Ma grande curiosité pour l'histoire et la culture des peuples autochtones d'Amérique du Nord m'a permis de découvrir les témoignages d'hommes comme
Black Elk ou
Leonard Crow Dog, mais à l'exception du merveilleux documentaire "Warrior Woman" (2018) réalisé par Elizabeth Castle et Christina D. King et portant sur Madonna Thunder Hawk, je n'avais pas trouvé de récits par et sur les femmes des Premières Nations. C'est donc avec beaucoup de bonheur que j'ai découvert "
Lakota Woman" de
Mary Crow Dog (1954-2013).
Mary Crow Dog appartient au peuple Sioux Sicangus de la réserve de Rosebud dans le Dakota du Sud. Elle grandit auprès de ses grands-parents maternels qui vivent isolés dans une cabane du gibier qu'ils chassent. Dans un chapitre glaçant, Mary témoigne de l'horreur des pensionnats pour autochtones où elle fait son éducation. Ayant été élevés selon l'ignoble principe visant à "tuer l'indien dans l'enfant", ses grands-parents font tout pour que leurs petits-enfants en sachent le moins possible sur leur culture afin de faciliter leur intégration dans l'Amérique blanche. Cette perte de leur héritage ne les protège pourtant en rien du racisme et de la violence.
En grandissant, Mary se perd dans l'alcool, se jette à corps perdu dans les bagarres de rue, et est victime d'agressions sexuelles, mais le feu qui brûle trouve un moyen d'expression lors de sa rencontre avec l'American Indian Movement ; la renaissance culturelle qu'il porte aboutit à l'occupation du site de Wounded Knee (février-mai 1973). La description que Mary en fait redonne toute leur place aux femmes dans les actions protestataires menées, mais aussi sur les réserves comme protectrices des savoirs autochtones. Souvent uniquement présentées comme les premières victimes des violences sexuelles et des meurtres racistes, les femmes autochtones sont au coeur de la résistance pour la préservation de l'identité et de la richesse de leurs peuples et
Mary Crow Dog leur rend hommage et illustre leur incroyable courage !
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