le verrons,
le fut particulièrement – les teintes de souffre recouvrent
à vitesse brûlante les éclats de gloire que l’on avait cru définitivement
tracés. Le contre-jour du pouvoir, fait de coulisses et
compromissions, corruptions et inféodations, de destins mobilisés
pour arracher la France à ses destinées, apparaît pas à pas.
Et ce contre-jour a une couleur bien particulière : celle du sang.

Ce sang n’est point seulement celui des affairistes et des corrupteurs
habituels, ces courtisans que charrient tous les pouvoirs.
Il macule l’ombre d’Emmanuel Macron d’une substance
plus particulière, faite de délinquants et intrigants que l’on
pensait relégués en nos bas-fonds et arrière-plans.

L’affaire va plus vite qu’espéré, les révélations se succèdent, et
voilà que le pari qui consistait à prendre le pouvoir assez vite
pour que les machines de propagande d’État sussent recouvrir
à temps les laideurs de la démarche, s’apprête à être perdu. Les
tempes juvéniles de l’intrigant semblent perler. Il est temps
pour nous de l’achever.
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Qu’en somme, M. Macron a été présenté sur papier glacé tout en prétendant qu’il ne le voulait pas et n’y pouvait rien, et que les Français, croyant découvrir des images spontanées, ont découvert des images fabriquées, fabriquées et financées par certains des hommes les plus puissants de France pour leur présenter un couple idéal qui servirait leurs intérêts.
L’on pourrait à ce stade comparer la chose à l’ascension soudaine
que connu un certain Poutine, placé à son poste du jour au lendemain via une élection démocratique par une oligarchie cherchant paniquée à défendre ses intérêts, prête à vendre à son peuple le moindre bureaucrate qui lui prêterait serment, exactement de la même façon que M. Macron fut en quelques mois propulsé d’être inconnu à être démocratiquement élu – multipliant pour cela les opérations de commande et mises en scène qui auraient été raillées en tout autre pays.
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En France, l'information se dilue, étouffe sous l'effet de la bêtise et de la servilité, et cette bêtise et servilité sont produites, recherchées. Aucun des oligarques n'aurait idée, après avoir investi des millions pour les acheter, de perdre quelque argent pour le bien de ces médias qu'ils assurent détenir dans le but de défendre la démocratie. Seul Bernard Arnault laisse la besace du "Parisien" absorber toujours plus de déficit afin de rendre impossible toute émancipation. Pourtant tous les journalistes prétendent y croire et continuent de penser que, tant que, contrairement à Bolloré, personne n'aura la bêtise d'intervenir directement, leur indépendance sera assurée. Criant à leur indépendance, niant tous les mécanismes de contrôle et d'écrasement déployés, ils croient défendre leur dignité, là où ils se rendent complices, devenant les relais d'un système qui ne cesse de les exploiter. Non, en France, personne ne prend la peine de tuer. Il suffit d'acheter.
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Vidéo de Juan Branco
L'auteur explique son livre "treize pillards" qui raconte treize vies privées/publiques de personnages d'état actuels.
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