Bande dessinée originale à deux titres :
- Graphiquement, c'est un travail sur la nature (pas seulement la forêt) qui se laisse regarder, qui interpelle. Simplicité, naïveté ? Ce moyen d'entrer dans le non-sujet est à mon avis un choix, un travail qui permet de s'affranchir de la banalité du thème. Il fallait choisir entre le naturalisme figuratif et l'expressionnisme. Certains pourront même dire que c'est un choix du moche. En tout cas, aucune finesse du trait à attendre.
- Scénaristiquement : de rencontre en rencontre, c'est l'auteure qui se cherche, la forêt n'étant qu'un prétexte, un élément parmi d'autres de sa quête de sens. C'est une déambulation champêtre.
Un vrai coup de coeur que cette bd, il y a dedans un lien qui tient compte de la vie naturelle et qui inscrit l'homme dans l'harmonie d'un tout. La nature n'est plus vue comme systématiquement hostile ou comme un environnement à dompter ou à dominer mais comme une partie de la vie, de l'univers dans lequel l'homme a sa place s'il veut bien ouvrir son coeur et être à l'écoute..
Un ouvrage qui permet d'approcher la culture, la spiritualité et la façon d'être au monde de quelques-uns des peuples dits autochtones, premiers ou racines du moins ceux qui ont eu la chance ou la force de survivre à la violence, aux humiliations et aux spoliations.
Les approches sont différentes les unes des autres et variées mais elles ont toutes en commun ce respect de la nature et de la vie. C'est un livre plein de sagesse et source de beaucoup d'enseignements réellement essentiels et avec ses aquarelles et son écriture Claire Braud nous enchante.
C'est un livre que j'ai beaucoup apprécié. S'il s'agit de faire la lumière sur la façon de vivre au naturel, je suis tout ouïe.
Après avoir lu un avis dithyrambique sur "La forêt", je suis arrivée à me l'a procurer. Parler du thème de la gestion de la forêt, en voilà un sujet très intéressant et peu évoqué dans le 9ème art. Seulement voilà, il n'est nullement question de cela dans l'ouvrage. Il fallut dans un premier temps passer au delà de l'aspect graphique assez déroutant par son apparence simplicité et approximative. Même si je suis ouverte à toutes les représentations, parfois j'ai un petit blocage visuel. Autant le dessin de Catherine Meurisse ne me dérange pas autant là, c'est plus difficile. Et puis le fil rouge thématique est assez ténu. Mais Claire Braud ne s'en cache pas du tout au cours de son récit, d'ailleurs, elle le met même en sous-titre de bd, en assez gros. Ce qui ne veut pas dire qu'elle ne fait rien et cela se limite à quelques dessins ici et là. Elle va rencontre les acteurs du terrain comme des chasseurs, des gardes forestiers, des exploitants... Qu'est-ce que j'en retire moi de cela? Malheureusement pas grand chose. Déjà je suis déçue d'une attente qui n'a pas été concrétisée. On ne peut reprocher nullement cela à la scénariste car cela dépend que de mon imaginaire qui a été biaisé. Puis je n'apprends rien. Doit-on apprendre de ce genre de démarche? L'artiste partage son parcours avec un lecteur qui peut être touché et/ou s'interroge face à la forêt. Elle découvre des pratiques, un parcours d'une femme auteure et religieuse, la gestion d'une population dite indésirable, la question de rentabilité de la nature... Un paquet d'informations condensés qui pousse à se poser la question de la gestion d'un territoire et de ceux qui vivent dessus. Toutefois, cela me laisse totalement insensible surtout à la lecture de véritables enquêtes de terrain, approfondies, sourcées...
Il faut cent ans pour faire un centimètre de sol forestier.
La violence de ces faits, le vacillement qu'ils ont provoqué en moi... Je n'ai eu qu'un désir, filer me planquer dans la nature... En forêt.
Quel mot concerne à la fois le métro, le papier, les arbres et les galères ?