Vint la tourmente révolutionnaire : le sarcophage et la cathédrale elle-même coururent de grands dangers. Au moment même où, à l'autre extrémité de la France, la tapisserie de Baveux était destinée à servir de bâche à une voiture, le sarcophage de la chapelle du Saint-Esprit faillit devenir un abreuvoir. Un homme, au courage duquel on ne saurait trop rendre hommage, Gault de Saint-Germain, entreprit de le sauver. Il parvint à se faire nommer président de la commission départementale des arts en 1793 : singulière commission, si l'on en croit ses souvenirs, et dont un membre des plus fougueux voulait réduire en pâte tous les livres du département afin d'en fabriquer le papier nécessaire à répandre les idées républicaines.
Les Monuments, dont l'étude forme l'objet de ces trois mémoires, n'ont d'autre lien entre eux que d'être conservés dans les collections clermontoises. Le sarcophage chrétien sert d'autel à la chapelle du cimetière ; les anciens inventaires de la Cathédrale se trouvent aux Archives départementales ; la Bible du XIIe siècle est un des plus précieux trésors de notre Bibliothèque municipale.
Mais ce n'est pas seulement par la composition, c'est aussi par le style que notre sarcophage est remarquable ; il montre qu'à l'époque où il fut exécuté, les traditions de la sculpture classique n'étaient pas encore entièrement abolies.