AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,97

sur 515 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Il a fallu que je reprenne un peu mon souffle et regroupe mes idées après la lecture d' Un privé à Babylone... Qu'en dire, et comment?
Allons-y, Horusfonck!
C. Card est il un enfant de la balle?
Et de quelle balle?
Celle qui provoqua la mort de son père lorsqu'il avait quatre ans, ou bien celle qui le propulsa, en le heurtant à la tête, à Babylone?
Babylone...
La Babylone de C.Card, celle qui lui fait louper l'examen de flic, accompagne et habite ce détective privé minable et sublime.
Un détective telle ment décavé, qu'il passe un bon moment à chercher des balles (encore!) pour son pistolet vide! Et comme C.Card a enfin un client qui lui a dit de s'amener armé... Client précieux, puisque c'est le premier depuis une sorte d'éternité... Et attention à bien contrôler l'escapade à Babylone! Ne pas dépasser l'arrêt de bus. Et C.Card ne doit pas oublier d'appeler sa mère au téléphone! Encore faut-il en trouver un qui fonctionne, de téléphone.
Richard Brautigan m'a baladé, comme Italo Calvino (dans un autre genre) avec son Marcovaldo.
Avec C.Card, nous sommes dans une savoureuse et hypnotique parodie du hard boiled américain... Mais pas seulement: Il y a cette sacrée Babylone de C. Card, qui s'incruste chaque fois que le détective privé (de pognon, de bureau entre-autres) laisse tomber sa vigilance.
Alors, Un privé à Babylone, pastiche, pretexte ou/et prodige?
L'affaire à laquelle C.Card va s'atteler, va se complexifier au fur et à mesure que les intervenants vont se multiplier... Et notre pauvre limier va monter et descendre avec la vague d'une chance capricieuse.
Et si la vraie vie de C.Card était désormais à Babylone?
Et si je m'attendais, Horusfonck des Séries Noires et polars multiples, à voyager dans pareille histoire!?
Brautigan l' enchanteur, le malin, le poète a réussi son coup avec moi: m'emmener dans une intrigue policière sans réponse... Mais avec des scènes habitées d'un humour parfois grand-guignolesque. Mais avec des échappées babyloniennes comme je n'en avais jamais vu.
Y' a pas assez d'étoiles pour Un privé à Babylone!
Commenter  J’apprécie          582
C. Card aurait pu faire un bon flic. Il aurait pu devenir un excellent inspecteur s'il avait réussi son examen d'entrée. Seulement en plein milieu de l'épreuve, il s'est mis à rêver de Babylone. Et lorsque son esprit s'éprend de Babylone, il peut y rester des heures dans ce paradis. Alors C. Card est devenu détective, « un privé à Babylone ». La réussite n'est plus vraiment au rendez-vous, plus de bureau, plus de secrétaire, plus de voiture, et même plus le moindre sou pour se payer quelques balles pour charger son revolver vide. La misère et la déchéance d'un privé qui rêve trop. Parce que la vie est belle, dans ses rêves : une magnifique secrétaire, belle et intelligente, amoureuse de lui ; il est le plus beau, le plus fort, le maître de Babylone. Mais le rêve fini, la chute brutale dans la réalité est encore plus dure.

Mais cela va changer ! C. Card est sur un coup, le genre de coup qui vous permet de vous renflouer, qui va lui permettre de relouer un bureau, de repayer une secrétaire, et une belle en plus ! Il a déniché une nouvelle cliente, la femme idéale (si, si ! Vous ne me croirez peut-être pas, mais elle ‘semble' exister) : belle, riche et capable de boire des litres de bière sans éprouver le besoin d'aller aux toilettes (cette femme est unique ! – je l'aime déjà !).

Je vous le dit : ça c'est du roman policier ! Un vrai polar américain avec un privé doux rêveur mais tout aussi philosophe. Un régal désopilant qui fait de ce roman de Richard Brautigan plus qu'un simple pastiche de polar : l'histoire d'un homme seul qui à force de rêver à Babylone atteint le sommet de la déchéance humaine ; même le pauvre aveugle SDF au bas de sa rue semble mieux loti que lui, mais C. Card s'en fout carrément car il a une chose bien plus précieuse que les quelques billets pouvant lui servir à louer un bureau pour son agence ou à payer une secrétaire, même moche avec des boutons : il a un RÊVE !

[...]
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
Commenter  J’apprécie          550
Richard Brautigan, l'auteur de Un privé de Babylone, s'est donné la mort le 25 octobre 1984, ce jour là sont pistolet n'a pas fait clic, il a bien fonctionné. Et pourtant avec l'imagination qu'il a su déployer tout au long de sa courte vie littéraire il aurait pu pour ses lecteurs, continuer à nous tenir en haleine avec ses multiples facéties .
Il aura surtout, avec sa révérence, frustré quelques uns de nos meilleurs auteurs de polars et d'humour noir.Il a créé un genre burlesque à la San Antonio.
A le relire on est bien sur des partitions largement jouées, il reste son personnage de détective privé, L Oeil comme dit Pilon, qui ne boit que de l'Old Crow, qui se venge sur le téléphone « histoire de montrer qu'il y a des gens qui ne se laissent pas dévaliser sans se battre »p153, un bras cassé, toujours fauché prêt à tout pour gagner quelques cents.
Alors pourquoi ne pas imaginer son héros à la recherche de trois balles perdues pour un pétard, finalement il en trouve une mais pour du 32, or lui c'est un 38 « comment t'as deviné « quand on te connaît c'est pas difficile « 
En mauvais détective le Card ou le Cave joue chaque moment, chaque événement comme au poker, le plus souvent c'est au bluff, et comme la marée, quand la chance monte ça monte ... ou ça devrait.
Le sergent Rink son alter Ego dans la police, aussi imprévisible que coriace, posant sur les truands un regard blasé, le Médecin légiste Pilon et L Oeil nous offrent une scène hilarante dans la morgue de San Francisco à la recherche de cadavres kidnappés par des truands .
Dans ce roman même les truands ont de l'humour, chez Sourire, p'tite Daube, Fabrique d'enclumes...
Ce polar loufoque, met en scène le Looser, le vrai, l'authentique l'unique, Richard Brautigan, poète de l'absurde, nous offre avec ce roman une comédie déjantée, un pastiche du roman noir à travers les tribulations d'un rêveur accro à Babylone et aux milles et une nuits .
Du grand art et quel beau plaisir de lecture.
Commenter  J’apprécie          430
"A la façon dont ils riaient, on se serait douté que leur entreprise n'était pas affiliée à une caisse de retraite. Dans leur branche, manifestement, personne ne touchait de pension."
Phrase culte qui fait l'enchantement du lecteur tant son contenu se rapporte à l'actualité sociale française. Mais là n'est pas le propos de Brautigan.
Babylone est le lieu virtuel d'évitement de la réalité pour le privé C, Card. Une anticipation du merveilleux auquel tout un chacun aspire, loin du cloaque des réseaux sociaux où le virtuel n'est que le triste reflet d'une réalité dévoyée par des apprentis même pas sorciers.
C. Card est fauché comme les blés. Il se déplace à pied ou en bus. Il n'a pas de bureau ni de secrétaire vampant le client. Son Colt 38 n'a plus de munitions.
Quand une blonde, pulpeuse elle, buveuse de bières, capable d'en avaler une dizaine sans jamais aller pisser, lui propose une affaire à 800 $ et plus si affinités, il plonge. On ne peut mieux dire. Ni médire.
Allers Retours entre Babylone et la réalité pour Card qui fantasme ses affaires, ratant les arrêts de bus, oubliant ses rendez-vous, se vivant comme un super héros.
Il passe par tous les stades de la naïveté, de la connerie, de la rouerie, de la débilité, du courage des peureux, de la bravoure des inconscients.
Brautigan réussit une sulfureuse alchimie du privé hollywoodien à la voix grave et chantante et du loser toujours en retard d'un coup ou en avance sur le prochain dont il ignore encore tout.
Un détour par la psychanalyse plus tard pour C Card que sa mère accuse d'être à l'origine de l'accident qui a causé la mort de son père et l'enjoint de renoncer au métier de privé ; et notre homme est liquéfié.
Seul son rôle de héros babylonien à l'abri des tourments dans un monde créé pour célébrer ses qualités lui permet d'échapper aux tourments du quotidien.
Un roman où l'on rit parfois et pleure souvent.
Une performance. Les jardins suspendus de Babylone valent le détour.
Commenter  J’apprécie          320
Quel roman délicieusement déjanté et inclassable.
C Card est un détective privé à qui on ne confie plus d'affaire. Un mystérieux client lui donne RDV pour lui confier une mission qui nécessite une arme sauf qu'il a bien l'arme mais pas les balles.
Nous voila partis dans une histoire rocambolesque.
Les chapitres sont extrêmement courts et donnent un sacré rythme au récit.
Il ne faut pas chercher à tout comprendre ; il faut se laisser porter sinon la fin peut en laisser certain sur le bord de la route.
Chaque page vaut son pesant de dialogues hilarants, de pensées loufoques et de situations extravagantes.
Un sacré auteur que ce Brautigan.
Commenter  J’apprécie          300
C'est un coup de coeur !

Je découvre le livre « Un privé à Babylone » de Richard Brautigan, grâce au beau billet de ma chère amie Cricri124. Je ne savais pas à quoi m'attendre, à ma grande surprise, je dévore ma lecture, je suis vraiment triste quand la dernière page se referme.

L'auteur Richard Brautigan nous entraîne tout de suite dans son univers, j'adore beaucoup la page couverture, c'est un petit livre. Ce que j'aime, c'est que les chapitres sont courts, l'écriture est très addictive et on aime toujours retourner dans notre lecture. Tout tourne autour du personnage principal C. Card dans son quotidien, on ressent vraiment qu'il essaie de faire de son mieux pour survivre.

« Évidemment : moi aussi je préférerais avoir encore de l'argent, ne pas avoir tout dépensé à essayer de devenir détective privé, ni avoir emprunté des sommes pareilles à ma mère et à tous mes amis. »

On constate que l'auteur Richard Brautigan sait l'art d'écrire une histoire, il aborde bien les thèmes, on suit attentivement les événements qui se déroulent, je ne suis plus capable de lâcher mon livre, je suis conquise.

C'est une très belle découverte, je lirai sûrement d'autres titres. J'invite donc aussi à aller lire son billet à ma complice. Je n'en dis pas plus, je ne veux pas dévoiler, c'est au lecteur de découvrir. Je confirme que le charme s'est opéré et que la magie est au rendez-vous.

« Chaque fois que j'essaie de faire quelque chose et que Babylone commence à m'arriver dessus, j'essaie de me concentrer sur la première chose qui puisse l'empêcher de s'approcher. C'est toujours très dur parce que j'aime vraiment beaucoup rêver à Babylone et j'ai une belle petite
amie là-bas. C'est dur à admettre, mais je la préfère aux vraies filles. J'ai toujours eu envie de rencontrer une fille qui m'intéresse autant que mon amie à Babylone ».

Siabelle
Commenter  J’apprécie          2710
UN PRIVÉ À BABYLONE de RICHARD BRAUTIGAN
San Francisco, 1942, C.Card reçoit une bonne nouvelle, il est réformé, caractériel disent-ils. La mauvaise nouvelle c'est qu'il a trois mois de loyer en retard plus de bureau pour travailler et plus de secrétaire à mi temps. Ah oui j'oubliais, il n'a plus de balles pour mettre dans son flingue, pas très sérieux pour un privé d'autant qu'il vient d'avoir une proposition miraculeuse mais il doit venir avec son arme. Il faut donc qu'il trouve des balles, de quoi calmer sa logeuse et surtout qu'il ne pense plus, qu'il ne rêve plus à Babylone. Il va donc mentir encore et encore, raconter que son oncle vient de trouver du pétrole, voir son pote Pilon à la morgue et lui emprunter son flingue( c'est la dernière fois, sûr, je te le rends demain)voir Rink, un ex pote, un flic qui lui prête 25 cents et le fout dehors. Et surtout ne plus penser à Babylone qu'il a découverte en 34 quand il a pris une balle de base-ball dans la tête, depuis il se promène avec la trop belle Nano Dirat, le long de l'Euphrate, c'est un cador de la saison de base-ball de -596 avant J.C., il est honoré par Nabuchodonosor en personne. Il faut qu'il se concentre sur l'affaire proposée, 1000$ pour piquer un cadavre à la morgue et le remettre à une belle blonde. Enfantin, il connaît Pilon, mais il y a Babylone, et d'ailleurs il a l'idée d'un polar, il a même le titre »Smith Smith contre les ombres robots »…
Un BRAUTIGAN avec une histoire, quelque chose qui se tient, c'est une vraie rareté, un privé qui déconnecte à tout moment pour se téléporter mentalement en Mésopotamie, ça ne se manque pas. Une aventure loufoque, hilarante, un excellent BRAUTIGAN.
Commenter  J’apprécie          250
A la frontière du roman et du pur polar, ne jamais se prendre au sérieux semble être la règle d'or de Richard Brautigan, auteur que je découvre, mais certainement pas pour l'enterrer tel le cadavre pour lequel il entreprend une course poursuite aussi subtile qu'absurde.

Si, comme moi, vous ne connaissez pas, je vous recommande chaudement.
Commenter  J’apprécie          222
J'ai adoré ce polar noir, non enfin bleu paraît-il. Il a eu pour moi un petit goût de Chester Himes.

C.Card, détective plutôt zonard, qui s'évade de sa réalité pour aller dans une Babylone onirique ou délirante qui fait de lui un prodige, C.Card m'a donc touchée, il m'a hameçonnée.

Je ne connaissais pas l'auteur mais il va maintenant tenir une place de choix dans ma PAL
Commenter  J’apprécie          181
Ne vous fiez pas au titre. Un privé à Babylone n'est pas un roman policier.
C'est un livre pastiche qui reprend les codes pour mieux s'en moquer, comme si l'auteur réglait ses comptes avec la sacro-sainte mythologie du roman noir américain.

Le héros principal est un détective privé mais un privé sans bureau, sans secrétaire, sans voiture et comble du comble sans balle pour son revolver. C'est l'archétype du looser magnifique. Un raté qui passe son temps à se réfugier dans son imagination, à Babylone, où tout lui réussit. Il joue les durs, mais personne n'y croit… pas même lui. Fauché comme les blés, infantilisé par sa mère, malheureux en amour, il a laissé filer sa vie à force de se perdre à Babylone. Ce privé est un idéaliste rêveur, un handicapé du réel, un imaginatif forcené.

L'intrigue est quasi inexistante même si il y a bien une enquête. Une enquête qui n'a pas de sens, une sorte de piège burlesque sans queue ni tête. La tension et le suspens sont aussi inexistants, désamorcés par l'incrédibilité du héros.

L'auteur se livre à une lumineuse et réjouissante parodie du polar, à grands renforts de digressions farfelues, de dialogues réjouissants et de chapitres courts tous plus drôles les uns que les autres.
En s'amusant des attentes du lecteur de polar, Richard Brautigan nous offre un chef-d'oeuvre de second degré, absurde, jouissif et un brin incorrect.

Traduit par Marc Chénetier
Commenter  J’apprécie          151




Lecteurs (1195) Voir plus



Quiz Voir plus

Compléter les titres

Orgueil et ..., de Jane Austen ?

Modestie
Vantardise
Innocence
Préjugé

10 questions
20200 lecteurs ont répondu
Thèmes : humourCréer un quiz sur ce livre

{* *}