L'idée de détruire l'institution impériale comme incompatible avec le christianisme ne pouvait lui venir et les évêques eux-mêmes ne l'eussent pas admise. L'empire, c'était l'ordre de l'univers : en dehors de lui, il ne pouvait y avoir que chaos. C'était une organisation savante, un édifice dont l'empereur était la clef de voûte. Son maintien était nécessaire à l'avenir même du christianisme.
Ce que l'on appelle culte impérial dans l'histoire religieuse de l'empire romain est l'ensemble des hommages divins rendus aux empereurs. Ces hommages s'adressaient aux empereurs morts : l'apothéose du défunt était célébrée en vertu d'une décision du Sénat, et par cette apothéose le défunt devenait une divinité protectrice de l'empire, il s'élevait au rang des divi.
Le cas de conscience japonais a plus d'une analogie avec celui des chrétiens de l'histoire ancienne de l'Église. Ce n'est pas à un historien de s'en étonner, et on ne lui refusera pas le droit de chercher dans le passé des solutions applicables aux scrupules actuels.