La vie possède-t-elle en elle-même son sens, ou faut-il le lui conférer ? Le sens est-il déjà là, positif, substantiel, ou bien est-ce à nous de le produire, à travers un acte subjectif ? Lorsque nous donnons un sens à notre vie, nous sommes partie prenante : c’est un vivant qui lui confère ce sens, et c’est en vivant qu’il le découvre ou l’invente. Mais cela suffit-il à nous garantir contre les illusions ? D’autre part, ce sens est-il transcendant, se trouve-t-il quelque part hors de la vie même ? Se pose aussi le problème du rapport à l’autre, le lien avec ce que nous ne sommes pas, dont pourtant nous dépendons pour
vivre. Vivons-nous pour nous-même ou pour ce qui est autre ? Sommes-nous un être singulier ou une partie d’un tout ? Se poser ces questions, délibérer sur la vie, fait essentiellement humain, signifie peut-être s’approprier son existence.
Valeur : ce qui en soi est absolument digne d’estime et de considération. Norme à laquelle il faut absolument se conformer ; critère d’évaluation ou de critique, de nature morale, esthétique ou intellectuelle.
Absurde : ce qui est dépourvu de sens, dont on ne perçoit ni la signification ni le but. Peut désigner ce qui est illogique et contradictoire.
Oscar Brenifier | Quatre enfants philosophent