INTRODUCTION :
« […]
Comme d'autres en d'autres temps,
Sur ces feuilles mal griffonnées
Je commence mon testament.
[…] »
(LE TESTAMENT D'UN CONDAMNÉ)
« 6 Février 1945
Si j'en avais eu le loisir, j'aurais sans doute écrit le récit des journées que j'ai vécues dans la cellule des condamnés à mort de Fresnes, sous ce titre. On dit que la mort ni le soleil ne se regardent en face. J'ai essayé pourtant. Je n'ai rien d'un stoïcien, et c'est dur de s'arracher à ce qu'on aime. Mais j'ai essayé pourtant de ne pas laisser à ceux qui me voyaient ou pensaient à moi une image indigne. Les journées, les dernières surtout, ont été riches et pleines. Je n'avais plus beaucoup d'illusions, surtout depuis le jour où j'ai appris le rejet de mon pourvoi en cassation, rejet pourtant prévu. J'ai achevé le petit travail sur Chénier que j'avais commencé, j'ai encore écrit quelques poèmes. Une des mes nuits a été mauvaise, et le matin j'attendais. Mais les autres nuits, ensuite, j'ai dormi bien calmement. Les trois derniers soirs, j'ai relu le récit de la Passion, chaque soir, dans chacun des quatre Évangiles. Je priais beaucoup et c'est la prière, je le sais, qui me donnait un sommeil calme. le matin, l'aumônier venait m'apporter la communion. Je pensais avec douceur à tous ceux que j'aimais, à tous ceux que j'avais rencontrés dans ma vie. Je pensais avec peine à leur peine. Mais j'essayais le plus possible d'accepter.
Robert Brasillach.
« Romancier, essayiste et journaliste français (Perpignan 1909-Paris 1945). Après ses études à l'école normale supérieure, il collabore à « l'Action française » et à « Je suis partout ». Son oeuvre se situe dans les années 30, au coeur des mutations politiques et sociales, et d'une manière plus générale, dans la crise de la civilisation. Son dégoût de la IIIe République s'accompagne d'une ferveur — plus poétique que froidement logique — pour le fascisme, où il croit devoir saluer des images et des valeurs nécessaires à une renaissance. Écrivain comptant parmi les plus brillants de sa génération, il publie des biographies originales, « Présence de Virgile » (1931) et « Corneille » (1938), prépare une « Anthologie de la poésie grecque » (qui sera publiée en 1950), aborde le roman notamment avec « Le Voleur d'Étincelles » (1932) et « Les Sept Couleurs » (1939). En 1935, il écrit avec Maurice Bardèche une « Histoire du cinéma », demeurée classique. Il compose un drame « La Reine de Césarée » (qui sera joué en 1957). La veine poétique de son oeuvre débouche sur les élévations chrétiennes de ses « Poèmes de Fresnes » écrits en prison (publication posthume en 1949). Ses articles en faveur de l'Allemagne pendant la guerre de 1939-1945 lui valent une fin tragique à la Libération : il est exécuté le 6 février 1945, malgré une pétition pour sa grâce que signèrent de nombreux intellectuels et écrivains. » (« BRASILLACH, Robert », in Alpha encyclopédique, 1968.)
CHAPITRES :
0:00 — Introduction ;
0:25 — Vienne la nuit ;
2:02 — Les noms sur les murs ;
3:15 — Psaume II ;
5:05 — Psaume III ;
7:24 — Générique.
RÉFÉRENCE BIBLIOGRAPHIQUE :
Robert Brasillach, Poèmes de Fresnes, Paris, Books on Demand, 2021, 43 p.
https://docs.google.com/file/d/0B9dekxoyNOwpczkxOTZEdXBPQU0/edit?resourcekey=0-RLdc5O2_T5Vzt9KM9uc78w
IMAGE D'ILLUSTRATION :
https://www.tabletmag.com/sections/arts-letters/articles/in-praise-of-hate
BANDE SONORE ORIGINALE : Liborio Conti — Slow Cinematic Piano
Slow Cinematic Piano by Liborio Conti is licensed under an Attribution 3.0 Unported (CC BY 3.0).
https://www.no-copyright-music.com/cinematic/
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https://youtu.be/554XmLUXydU
https://youtu.be/9
Robert Brasillach/5
2 notes
Résumé :
"Virgile, écrit Robert Brasillach, devait toujours sembler faire des confidences. Sur un ton tremblé, mystérieux, où passaient le regret, l'amour de la vie, sa sensualité, sa tristesse, son amitié pour la mort.
Toujours, il prendrait profondément le cœur par cette incantation à peine chuchotée qui est le propre des très grands poètes, par la confidence où il mettrait ses auditeurs avec ses plus chers secrets, ses rêves, la couleur de ses nuits ou de son enfan... >Voir plus
Toujours, il prendrait profondément le cœur par cette incantation à peine chuchotée qui est le propre des très grands poètes, par la confidence où il mettrait ses auditeurs avec ses plus chers secrets, ses rêves, la couleur de ses nuits ou de son enfan... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1)
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Etonnant ! Ni roman historique, ni histoire littéraire, Robert Brasillach nous fait lire cette vie autant qu'il se peut comme une vie moderne. Les dates, la chronologie, la couleur locale sont absentes. ‘'L'homme change peu, et ses préoccupations, même littéraire, reparaissent semblables après quelques années. Virgile est un homme du présent''.
Né dans la plaine du Pô, valétudinaire, ses racines paysannes ont toujours nourrit le Poète. A 17 ans, Rome, l'Eternelle, il lit, il apprend, il vit. La guerre civile (52 av JC), Jules César l'emporte en 48. La Paix, 22 ans, disparition du Père, les influences Catulle, Théocrite, Parthénios. ‘'Quoiqu'il en soit, il y a de l'admiration et du désespoir à la base de toute carrière littéraire''.
Départ pour Naples ‘'Ce fut une vie inimitable qui se mit à commencer, une liaison de plus en plus profonde avec la terre réelle et malléable''. Les premiers amis, le groupe, Varus, Gallus, Plotius, Varius.
Assassinat de César (-44), , retour à Rome, guerre civile, Virgile choisit Octave (Caïus Octavius futur Auguste).
Disparition du frère et de sa mère, vingt-huit ans, retour sur ses terres à Mantoue, le temps des Maîtres est passé, Virgile se met à écrire.
Les luttes politiques sourdent, chassé de ses terres il se réfugie à Rome sur les flancs de l'Esquilin et commence sa carrière d'homme de lettres avec ses amis Varius, Plotius, Varus et Gallus et ses soutiens Pollion et Mécène. Inconditionnel d'Octave au même titre qu'Agrippa pour le domaine militaire, Mécène est le diplomate, le négociateur. Il créé le réseau d'influence auprès des poètes et lettrés.
Première rencontre avec la gloire grâce à son poème Silène. Premier renoncement en lâchant Pollion devenu politiquement infréquentable. Horace intègre le groupe.
Retour à Naples et le golf de Tarentes. Il publie les Bucoliques. ‘'Quoi qu'il en soit, avec leur plus gros défauts et leurs qualités, les Bucoliques était une oeuvre qui existait. Quelques-unes d'entre elles étaient d'une noblesse de ligne et d'une pureté qu'aucun poème peut-être n'avait eues depuis les grands poèmes grecs. le premier, et surtout le neuvième de ces poèmes''.
Les Géorgiques sont publiées après sept années de travail au moment de la maturité au moment de la victoire finale d'Octave sur Antoine. ‘'La pensée politique de Mécène était réalisée : il est bon pour un régime d'avoir les littérateurs avec soi et non contre soi''.
Horace composa une ode enthousiaste à la gloire du futur Auguste commençant par ce vers célèbre ‘'Nunc est bibendum''.
Le deuxième renoncement. Gallus nommé gouverneur d'Egypte perdit la tête et la vie. La deuxième édition des Géorgiques voit disparaître l'ode à la gloire de Gallus dans le IVème chant.
Au sein de cet empire bien installé à plus de 40 ans, il s'attache à rédiger sa grande et dernière oeuvre, l'Enéide. Il y passera le reste de sa vie, 12 années. A 51 ans, au cours d'un voyage de recherche, il perdit définitivement la santé et la vie.
Enterré à Naples avec cette épitaphe
‘'Mantoue m'a donné la vie ; la Calabre me l'a ôtée ; et maintenant
Parthénope garde mon corps. J'ai chanté les pacages, les champs et les héros.''
L'Enéide fut publiée par Varius et Plotius sur ordre d'Octave avec les coupures nécessitées par l'existence de plusieurs manuscrits mais ne se permirent pas d'ajouter, ni même de compléter un vers.
Parcourir la vie, l'oeuvre de Virgile avec un grand poète est un privilège. Il s'agit du premier ouvrage de Brasillach écrit à l'âge de 20 ans alors qu'il est encore à l'école normale. A noter qu'il ne se politisera qu'à partir de 1936, puis fusillé à la libération il reste un poète maudit. ‘'L'histoire est toujours écrite par les gagnants. Lorsque deux s'affrontent c'est toujours celles des perdants qui disparaît'' Gaston Bachelard
Mon édition est l'édition originale Mai 1931 éditée à 8 000 exemplaires par PLON avec un tirage de 15 exemplaires numérotés. Depuis trois rééditions 1935, 1960 et 1989 et une traduction en allemand en 1962.
Né dans la plaine du Pô, valétudinaire, ses racines paysannes ont toujours nourrit le Poète. A 17 ans, Rome, l'Eternelle, il lit, il apprend, il vit. La guerre civile (52 av JC), Jules César l'emporte en 48. La Paix, 22 ans, disparition du Père, les influences Catulle, Théocrite, Parthénios. ‘'Quoiqu'il en soit, il y a de l'admiration et du désespoir à la base de toute carrière littéraire''.
Départ pour Naples ‘'Ce fut une vie inimitable qui se mit à commencer, une liaison de plus en plus profonde avec la terre réelle et malléable''. Les premiers amis, le groupe, Varus, Gallus, Plotius, Varius.
Assassinat de César (-44), , retour à Rome, guerre civile, Virgile choisit Octave (Caïus Octavius futur Auguste).
Disparition du frère et de sa mère, vingt-huit ans, retour sur ses terres à Mantoue, le temps des Maîtres est passé, Virgile se met à écrire.
Les luttes politiques sourdent, chassé de ses terres il se réfugie à Rome sur les flancs de l'Esquilin et commence sa carrière d'homme de lettres avec ses amis Varius, Plotius, Varus et Gallus et ses soutiens Pollion et Mécène. Inconditionnel d'Octave au même titre qu'Agrippa pour le domaine militaire, Mécène est le diplomate, le négociateur. Il créé le réseau d'influence auprès des poètes et lettrés.
Première rencontre avec la gloire grâce à son poème Silène. Premier renoncement en lâchant Pollion devenu politiquement infréquentable. Horace intègre le groupe.
Retour à Naples et le golf de Tarentes. Il publie les Bucoliques. ‘'Quoi qu'il en soit, avec leur plus gros défauts et leurs qualités, les Bucoliques était une oeuvre qui existait. Quelques-unes d'entre elles étaient d'une noblesse de ligne et d'une pureté qu'aucun poème peut-être n'avait eues depuis les grands poèmes grecs. le premier, et surtout le neuvième de ces poèmes''.
Les Géorgiques sont publiées après sept années de travail au moment de la maturité au moment de la victoire finale d'Octave sur Antoine. ‘'La pensée politique de Mécène était réalisée : il est bon pour un régime d'avoir les littérateurs avec soi et non contre soi''.
Horace composa une ode enthousiaste à la gloire du futur Auguste commençant par ce vers célèbre ‘'Nunc est bibendum''.
Le deuxième renoncement. Gallus nommé gouverneur d'Egypte perdit la tête et la vie. La deuxième édition des Géorgiques voit disparaître l'ode à la gloire de Gallus dans le IVème chant.
Au sein de cet empire bien installé à plus de 40 ans, il s'attache à rédiger sa grande et dernière oeuvre, l'Enéide. Il y passera le reste de sa vie, 12 années. A 51 ans, au cours d'un voyage de recherche, il perdit définitivement la santé et la vie.
Enterré à Naples avec cette épitaphe
‘'Mantoue m'a donné la vie ; la Calabre me l'a ôtée ; et maintenant
Parthénope garde mon corps. J'ai chanté les pacages, les champs et les héros.''
L'Enéide fut publiée par Varius et Plotius sur ordre d'Octave avec les coupures nécessitées par l'existence de plusieurs manuscrits mais ne se permirent pas d'ajouter, ni même de compléter un vers.
Parcourir la vie, l'oeuvre de Virgile avec un grand poète est un privilège. Il s'agit du premier ouvrage de Brasillach écrit à l'âge de 20 ans alors qu'il est encore à l'école normale. A noter qu'il ne se politisera qu'à partir de 1936, puis fusillé à la libération il reste un poète maudit. ‘'L'histoire est toujours écrite par les gagnants. Lorsque deux s'affrontent c'est toujours celles des perdants qui disparaît'' Gaston Bachelard
Mon édition est l'édition originale Mai 1931 éditée à 8 000 exemplaires par PLON avec un tirage de 15 exemplaires numérotés. Depuis trois rééditions 1935, 1960 et 1989 et une traduction en allemand en 1962.
Citations et extraits (3)
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‘’Le charme des souvenirs d’enfance est sans doute dans cette faculté d’étirer, d’étendre en tous sens, espace et temps, une journée de soleil, une aventure.’’
‘’L’avant-garde possède en effet le charme de l’absurde et de la nouveauté.[…]lorsqu’elle n’est pas entre les mains de grands génies, elle pousse jusqu’à l’extravagance la nouveauté. Et par là elle est peut-être davantage elle-même. Car ce n’est qu’en allant aux confins de l’absurde que nous sortons décidemment des sentiers battus. Le grand génie qui consacrera les découvertes, les humanisera, les intégrera à un idéal universel que les hommes pourront entendre.’’
‘’Car l’écrivain qui vient de publier un livre, son livre ne correspond déjà plus. Ce n’est pas le refaire, le corriger, qu’il voudrait, lorsque ces pages mortes se lève d’une déception. C’est faire autre chose. Il ne comprend pas en quoi tout cela l’a intéressé, il lui semble donner de lui-même une idée mince et fausse. Ce n’est pas cela lui-même. C’est ce qu’il fera demain, aujourd’hui. ‘’
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