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La claque ! Déjà très impressionné par le “Journal d'un ingénu”, et très enthousiaste après le premier volet de “L'espoir malgré tout”, je dois avouer que la lecture du troisième album du Spirou d'Émile Bravo est un véritable choc. Émile Bravo continue de m'impressionner par la justesse de son ton, son graphisme rétro qui donne une dimension nostalgique à ses œuvres, et cette façon d'aborder des sujets sérieux avec une fausse naïveté, de nous faire croire que ce n'est que de la comédie innocente alors qu'on affronte des thèmes extrêmement graves. Et peut-être le plus fort encore, c'est d'avoir réussi à garder les caractéristiques de ces personnages avec un respect et fidélité et de les avoir confronté directement à un sujet qui les dépasse. Il les sublime, leur donne une dimension jamais vue encore, et pourtant, c'est bien toujours les mêmes. En se servant de ces personnages emblématique, il nous raconte la guerre 39-45 du point de vue des belges occupés par les allemands, et aussi de l'innocence des enfants confrontée au monde violent de la Guerre et de l'horreur Nazie. Cette façon d'aborder un sujet aussi terrible est vraiment efficace et pleine de subtilité. On rit des maladresse de Fantasio, Spirou est encore un adolescent avec toujours une part d'ingénu en lui. Notre duo, pour subvenir à leur besoins, se lance dans le spectacle de marionnettes pour enfants. La guerre n'est pas traitée de plein front, le récit est plein de pudeur, pas de pathos grandiloquent, pas de manichéisme simpliste, il n'est au départ que question de survie, de manger à sa faim, et la gravité du sujet s'insinue sournoisement pour arriver à nous submerger totalement. Et au final, je finis ma lecture avec une boule au fond de la gorge, j'ai le sentiment que c'est là une des œuvres les plus poignantes qui me soit donné de lire. + Lire la suite |