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Gérard Dubois (Autre)
EAN : 9782897771065
96 pages
Les Editions de La Pastèque (07/05/2021)
4.19/5   21 notes
Résumé :
Mila a beau ne plus avoir 9 ans, il lui arrive d’être rattrapée par ses souvenirs d’enfance. Ce qui s’est passé là-bas, à mi-chemin entre le rêve et l’insomnie, se poursuit sous d’autres formes ici, une vingtaine d’années plus tard. Que ce soit à la vue d’une très vieille photo prise par son père, à celle d’un ballon rouge qui roule à ses pieds, ou simplement en faisant la file à un guichet, quelque chose tremble encore en elle. Si les nuages lui rappellent parfois ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique





: " À qui appartiennent les nuages" est un roman illustré à proposer à partir de 9-10 ans.

C'est un texte subtil et sensible qui méritera de prendre le temps et de choisir le bon moment pour le découvrir.

Il en appellera à notre coeur.

Il nous aura fallu deux prises de contact avec cet album.

La première fois, nous avions été sensible certe au style rétro de l'illustrateur Gérard Dubois, d'un noir et blanc pourtant inattendu.

Ce n'était pas le moment idéal pour rencontrer l'album si nous n'avions pas le temps d'entrer correctement dans son histoire.

Il aura fallu laisser le temps au temps, sur une deuxième tentative à la pause plus calme, pour se laisser pénétrer par cette histoire forte de Mario Brassard.



De quoi cela parle t-il?

C'est un souvenir.

Il est d'une vive intensité, à cause du contexte. Il sera remémoré avec douceur et en famille par l'enfant de ce souvenir devenue adulte.

Les détails seront sporadiques, ces contours flous, suivant la mémoire, le regard de cette enfant de l'époque.

À partir d'une photo prise par son père, nous comprendrons que la jeune héroïne tentera de rediscuter avec sa famille du moment qui y figure.



Chacun aura, nous dit-on, une version de ce qui s'est passé, son propre souvenir, ses bouts de vérité quand ils y étaient ou qu'on leur a raconté.

L'héroïne vivant à présent dans une ville comme la notre, profitant d'une sécurité et d'un quotidien banal insolent, se rappellera petite avoir eu peur, avoir regardé dans le ciel, le corbeau et les nuages.

Elle savait pourquoi des nuages noirs venaient se mêler aux nuages blancs.

Les nuages blancs appartenaient au ciel, mais par jeu c'était aussi les siens, là où il n'y avait pas à imaginer qu'ils venaient d'une maison brûlée.

L'héroine se souviendra avoir beaucoup marché, d'avoir été très fatigué et d'avoir beaucoup rêvé de ce qu'elle savait et de ce qu'elle ne savait pas.

L'imaginaire et l'innocence de l'enfant feront un peu le reste...



"À qui appartiennent les nuages" est un texte en direction de la jeunesse sur l'exil, sur les pays sous le fachisme (des détails dans les images ne laisseront pas de doute même si l'enfant aura été préservé d'une part des explications).

Nous imaginerons une enfance sous ce régime.



Le souvenir restera marquant, la jeune femme adulte restera marquée, même sauve. le texte nous montrera que l'on ne se remet pas de tout mais que l'on va de l'avant et que les personnages de cette histoire chériront sans doute la chance de pouvoir se retrouver autour d'une table et de pouvoir composer l'évènement de la photo au passé.

Un album à découvrir qui peut servir de départ délicat pour amorce une discussion sur le sujet avec un jeune public pré-ado.
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C'est un vrai coup de coeur que cet album atypique, au look un peu vieillot avec ses illustrations en noir et blanc et sa typo particulière. C'est un livre mystérieux aussi, parce que rien n'est nommé clairement. Au fil des mots de Mario Brassard et grâce aux illustrations sensibles, ponctuées de couleurs (magnifiques et toujours à point), de Gérard Dubois, on voit se dessiner la guerre. Jamais nommée, jamais située non plus. C'est un album qui interpelle l'universel parce que ce qui est raconté peut s'appliquer à différentes situations, différents lieux, différentes époques. Il y a cette impression d'enfance volée, l'incompréhension, la perte d'êtres chers, des repères géographiques, puis la reconstruction et ce questionnement qui reste, ici représentés par les nuages gris, porteurs de cendres, de fantômes. À qui appartiennent-ils ? de quels drames sont-ils composés ? Qui sont les enfants qui n'osent plus dormir ?

Vraiment, c'est un album qui me semble déjà être un incontournable pour les classes du troisième cycle du primaire, mais aussi du secondaire, que ce soit en français ou en histoire pour parler du ressenti lors des guerres. La narration est parsemée de petites perles, de phrases qui frappent l'imaginaire, et les illustrations sont parfaites. Un bijou !
Lien : http://sophielit.ca/critique..
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Aucun de mes mots ne conviendra pour parler de cet album. Je ne saurais pas vous raconter l'énorme gifle que je viens de prendre. Une seule chose dont je sois sûre et certaine : quand on a le talent de Mario Brassard et Gérard Dubois, on peut tout raconter aux enfants, même l'horreur, avec subtilité, poésie et intelligence. Messieurs, je suis extrêmement fière, en tant que bibliothécaire, de pouvoir proposer votre ouvrage, si essentiel, aux enfants d'un petit coin de France. Un grand merci à vous et aux éditions de la Pastèque.
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J'ai eu un véritable coup de coeur pour ce sublime album, profondément triste mais tellement touchant et poétique.

Les illustrations en noir et blanc, parfois rehaussées d'une touche de couleur sont empreintes de nostalgie, et les textes subtiles confèrent à cet ouvrage exceptionnel une aura mystérieuse.
à découvrir et faire découvrir au plus vite !
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critiques presse (3)
LaPresse
20 août 2021
Grâce aux illustrations intemporelles de Gérard Dubois et aux mots évocateurs de Mario Brossard, cet album fait ressentir l’horreur vécue par les enfants réfugiés, sans tomber dans le pathos ni cibler un conflit en particulier.
Lire la critique sur le site : LaPresse
LeDevoir
29 juin 2021
Son style expressif et les tableaux essentiellement noir et gris épousent la dureté du propos, tout comme les images séquentielles appuient la traversée de Mila.
Lire la critique sur le site : LeDevoir
Bedeo
14 juin 2021
Fable sur l’enfance brisée par la guerre.
Lire la critique sur le site : Bedeo
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Il en va peut-être des souvenirs comme des nuages : certains, magnifiques, volent très haut, inatteignables, pendant que d'autres, plus lourds, restent longtemps perchés sur nos épaules, dans l'attente du jour où nous serons enfin prêts à les laisser s'envoler.
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Il faut savoir qu'à cette époque de ma vie, chaque fois que je fermais les yeux, j'avais l'impression de rater quelque chose. Comme si on profitait de mon absence pour abîmer un peu plus le monde.
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Il en va peut-être des souvenirs comme des nuages : certains magnifiques, volent très haut, inatteignables , pendant que que d'autres, plus lourds, restent longtemps perchés sur nos épaules, dans l'attente du jour où nous seront enfin prêts à les laisser s'envoler. Ce jour viendra, c'est une question de vent.
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