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Critique de Fleitour


Les Poèmes de Fresnes, de Robert Brasillach, sont entre mes mains depuis mon adolescence, j'y reviens de temps en temps.
C'est un exemplaire de l'édition de 1949, édité par les Sept Couleurs une maison qui a sans doute fermé depuis. À Fresnes j'y passais souvent, à une encablure du Parc de sceaux, que j'ai sillonné fréquemment, à en reconnaître les 1000 recoins. La prison de Fresnes est aussi célèbre que le café, situé en face, au nom, qui fait sourire ou frémir,« ici mieux qu'en face ».


Impressionné par ce destin cruel, bouleversé par sa qualité littéraire, j'ai lu ce recueil de textes sans connaître les raisons de son internement.


Aujourd'hui je me demande, quel doit être notre sentiment, face à la décision prise d'avoir mis un terme à un remarquable écrivain de notre langue.
Je connais les textes de Victor Hugo et les positions de Badinter sur la peine de mort, je me pose encore cette question, comment une personne, si imbibée de littérature a pu désapprouver le recours en grâce. Comment aussi Charles de Gaulle a pu gracier Pétain, et condamner Brasillach.

Je me souviens des positions de l'église si ambiguës à l'égard de la religion juive, j'ai lu les réflexions de Mgr Lustiger le converti. L'église catholique a enfin choisi une position humaniste.


Dans ses textes Brasillach apparaît avec une foi inébranlable,et une espérance dans l'avenir surprenante : "oh ma jeunesse au fond de ce brouillard, reviendras-tu avant qu'il soit trop tard", "vous avez le ciel pour vous-même seigneur il était ici pour les enfants des hommes et nous ne savons pas de plus réels bonheurs."


L'ensemble de ce recueil lu par Pierre Fresnay et d'une beauté éblouissante, l'écriture limpide se joue des rimes, bascule d'une strophe à l'autre, et la pensée posée avec des mots simples, dresse des émotions glaçantes: "dans ces bruits de gare étouffés l'heure où partira le bateau, quand la passerelle est ôtée et qu'on tire sur l'ancre de l'eau."

Je ne peux en écoutant cette voix grave si charnelle, lisant ces textes, vivant les émotions de Robert Brasillach, qu'approuver Albert Camus, il a eu raison de demander sa grâce."
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