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Dominique Péju (Traducteur)
EAN : 9782226463470
400 pages
Albin Michel (09/06/2021)
4.17/5   9 notes
Résumé :
Mary Crow Dog est une Indienne, de la nation Sioux Lakota. Née en 1954, elle grandit sur une réserve du Dakota du Sud dévastée par le chômage et l'alcoolisme. Cette violence du quotidien conjuguée au racisme ordinaire l'amènent, à l'adolescence, à rejoindre l'American Indian Movement. Elle est ainsi de ceux qui, encerclés par l'armée et le FBI, occupent Wounded Knee en 1973. C'est là qu'elle met au monde son premier enfant et devient pour les siens OhitiKa Win - « F... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Mary Crow Dog livre ici une autobiographie dure et compliquée de sa vie et par extension, des Indiens – ou ce qu'il en reste – dans les Etats-Unis des années 60-70. Son peuple n'est plus ce qu'il a été. Massacrés, maltraités et discriminés, les Indiens vivent dans des réserves dans des conditions assez pitoyables. Leur mode de vie a été combattu, leurs croyances ont été interdites par les missionnaires. L'alcoolisme dans les réserves n'est pas qu'une légende urbaine. Les violences en tous genres non plus.
Mary Crow Dog est née en 1954. Elle est métisse car son père est blanc. Elle rejette cependant viscéralement cette part d'elle. Elle désespère d'être trop pâle de teint mais elle a heureusement les cheveux et les yeux d'une vraie indienne. L'image qui illustre son livre le prouve d'ailleurs. Mary se considère comme une pure indienne. Elle embrasse complètement la cause de son peuple. Elle n'a que 19 ans quand elle donne naissance à son premier enfant pendant le siège de Wounded Knee. Cela lui vaut le surnom de « brave ». Elle deviendra ensuite la femme de Leonard Crow Dog, un homme-médecine célèbre et membre de l'AIM (l'American Indian Movement est né en 1968 pour défendre notamment les droits des indiens).
Pendant un peu plus de 400 pages, elle décrit son enfance puis sa vie adulte, le racisme auquel elle a été confronté et les combats qu'elle a mené.
C'est inspirant et peu commun dans le paysage littéraire. Les souffrances du peuple indien sont encore très actuelles et absolument pas réglées.
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Ma grande curiosité pour l'histoire et la culture des peuples autochtones d'Amérique du Nord m'a permis de découvrir les témoignages d'hommes comme Black Elk ou Leonard Crow Dog, mais à l'exception du merveilleux documentaire "Warrior Woman" (2018) réalisé par Elizabeth Castle et Christina D. King et portant sur Madonna Thunder Hawk, je n'avais pas trouvé de récits par et sur les femmes des Premières Nations. C'est donc avec beaucoup de bonheur que j'ai découvert "Lakota Woman" de Mary Crow Dog (1954-2013).

Mary Crow Dog appartient au peuple Sioux Sicangus de la réserve de Rosebud dans le Dakota du Sud. Elle grandit auprès de ses grands-parents maternels qui vivent isolés dans une cabane du gibier qu'ils chassent. Dans un chapitre glaçant, Mary témoigne de l'horreur des pensionnats pour autochtones où elle fait son éducation. Ayant été élevés selon l'ignoble principe visant à "tuer l'indien dans l'enfant", ses grands-parents font tout pour que leurs petits-enfants en sachent le moins possible sur leur culture afin de faciliter leur intégration dans l'Amérique blanche. Cette perte de leur héritage ne les protège pourtant en rien du racisme et de la violence.

En grandissant, Mary se perd dans l'alcool, se jette à corps perdu dans les bagarres de rue, et est victime d'agressions sexuelles, mais le feu qui brûle trouve un moyen d'expression lors de sa rencontre avec l'American Indian Movement ; la renaissance culturelle qu'il porte aboutit à l'occupation du site de Wounded Knee (février-mai 1973). La description que Mary en fait redonne toute leur place aux femmes dans les actions protestataires menées, mais aussi sur les réserves comme protectrices des savoirs autochtones. Souvent uniquement présentées comme les premières victimes des violences sexuelles et des meurtres racistes, les femmes autochtones sont au coeur de la résistance pour la préservation de l'identité et de la richesse de leurs peuples et Mary Crow Dog leur rend hommage et illustre leur incroyable courage !
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Je n'arrive pas ça croire que je sois la 1ère à donner mon avis sur cet ouvrage.

Ce fût une très bonne lecture et surtout une lecture très instructive. Je félicite Albin Michel pour cette collection "terre indienne" (j'en ai déjà acheté 3 autres)

Mary Crow Dog nous montre, via son parcours, ce qu'était la vie des amérindiens dans la seconde moitié du 20ème siècle. Comment le gouvernement américain essayait encore et toujours de tuer leur culture en forçant les enfant à aller dans des écoles religieuses. Comment ils vivent dans les réserves, leurs combats, la redécouverte de leurs cultures ancestrales (différentes selon les tribus).

Elle raconte tout cela de manière très brute et sans apitoiement. J'ai réellement été révoltée par l'hypocrisie des USA et très heureuse de découvrir certaines des traditions amérindiennes qu'elle décrit.

Je souhaite de tout coeur que les autres ouvrages de cette collection soient aussi instructifs que celui-ci.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Je ne me considère ni comme une radicale ni comme une révolutionnaire. Ce sont les Blancs qui nous ont collé ces étiquettes. Nous avons simplement demandé qu'on nous laisse tranquilles, libres de vivre comme nous l'entendions. De pouvoir nous gouverner nous-mêmes, réellement et non uniquement sur le papier. Que l'on respecte nos droits. Si c'est cela être révolutionnaire, alors, c'est sûr, je corresponds au profil. En fait, j'aspire ardemment à mener une vie normale, paisible - mais normale au sens sioux du terme. J'aurais pu accepter notre cabane branlante, nos cabinets puants, et notre pauvreté, mais uniquement à ma façon. Oui, j'aurais accepté une pauvreté digne où on ne se serait pas mêlé de mes affaires, mais pas cette misère dégradante, humiliante, que nous devions subir. La ‘normalité’ a mis longtemps à venir. Et encore aujourd'hui, je n'ai pas la paix que je désire tant. (p. 183-184)
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"Vous êtes une sous-culture intéressante", m'a déclaré à cette époque un anthropologue à Chicago. Je ne savais pas si je devais le prendre comme une insulte ou comme un compliment. Nous parlions tous les deux anglais mais nous étions incapables de nous comprendre. Pour lui, j'étais un spécimen zoologique intéressant qu'on pourrait ranger quelque part dans un dossier ; pour moi, il était tout simplement ridicule. Mais les anthropologues...c'est toute une histoire!

P.107
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Je ne me considère ni comme une radicale ni comme une révolutionnaire. Ce sont les Blancs qui nous ont collé ces étiquettes.
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