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Citations sur L'Opéra de quat' sous (23)

MAC : Mesdames et messieurs, vous voyez devant vous l'un des derniers représentants d'une classe appelée à disparaître. Nous autres, petits artisans aux méthodes désuètes, qui travaillons avec d'anodines pinces-monseigneur les tiroirs-caisses des petits boutiquiers, nous sommes étouffés par les grandes entreprises appuyées par les banques. Qu'est-ce qu'un passe-partout, comparé à une action de société anonyme ? Qu'est-ce que le cambriolage d'une banque, comparé à la fondation d'une banque ?

Acte III, Tableau 9.
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MADAME PEACHUM : Polly, c'est pourtant ce que tout le monde fait !
POLLY : Eh bien, je suis une exception.
MADAME PEACHUM : Et moi, je vais te botter les fesses, espèce d'exception !
POLLY : Oui, c'est ce que font toutes les mères dans ces cas-là, mais ça ne sert à rien. Parce que l'amour est situé plus haut que les fesses.

Acte I, Tableau 3.
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PEACHUM : Il faut que cela change. Mon métier devient impossible ; il consiste à éveiller la pitié chez les gens. Il existe bien quelques trop rares procédés capables d'émouvoir le cœur de l'homme, mais le malheur est qu'ils cessent d'agir au bout de deux ou trois fois. Car l'homme possède une redoutable aptitude à se rendre insensible pour ainsi dire à volonté.

Acte I, Tableau 1.
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PEACHUM : La bassesse du monde est telle qu'il faut sans cesse agiter les jambes en courant, de peur de se les faire voler.

Acte I, Tableau 3.
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MAC : Vous pouvez retourner ça dans tous les sens,
La bouffe vient d'abord, ensuite la morale.
[...] De quoi vit l'homme ? De sans cesse
Torturer, dépouiller, déchirer, égorger, dévorer l'homme.
L'homme ne vit que d'oublier sans cesse
Qu'en fin de compte il est un homme.

Acte II, Tableau 6.
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PEACHUM : Je suis arrivé à la conclusion que si les puissants de la terre sont capables de provoquer la misère, ils sont incapables d'en supporter la vue.

Acte III, Tableau 7.
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(Peachum soulève le rideau d'une vitrine où se trouvent cinq mannequins de cire.)
FILCH : Qu'est-ce que c'est ?
PEACHUM : Ce sont les cinq types fondamentaux de misère qui sont capables d'émouvoir le cœur de l'homme. La vue de ces différents types plonge l'homme dans cet état contre-nature où il est prêt à lâcher son argent. Équipement A : victime du progrès des moyens de transport. L'alerte paralytique, toujours gai (il mime le personnage), toujours insouciant, à peine assombri par son moignon. Équipement B : victime de l'art de la guerre. L'insupportable trembloteur, importune les passants. Travaille par le dégoût qu'il inspire (il mime le personnage), dégoût que la vue de ses nombreuses décorations atténue à peine. Équipement C : victime de l'essor industriel. Le pitoyable aveugle, ou la haute école de l'art mendicitaire. (Il mime le personnage, en s'avançant à tâtons vers Filch. Au moment où il se heurte à Filch, celui-ci, effrayé, pousse un cri. Peachum s'arrête aussitôt, le toise d'un air stupéfait, et se met à hurler :) Il a pitié ! Jamais, au grand jamais, vous ne ferez un bon mendiant ! Regardez-moi ça ! C'est à peine capable de faire un bon passant ! Bon, équipement D ! Celia, tu as encore bu ! et maintenant, tu n'as pas les yeux en face des trous ! Le numéro cent trente-six s'est plaint de ses frusques. Combien de fois devrai-je te répéter qu'un gentleman n'enfile jamais de vêtement crasseux. Le numéro cent trente-six a payé pour un costume flambant neuf. Les taches, le seul élément du costume qui doive inciter à la pitié, il fallait les faire à l'aide de la stéarine de bougie appliquée au fer chaud. Mais tu ne penses à rien ! Il faut que je fasse tout moi-même ! (À Filch :) Déshabille-toi et enfile-moi ça, mais entretiens-le bien !
FILCH : Et que deviennent mes affaires ?
PEACHUM : Propriété de la société. Équipement E, " Jeune-homme-qui-a-connu-des-jours-meilleurs ", ou, éventuellement, " qui a mangé son pain blanc en premier ".

Acte I, Tableau 1.
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BROWN : Vous tenez donc nos juges pour corruptibles !
PEACHUM : Au contraire, monsieur, au contraire ! Nos juges sont parfaitement et radicalement incorruptibles : aucune somme d'argent ne saurait les inciter à rendre une justice équitable !

Acte III, Tableau 7.
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« Vous pouvez retourner ça dans tous les sens
La bouffe vient d’abord, ensuite la morale »
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FILCH : Voilà une douzaine de poules aux yeux cernés qui s'amènent en trottinant, madame Peachum. Elles disent qu'elles viennent chercher de l'argent.
(Entrent les putains.)
JENNY : Madame...
MADAME PEACHUM : Alors ? On dirait que vous venez de tomber du perchoir. Je suppose que vous venez cherche la prime pour votre Macheath ? Bon, eh bien, vous n'aurez rien, vous entendez, rien du tout.
JENNY : Comment devons-nous l'entendre, madame ?
MADAME PEACHUM : Envahir ma boutique en pleine nuit ! Faire irruption dans une maison honnête à trois heures du matin ! Vous feriez mieux de dormir pour vous reposer du turbin. Vous êtes appétissantes comme du lait vomi.
JENNY : Ainsi, madame, vous ne voulez pas nous verser les honoraires convenus pour l'arrestation de monsieur Macheath.
MADAME PEACHUM : Exactement.

Acte III, Tableau 7.
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