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EAN : 9782070209828
128 pages
Gallimard (21/06/1950)
3.5/5   1 notes
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Nous avons marché côte…


Nous avons marché côte à côte dans les rues de
  tant de villes
Que parfois dans notre silence je m’éveille
Et me demande, une seconde, où je suis.

Hélas ! Ce n’est pas la rue de la Douane, à Malmousque,
Ni celle des Pharaons dans la blanche Alexandrie,
Ni toutes celles des ports ou des villes dans les terres
Que nous regrettons, bien sûr, puisqu’elles sont le passé.

Mais tu es là, près de moi, dans la foule étrangère,
Où, seul, je me serais si facilement perdu ;
Et je te tiens par le bras comme le navigateur
Pour l’atterrissage garde les yeux fixés sur l’amer.

                                      Avril 1946
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À Claude Rivière



Je voudrai être une pierre
D’un chemin abandonné
Une pierre bien usée
Par d’anciens passages d’hommes,
De chars alourdis de gerbes
Et de troupeaux inclinés.

Je voudrai être une pierre
Au sommet d’une colline,
Une pierre ronde et bleue
Au milieu des chênes nains
Le vent pousserait sur moi
Les aiguilles des pins calmes,
L’odeur de la mer prochaine
Et sèche du romarin.

L’hiver, les pluies amicales
Me laveraient doucement
Et dans le chaud de l’été
Un lézard furtif viendrait
Reposer sur mon silence,
Me donner l’essence pure
D’un contact avec la vie
Suffisant pour satisfaire
Un obscur désir secret.


                         Août 1953
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Sorcières des étangs...



I / extrait B

Quand je ferme les yeux, en ces soirs de mémoire,
Sur tant de paysages où ils se sont complu,
C’est vous que je revois, battus des vents sauvages,
Solitudes, rochers, mes trésors inconnus :

Hautes terres abandonnées, hantées de pâtres
Muets menant au ciel d’invisibles troupeaux,
Trouées de puits où flotte parfois le cadavre
D’une fille touchée au défaut de l’amour, -

Au loin, près du rivage, où vient depuis toujours
Rouler sa vague ourlée la mer mythologique,
Intolérable argent qui brûle dans l’été,
Aveuglées de soleil, scintillent les salines.

Il veut boire à la coupe claire des étangs
Dont les eaux lentement s’infiltrent, souterraines,
Aux gouffres, où, parmi les pâles fleurs de l’ombre,
Voguent les esprits morts des anciens printemps.


                         Mars-septembre 1944
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Sorcières des étangs...



III / extrait B

J’ai remplacé la mèche et renouvelé l’huile,
Mais la lumière est là et sa douceur fidèle,
Et j’ai mon opium plus pur et plus tenace
Et le rêve de l’homme est plus grand que le ciel.

Car j’ai compris, mon Dieu, qu’il n’y a rien à comprendre,
Que tout se contredit, qu’il est vain d’espérer,
Qu’il est vain de connaître et qu’il est vain de naître
Et que l’homme conçu vous l’avez condamné.

Le malheur et la mort hésitent à ma porte,
Mais pour combien de temps ? Reviendrai-je dormir
Au pied des cyprès, où le fleuve sans bords,
Qui roule, excrémentiel, mille et mille destins
Confondus, ignorés et toujours pathétiques,
Sous l’œil indifférent des phares que j’aimais,
Me dispersera-t-il aux mers asiatiques ?

L’homme, plus que jamais nu et désespéré,
Veut compter son avoir, voir s’échapper son âme,
Et des illusions qui le gardaient en vie
Ne retient dans ses mains qu’un souvenir d’enfant.


                         Mars-septembre 1944
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Sorcières des étangs...



II / extrait B

Je marche aveuglément, je marche en pleine terre,
Longtemps, et je deviens plus lourd et plus terreux
Et si je m’arrêtais immobile dans l’ombre
Je deviendrais bientôt un fragment de ce sol.

Car, sous les tristes eaux qui me lavent la face
Et me lavent le corps sous mon manteau trempé,
Je suis comme un cadavre isolé dans l’espace,
Encore conscient pour quelque éternité

De rêve, où rien n’a plus de mesure ni d’âge.
Ah ! puissé-je, une nuit, sans astre et sans repère,
Me fondre dans l’obscurité tellurienne,
Au-delà, et plus loin que cet horizon vrai !


                         Mars-septembre 1944
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Video de Louis Brauquier (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Louis Brauquier
Deux poètes marins, deux revenants, se retrouvent lors d'une escale imaginaire. Un siècle sépare la date de leur départ. Tristan Corbière est breton, il chante la marine en bois, la mer taillée à coups de hache. Louis Brauquier est provençal, il chante la marine en fer, les grands cargos des messageries maritimes. Enrichis de leur différence et complices dans leur amour de la mer, ils nous entraînent dans un voyage de vie, de rêve, de fureur et d'amitié. Dans un décor de voile sublimant la poésie des textes, Bernard Meulien et Gérard Pierron jouent les rôles de Corbière et de Brauquier. Ils sont accompagnés de leur équipage musical : Marie Mazille (violon, clarinette, chant...), Patrick Reboud(accordéon,dulcitone...) et Yves Perrin (guitares). Spectacle créé au Théâtre de St Barthélémy d'Anjou en septembre 2011.
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