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Marc Chénetier (Traducteur)
EAN : 9782264039019
320 pages
10-18 (07/10/2004)
3.74/5   218 notes
Résumé :
La Pêche à la truite en Amérique et Sucre de pastèque sont deux textes poétiques merveilleux et désenchantés sur le thème de l'errance, symbole de l'instabilité, de l'innocence blessée.La Pêche à la truite en Amérique est le chef-d'oeuvre de Richard Brautigan. C'est avec ce titre qu'il a connu le succès. Dans ce texte, il raconte l'histoire d'un couple qui part à la recherche de l'Amérique, celle de Brautigan, faite de vastes paysages naturels plutôt que d'asphalte,... >Voir plus
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"I'm headed for a land that's far away
Besides the crystal fountains
So come with me, we'll go and see
The Big Rock Candy Mountains"
(Harry McClintock, poète et chanteur américain)

On peut facilement imaginer un lecteur perplexe qui referme le "Sucre de pastèque" en grommelant : "mais cette histoire n'a ni queue ni tête !". Et il n'aurait pas tort.
Il faut dire que le livre de Brautigan manque aussi d'un nombre considérable d'autres éléments anatomiques. Par exemple, à peu près vingt nez, autant de paires d'oreilles, un tas de doigts, et par-ci par-là aussi un oeil.
D'un autre côté, l'auteur nous propose quelques curiosités difficilement trouvables ailleurs.
Le sucre de pastèque, pour commencer. Puis, au hasard, les statues géantes de laitues et de carottes, Margaret, Pensemort, les tombes phosphorescentes au fond d'une rivière, une vieille truite avec une clochette dans la bouche, et même de savants et féroces tigres qui chantent à merveille au clair de lune et apprennent l'arithmétique aux enfants. Sans oublier Inboil, l'Usine Oubliée, le soleil qui change chaque jour de couleur, Margaret, Pauline et encore Margaret.
Tout cela pourrait suffire pour compenser l'absence totale de queue et de tête...

On y trouve aussi un narrateur ; cette fois il lui manque un nom, et il va même utiliser tout un chapitre pour ne pas nous le dire. Comment fait-il ? Faisons une petite expérience en découpant la phrase "XY est mon nom" en deux. Vous enlevez "XY" et vous le remplacez par ce que vous voulez. Disons par "pastèque". Ou "herbe". Ou "truite dans une rivière large de huit pouces". Ou "queue", ou "tête"... et voilà, le tour est joué : plus aucun souci avec le livre !
Bien au contraire, Brautigan nous pousse à voir son histoire comme un jouet poétique au style enfantin, une suite de tableaux surréalistes, ou comme un comics coloré où le Bien triomphe du Mal. On peut en faire ce qu'on veut... même la manger ! Après tout, elle est faite de sucre de pastèque.

Cependant, le sucre de pastèque est une substance quelque peu précaire. Elle évoque tout un tas de splendides allégories, mais aussi quelque chose de faux, une sorte de pâte multicolore des farces et attrapes qui colle sur la conscience des gentils habitants de l'idyllique communauté de Pensemort (iDEATH, en anglais) comme un sirop gluant. le paisible Pensemort correspond à l'image - la plus sentimentale qu'il soit - d'une petite bourgade américaine, aux utopiques Candy Mountains de la chanson country, à une sorte de carte postale kitsch coloriée à la main. Même son nom évoque une communauté vivant dans l'anéantissement du "moi", le principe égocentrique à la source de toute violence.
Brautigan, un adepte du zen bouddhisme, était sans doute très proche de cette idée de dissoudre le "moi" dans le "tout" universel, et toute l'histoire pourrait s'arrêter là. Mais les choses sont plus compliquées que l'on ne pourrait le croire.
Presque personne à Pensemort ne se souvient plus du passé, des "temps des tigres", quand on utilisait encore de curieux objets laissés à l'abandon dans les anciennes usines. On ne s'aventure que rarement dans cet endroit, d'ailleurs. C'est dangereux, sans parler de la sale bande à Imboil qui distille (et consomme) le whisky dans les parages. Sauf Margaret, évidemment... Et tôt ou tard, on va fatalement assister à l'affrontement de la sèche rationalité avec les idéaux utopiques. Méchant et puant Inboil se soulève contre la stérilité émotionnelle de la vie dans le sucre de pastèque, et à vous de décider s'il a réussi.
Brautigan a créé une adorable pastorale américaine, il l'a entourée d'une décharge gigantesque de l'ancienne civilisation, puis il a laissé entrer dedans quelques prédateurs en la transformant en chambre des horreurs à la Nathanael West. Après réflexion, je me demande si ce n'est pas le plus terrifiant post-apo que je n'ai jamais lu, et de ce fait le livre mérite ses 5/5.

Même si la prose de Brautigan peut donner l'impression d'exister en dehors du temps et de l'espace, elle est aussi liée aux années 60 que celle de Fitzgerald aux années 20, ou celle de Kerouac aux années 50. Brautigan était jadis un auteur culte, vénéré par la génération hippie à laquelle il a prêté sa voix, tout comme Jimi Hendrix, Janis Joplin ou Bob Dylan. Mais la courte période de l'anti-culture hippie a rendu cette gloire assez éphémère. Espérons que ses récits, aussi insaisissables et amorphes qu'ils soient, continuent à trouver leurs lecteurs au-delà des modes et tendances littéraires.
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Deuxième livre que je découvre et deuxième coup de coeur.
Après "retombées de sombrero" et la découverte Richard Brautigan, voici son livre le plus connu " la pêche à la truite en Amérique" suivi de sucre de pastèque". Encensé par la génération Woodstock "la pêche à la truite en Amérique" va permettre à Richard Brautigan une certaine aisance financière.
" La pêche à la truite en Amérique" est une suite de voyage à travers les Etats Unis, suivre le cours des rivières, un vagabondage au fil de l'eau, une découverte de la truite arc en-ciel à travers des récits complètements déjantés.
Le deuxième récit " le sucre de pastèque" est l'histoire d'une communauté de femmes et d'hommes dans la ville de penseMort. On y retrouve des histoires toutes aussi délirantes, des tigres mangeurs d'hommes et excellents en arithmétique, ou ces statues géantes de légume qui jalonnent la ville, ou encore ces cercueils transparents fabriqués avec du sucre de pastèque et qui gisent au fond de la rivière.
Voila l'univers de Richard Brautigan, si vous avez un peu de folie en vous, une âme d'enfant, ou simplement envie de poésie venez découvrir ce clown triste qu'était Richard Brautigan.
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Ma critique portera sur Sucre de Pastèque, lu en anglais et publié individuellement par la maison d'édition Vintage, qui a je crois publié tous les récits de Brautigan dans une très belle édition haute en couleur!
Dans ce monde de Brautigan, tout ou presque est en sucre de pastèque et tout est doux, intime, chaleureux. On y habite dans une communauté qui s'appelle Ideath (joli jeu de mots entre Idea et Death). le narrateur, qui n'a pas de nom (ou le nom qu'on lui donne) s'est séparé de Margaret parce que lui et Pauline sont tombés amoureux. Comme dans les récits habituels de Brautigan, il ne se passe pas vraiment grand chose en apparence, la vie se déroule en petits épisodes de quelques pages voire de quelques lignes mais il y a toujours cette atmosphère à la fois chaleureuse et triste propre à l'auteur et cette petite touche imaginaire qui nous fait voir le monde d'un point de vue totalement différent. Je n'ai en fait pas envie d'en dire plus sinon que Brautigan mérite vraiment d'être plus lu en France car l'air de rien, c'est un grand auteur.
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La pêche à la truite en Amérique s'ouvre comme un album photo : un vieux cliché en noir et blanc nous montre Richard Brautigan et sa femme devant une statue de Benjamin Franklin au début des années 60. Les souvenirs personnels se mêlent ainsi à L Histoire des États-Unis. Ces deux temporalités vont s'entremêler au fil d'images où le réel se laisse emporter par l'imaginaire.

Insérées de façon parfois totalement surréalistes, les références culturelles permettent des décalages comiques. Comme le passage burlesque où l'assaut du FBI contre John Dillinger se rejoue dans un bac-à-sable. À l'inverse, un paisible berger devient un clone d'Hitler, que Brautigan nargue en traversant son troupeau de moutons dans tous les sens.

Pour nous inciter à le suivre dans ces sinuosités, l'auteur nous appâte avec sa prose poétique, fil directeur et fil de pêche. Très inspiré par Baudelaire, Brautigan nous fait apprécier le son de l'alcool avant son goût. L'odeur des moutons prend la couleur du soleil et la saveur du café. Les criques et les fleuves se déploient selon une eurythmie de la pêche à la truite, semblable à l'harmonie des lignes se balançant avec langueur dans l'eau.

Comme des ondes qui se propagent, ces transformations atteignent l'essence de l'oeuvre. À grand renfort de métaphores et de métonymies, l'oeuvre prend corps à l'intérieur d'elle-même, sous forme humaine, ou de ballet, de manifestation, de plume de stylo… Autant de glissements à décrypter pour y lire une vision douce-amère de la société de consommation et de la contre-culture des années 60. Brautigan se fait le chantre de cette dernière pour préserver la mémoire d'un mode de vie en marge, proche de la nature et ouvert aux mythes (américains ou non). Comme on le voit, les représentations susmentionnées de la pêche à la truite en Amérique ne ressemblent pas à un livre. Elles évoquent les métamorphoses mythologique de Protée et de l'Achéloos, un fleuve grec qui doit vraisemblablement comporter quelques truites.

La poésie a le pouvoir de (re)créer notre monde à travers le langage, et Brautigan l'illustre par les morceaux de réel que le livre change à son image. Au fil de cette contamination impressionniste, c'est finalement le réel dans son ensemble qui bascule dans la fantaisie (voire la fantasy) à travers le court roman « Sucre de pastèque ». La marginalité pastorale devient le centre du monde, via le hameau de iDEATH, communauté macabre à la Hamlet qui noie les cercueils de ses morts et les couvre de fleurs, tandis qu'une grande et vieille truite aux allures de Bouddha observe la vie s'éteindre. La VF traduit parfois iDEATH par PenseMORT, ce qui ne rend pas très bien l'idée de mort du « moi », ce « i » qui perd ici le caractère capital dont l'anglais l'affuble habituellement. L'écriture de Brautigan atteint là son dépouillement ultime, laissant derrière elle des montagnes d'« Oeuvres oubliées », comme pour débarrasser l'esprit de tout ce qui l'encombre et donner de l'importance à la nature. Celle-ci est célébrée par des sculptures de végétaux et cultivée en bonne harmonie, de telle sorte que le sucre de pastèque et l'huile de truite constituent les ressources principales de iDEATH, utopie noire dont la paix nie certaines lois de la nature telles que la prédation. Mais il s'avère vain de bouillir de rage face à iDEATH, car la mort fait partie intégrante de ce lieu et se retrouve apaisée par ses rites.

Comme des truites surnageant à contre-courant, les mots de Brautigan retiennent l'attention par leur riche simplicité, qui redonne du sens au monde.
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Certains sont forts qui utilisent les mots de tous les jours pour rendre hommage à la vie de tous les jours dans ce qu'elle a de pas banal. On dirait du Boris Vian, mais un Boris qui aimerait un peu plus la vie que dans L'Ecume des jours.


Comment tout s'enchaîne : les salades de pommes de terre et de carottes, l'amour, la pêche, les voyous mi-figue mi-raisin, les modes politiques, le rythme du sommeil et de l'éveil, se fixer comme une plante dans la bonne terre.


La poésie fait parfois peur parce qu'elle éloigne avec ses mots farcis. On évite ce malheur dans ces deux histoires. On évite aussi le malheur des romans qui nous donnent trop de détails, comme s'ils croyaient que le véritable but du lecteur était de rentrer dans la tête de l'écrivain et non pas de rentrer dans sa propre tête en lisant l'histoire. Parfois, il n'y a que trois phrases pour décrire tout un événement. Cela suffit.



Ça donne l'impression de retrouver la vie des ancêtres.


« J'aimais bien le corps de Pauline. Elle m'a dit qu'elle aimait bien le mien aussi. Nous ne trouvions rien d'autre à nous dire.
Le vent s'est arrêté soudain. Pauline m'a demandé :
« Qu'est-ce que c'est ?
-C'est le vent. »
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Citations et extraits (86) Voir plus Ajouter une citation
Je me suis assis près de la rivière, près d'une statue d'herbe. Les brins d'herbe étaient en cuivre, et la pluie au fil des ans avait fini par leur donner leur couleur naturelle.
Ils étaient quatre au cinq en train d'installer cette tombe. C'était l'équipe des fossoyeurs. Ils descendaient la tombe sur le lit de la rivière. Ici, c'est comme cela que nous enterrons nos morts. Bien sûr, à l'époque des tigres, il ne nous fallait pas autant de tombes.
Nous les enterrons dans des cercueils de verre, au fond des rivières, et nous plaçons du phosphore dans ces tombes, ainsi elles brillent la nuit, et l'on peut apprécier ce qui arrive, après.
J'ai vu des truites qui observaient la scène. C'étaient de belles truites arc-en-ciel. Il y avait peut-être une centaine. Elles sont d'une grande curiosité, et elles se pressaient là, serrées les unes contre les autres.
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Forte, solitaire, éternelle, c'est l'odeur des moutons dans la vallée qui leur a fait ça. Tour l'après-midi, sous la pluie, sous la pluie, j'avais écouté les coyotes là-haut près de Salt Creek.
C'est l'odeur des moutons dans la vallée qui leur a fait ça. Leurs hurlements coulent comme l'eau le long du canyon, devant les résidences d'été. Leurs hurlements sont comme un torrent qui dégringole le flanc de la montagne, sur les os des moutons, morts ou vifs.
O, IL Y A DES COYOTES A SALT CREEK, dit une pancarte sur le bord de la piste. ATTENTION AUX PILULES DE CYANURE MISES LE LONG DU TORRENT POUR TUER LES COYOTES. NE LES RAMASSEZ PAS POUR LES MANGER. SAUF SI VOUS ETES UN COYOTE. CA VOUS FERAIT MOURIR. LAISSEZ-CA TRANQUILLE.
Et la pancarte répétait le tout en espagnol. i AH! HAY COYOTES EN SALT CREEK, TAMBIEN, CUIDADA CON LAS CAPSULAS DE CIANURO: MATAN. NO LAS COMA; A MENOS QUE SEA VD. UN COYOTE. MATAN. NO LAS TOQUE.
Pas de traduction en russe.
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Sucre de pastèque /Richard Brautigan/ 4 étoiles
Dans l’univers de Richard Brautigan, on rencontre des tigres mathématiciens, des truites à bosses chaleureuses, ses statues de carottes, de pomme de terre ou de rutabaga érigées en place publique.
Dans un style déjanté, parfois sauvage, souvent naïf mais toujours étonnant, Brautigan nous offre une suite de petits textes bien délirants pleins de folie mais aussi de poésie et parfois d’humour à travers l’histoire d’une communauté de femmes et d’hommes. La tendresse, la douceur et l’amour ne sont pas absents et nous offrent de très beaux courts chapitres.
Alors pourquoi ce titre ? Eh bien c’est qu’à penseMort, ce village communautaire où poussent des hectares de pastèques, tout ou presque est fabriqué avec du sucre de pastèque ! Même l’encre qui sert à l’auteur à tremper sa plume est fabriquée avec des pépins de pastèque.
Le narrateur séparé de Margaret vit à présent avec Pauline dont il est follement amoureux, dans une petite cabane où règne le bonheur : « La cabane est petite mais elle est agréable et aussi confortable que ma vie…Nos vies nous les avons bâties avec soin en sucre de pastèque, et puis nous sommes allés jusqu’au bout de nos rêves…J’ai une lanterne qui la nuit fonctionne à l’huile de truite à la pastèque… Pauline et moi on est allés s’asseoir sur un divan dans le bouquet d’arbres…J’ai pris sa main dans la mienne. Sa main était très forte à force de douceur et dans cette force, ma main se sentait à l’abri, mais il y avait aussi une certaine excitation. Elle était assise tout contre moi. Je sentais la chaleur de son corps à travers sa robe. Dans ma tête cette chaleur avait la même couleur que sa robe, une espèce de doré. » Et plus loin : « C’était délicieux d’être au lit à côté d’elle. De son corps montait une douce odeur de sommeil… Elle était chaude et elle sentait bon, à côté de moi…Son corps me conviait au sommeil comme une fanfare de trompettes. » Sans commentaire… Une histoire d’amour poignante dans un cadre très particulier de cabanes et de ruisseaux à truites dans une nature retrouvée. C’est du Richard Brautigan haut de gamme !
La pêche à la truite en Amérique /Richard Brautigan/2 étoiles.
Si au cours de vos lectures vous rencontrez des truites à bosses chaleureuses, un chat répondant au doux nom de 208, un réveille-matin gonflable pour aller camper, c’est que vous êtes dans un roman déjanté de Richard Brautigan.
Dans ce roman qui n’en n’est pas un, complètement hors norme, l’auteur nous emmène en promenade à travers les Etats-Unis pour des parties de pêche inénarrables et des rencontres insoupçonnées. Du Montana à l’Idaho en passant par le Missouri et la Californie et l’Oregon, en un vagabondage au fil de l’eau, Brautigan nous emmène là ou même on peut trouver à acheter des ruisseaux à truites d’occasion !
Ce livre, un véritable ovni m’a rappelé un peu Boris Vian dans l’Écume des jours. La poésie et l’humour en alternance sont omniprésents pour évoquer l’errance d’un couple avec enfant parti à la recherche de l’Amérique. Brautigan avide de retour à la nature nous replonge dans le monde de la génération de Woodstock avec une succession de petits textes délirants très peace & love. Les délires et délices lexicaux et les rapprochements sémantiques ne manquent pas qui nous font sourire dans ce livre complètement farfelu où la truite est un véritable totem.
Alors on aime ou on n’aime pas et les 100 premières pages sont un peu dures à avaler, allant de délires en délires. Personnellement, j’ai respecté l’auteur en allant jusqu’au bout du livre, mais je dois bien dire que j’ai eu un peu de mal à suivre ! J’ai de loin préféré « Sucre de pastèque », que l’on trouve souvent dans le même recueil et que je commente à part.
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Tout sentait le mouton. Les pissenlits étaient soudain plus des moutons que des fleurs, chaque pétale reflétant la laine et le son d’une cloche sonnant dans le jaune. Mais ce qui sentait le plus le mouton, c’était le soleil lui-même. Quand le soleil passait derrière un nuage, l’odeur du mouton diminuait, comme si on se tenait sur l’aide auditive d’un vieil homme, et quand le soleil revenait, l’odeur du mouton était forte, comme un coup de tonnerre dans une tasse de café.

Everything smelled of sheep. The dandelions were suddenly more sheep than flower, each petal reflecting wool and the sound of a bell ringing off the yellow. But the thing that smelled the most like sheep, was the very sun itself. When the sun went behind a cloud, the smell of the sheep decreased, like standing on some old guy's hearing aid, and when the sun came back again, the smell of the sheep was loud, like a clap of thunder inside a cup of coffee.
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La vieille femme avait un vieux chien, mais il ne comptait pratiquement plus. Il était tellement vieux qu'on aurait dit un chien empaillé. Un jour je l'ai emmené promener jusqu'à la boutique. C'était exactement comme d'emmener promener un chien empaillé. Je l'ai attaché à une bouche d'incendie empaillée et il a pissé dessus, mais ce n'était que de la pisse empaillée.

The old woman had an old dog, but he hardly counted any more. He was so old that he looked like a stuffed dog. Once I took him for a walk down to the store. It was just like taking a stuffed dog for a walk. I tied him up to a stuffed fire hydrant and he pissed on it, but it was only stuffed piss.
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