Sous la sage direction de Hildegarde, la communauté de Rupertsberg vivait dans la joie et l'amour ; les religieuses y puisaient des forces sans cesse renouvelées pour leur travail quotidien. Celui-ci ne manquait pas ; il ne se passait guère de jour sans que des hôtes ou des pèlerins frappent à la porte et demandent à être accueillis à l'hospice, sans parler des nombreuses personnes venues demander conseil, dans l'espoir que la célèbre abbesse les aiderait à résoudre leurs grandes et leurs petites difficultés. Mais il y avait surtout beaucoup de malades qui ne pouvaient s'adresser qu'aux couvents. Jusqu'au milieu du XIIe siècle, il y eut très peu de médecins en dehors des couvents, et les pauvres ne pouvaient de toute façon les payer. Dans les couvents, par contre, tous ceux qui souffraient trouvaient consolation et soins.