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EAN : 9782711201952
552 pages
Les Arènes (06/11/2019)
3.29/5   7 notes
Résumé :
Elle est née dans une ferme, a été baptisée dans un champ, puis élevée parmi les hippies de Palo Alto. Lisa Brennan-Jobs a vécu une enfance hors norme, entre son père, Steve Jobs, créateur génial et froid de la firme Apple, et sa mère, Chrisann Brennan, artiste au tempérament bohème.
Petite Chose est le récit de ce va-et-vient entre deux mondes : pauvreté et ultra-richesse, précarité et pouvoir. C'est l'histoire d'une famille unique, mais qui ressemble à cell... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Lisa raconte son enfance avec des parents fantasques qui se séparent très vite. le père, Steve est un inventeur, doué pour les affaires mais immature et irresponsable pour le reste. La mère, Chrisann, artiste bohème, vit de l'aide sociale, immature et assistée.

Pendant la petite enfance, malgré tout, Lisa est plus en sécurité avec sa mère. Steve clame à tous que Lisa n'est pas de lui, qu'il était un compagnon trompé. Il faudra un test pour qu'il arrête. Il donne de l'argent à Chrisann, veille alors à trouver des logements décents pour Lisa et Chrisann et verse régulièrement une pension pour Lisa.

Ce sont les années 70 et la liberté sexuelle, Chrisann et Steve ont des vies sentimentales bien remplies et Lisa doit faire avec et accepter les partenaires de ses parents.

À l'adolescence, tout se complique. Lisa a envie d'être aimée par ce père distant et elle se dispute fréquemment avec sa mère. Elle ira vivre chez l'un et chez l'autre, sans changer quoi que ce soit : Indifférence ou reproches de son père, dispute et reproches de sa mère.

Ce n'est pas une enfance malheureuse même si, à certains moments, Lisa rêvait d'être une autre mais surtout compliquée. À l'inverse de ses parents, Lisa est mature, c'est elle l'adulte. Elle voudrait juste être aimée sans condition. Il lui faudra beaucoup de temps et surtout la mort de son père pour comprendre que ses parents ne savaient pas faire autrement et que son chagrin, les failles de ses parents, son enfance malmenée fait d'elle cette femme forte qui ne changerait rien à son passé, elle n'était pas une erreur, ni l'élément inutile d'un tout important.

Très beau témoignage objectif d'une enfance particulière.

Un grand merci pour cette découverte à Masse Critique de Babelio et les Éditions Les Arènes.
Lien : http://pyrouette.canalblog.c..
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J'ai pu découvrir le roman de Lisa Brennan-Jobs grâce à Babelio et son masse critique; j'étais curieuse de connaitre un peu mieux Steve Jobs dont le nom si célèbre ne me parlait pas plus que cela.
Petite chose porte bien son nom; Lisa était la chose de son père, tellement en manque d'amour, avec un tel besoin de reconnaissance de la part de l'homme qui semblait si peu la considérer, qu'il en faisait, inconsciemment, ce qu'il en voulait. Lisa était prête à tout pour avoir l'attention de son héros: il aime les belles, femmes, qu'à cela ne tienne, elle sera la plus belle. Et du haut de ses quelques années, la voici à porter des tenues peu convenables, à se maquiller et à considérer les garçons avec beaucoup plus de sérieux que ses études. Jusqu'au jour où il qualifie sa petite amie de belle et intelligente; Lisa comprend alors que pour lui plaire elle devra aussi étudier avec sérieux. L'impact que cet homme, si peu doué avec les enfants, a eu sur la construction de sa fille est phénoménal.
On dit que les enfants sont égoïstes, force est de constater que c'est le cas ici. Alors que sa mère l'élève seule depuis sa naissance, dans la mesure de ses moyens, toute femme seule qu'elle est, Lisa n'a de cesse que de rechercher l'amour et la reconnaissance de son père, qui a plu d'une fois affirmé en public qu'elle n'était pas réellement sa fille, mais que comme elle n'avait pas de père il s'en occupait. Elle recherche son approbation, veut se sentir acceptée dans sa famille, trouver enfin sa place. Sa mère l'aime sans qu'elle n'ait rien de particulier à faire, elle le sait; pourquoi faire des efforts dans ce cas ?
Un autre fait avéré est qu'un enfant, même de toute sa hauteur, ne perçoit jamais tous les tenants et aboutissants d'une affaire d'adulte; et c'est encore pire si on ne lui explique pas les choses et qu'on le laisse tirer ses propres conclusions à partir des informations qu'il entend. Car un enfant entend tout.
Tiraillée entre sa mère, dont elle a parfois honte, car elle ne correspond pas à l'image qu'elle se fait de la mère idéale, et son père, inaccessible et imposant, la petite Lisa tente de se faire une place dans le monde. Avec sa famille dysfonctionnelle et ses repères parfois inexistants, elle se construit en prenant pour modèle les différents adultes qui l'entourent et pour lesquels elle éprouve de l'admiration.
A travers son récit, qui ne juge à aucun moment, si ce n'est son propre comportement alors qu'elle était ignorante de certains fait, on découvre la personnalité de Steve Jobs. Un génie mal a l'aise dans les relations sociales, une forte personnalité avec des idées bien arrêtées et une piètre estime de soi en matière de relations amoureuse. Un homme qui assène à sa fille adolescente qu'il faut qu'elle prenne conscience des conséquences de ses actes alors que lui-même semble les ignorer. On ressent également tout ce qu'il représente pour Lisa, toute la fierté qu'elle a d'être sa fille, et la peur qu'il ne l'abandonne.
Enfant dans un monde d'adulte, ces derniers se confient parfois à elle, en dehors de toute limite, lui demandant conseil sur des sujets qu'un enfant ne devrait pas connaitre.
Lisa Brennan-Jobs nous présente des souvenirs éparses de son enfance, de sa relation avec ses parents, de sa recherche d'elle-même, de la place à occuper dans la société, elle nous raconte également des bribes du passé de ses parents, à travers ce qu'ils lui ont eux-mêmes dévoilé. Elle nous touche en nous dévoilant son intimité, son mal être. Il n'y a pas vraiment de chronologie dans son récit, juste des annecdotes les unes à la suite des autres, regroupées par thème, parfois un souvenir dans un souvenir.
Plus de 500 pages, on trouve quelques longueurs, on a envie d'entrecouper notre lecture par une autre, mais globalement, l'intérêt est maintenu tout du long, on s'attache à cette petite fille qui grandit à une autre époque que la notre, sur un autre continent.
Sur la fin, alors que Lisa renoue avec son père très malade, on arrive à voir les choses différemment, à comprendre qu'il aimait sa fille à sa façon, mais qu'il ne savait pas exprimer son amour et surtout qu'il ne jouait pas du tout un rôle d'adulte, préférant bouder en cas de déconvenue. Leurs retrouvailles sont en quelque sorte touchantes mais pleines de regrets.
J'ai passé un agréable moment de lecture, appréciant découvrir le côté privé de Steve Jobs à travers les yeux de celle qu'il qualifiera de son "erreur". Il apparait à la fois comme un homme fascinant et méchant (froid comme le dira sa femme). J'ai également apprécié la jolie plume de Lisa, et son parcours peu conventionnel; j'avoue être impressionnée par le nombre de souvenirs qu'elle a gardé de son enfance, peut-être est-ce un peu romancé. Pour ma part, je ne pense pas avoir en mémoire autant de faits marquants.
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Je suis toujours un peu partagée avec les autobiographies dans la mesure où on a le point de vue partial de l'auteur, un récit qui nous est fait de la vérité de l'auteur, pas forcément de LA vérité. Difficile pour un enfant d'avoir un regard neutre et impartial sur la vie de ses parents, et sur sa propre vie. C'est d'autant plus difficile que dans le cas des mémoires de Lisa Brennan-Jobs on a notre propre vision et perception de la personnalité de son père. J'ai apprécié ce livre car à aucun moment je n'ai une biographie de Steve Jobs, ce que je craignais un peu. J'avais peur que l'ensemble du récit soit écrasé par la personnalité de ce dernier au détriment de l'histoire de Lisa et ça n'est pas le cas. Evidemment, ce père énigmatique, distant, qui pouvait être d'une cruauté incroyable est omniprésent dans le livre mais cela n'occulte en rien la propre histoire de Lisa. Bien sûr, on est tous curieux de rentrer un peu dans l'intimité de Steve Jobs et de regarder sa vie par le petit bout de la lorgnette mais au fur et à mesure de notre lecture, on oublie Steve Jobs pour y voir avant tout un père maladroit, peu enclin à jouer son rôle de père, peu concerné par l'éducation de sa fille et par sa vie ou ses intérêts.

En réalité, on a ici le récit d'une fillette se désespérant d'obtenir un peu d'attention de ce père lointain qui la rencontre de temps en temps, au gré de ses caprices. Une fillette qui doit composer avec une vie simple, bohème, sans structure réelle, aux côtés d'une mère artiste vivant au seuil de la pauvreté qui compte chaque dollar. Cela peut nous sembler irréel quand on connaît la fortune de Steve Jobs mais à la lecture de ce livre on se rend vite compte que la personnalité complexe de ce dernier, son rapport à l'argent ou à l'image publique, son manque d'affect, ont continuellement alimenté l'instabilité de l'enfance de Lisa. Cela ne veut pas dire un manque d'amour mais comme beaucoup d'enfants élevés dans une famille dysfonctionnelle, on a vite le sentiment d'une fillette qui grandit trop tôt et trop vite, en perpétuelle demande et besoin de reconnaissance de la part de ce père étouffant qui brille par son absence et pèse par son besoin de contrôle. Un contrôle par l'argent, en faisant l'aumône d'un vieux canapé ou d'une voiture, un contrôle par sa présence auprès de Lisa quand il lui prend l'envie de prendre ses responsabilités en l'invitant à passer du temps dans l'une de ses maisons, vides et sans vie.

Contre toute attente, l'auteur arrive à nous faire oublier qui était ce père tant espéré pour que l'on finisse par y voir une personne comme beaucoup d'autres, maladroite avec ses enfants, avec ses proches, son entourage, un contrôle freak de première qui n'était sans doute pas très heureux dans sa vie. Face à ce père froid et distant, on a cette mère qui essaie de s'en sortir, qui doit composer avec le manque d'argent, le manque de stabilité sociale et sentimentale, qui souffre de solitude et qui a le courage d'aller de l'avant pour sa fille. Cette mère je l'ai trouvée admirable. Bien sûr, elle a des défauts, des blessures, des moments de dépression, d'angoisse et l'envie de baisser les bras face aux difficultés de sa vie mais elle essaie d'apporter un peu de structure et de stabilité à Lisa malgré tout.

J'ai beaucoup aimé ces mémoires, c'est bien écrit, vivant. Cela nous permet de réaliser que derrière les apparences, il y a une toute autre réalité et qu'ici aussi se cachent des fantômes, des non-dits, des occasions ratées et à jamais disparues. Je trouve que Lisa a eu beaucoup de mérite et de courage pour se construire d'une si belle façon malgré cette enfance peu commune. J'admire sa force et sa détermination à vouloir avancer coûte que coûte.

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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Nous ne pouvions pas être heureuses en même temps. Son envie - de vivre plus, de plaisir, de mordre dans la figue de Barbarie - résonnait en moi comme un danger. Mon bonheur était pris sur le sien, dans sa réserve à elle, quantité limitée que nous devions partager. Si elle en avait, j'en étais privée ; si j'en bénéficiais, il n'y en avait pas pour elle. Comme si l'économie émotionnelle du monde signifiait qu'il n'y avait jamais assez de bonheur pour nous deux au même moment.
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Tous, nous lui passions ses excentricités, ses propos véhéments sur les autres, parce qu’il était brillant et qu’il se montrait parfois aussi agréable et pertinent. En cet instant, j’ai surtout senti qu’il n’hésiterait pas à m’écraser si je le laissais faire. Il me répéterait sans cesse à quel point j’étais insignifiante, jusqu’à ce que je finisse par le croire. En quoi cela m’aidait-il, qu’il soit un génie ?
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Les hommes apportaient de la vie. On ne s'en rendait pas compte jusqu'à ce qu'ils soient partis, et alors tout retombait à plat, sans entrain ni surprise.
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À cette période, j'alternais les phases dans lesquelles j'avais pitié de lui avec d'autres où j'étais sous sa coupe. Il était ratatiné et faible, puis immense et impénétrable, plus grand que nature. Ces deux impressions se bousculaient en moi, sans se recouper.
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En revanche, elle m'avait, moi, et mes missions étaient au nombre de deux : premièrement, la protéger afin qu'elle puisse, elle, me protéger ; deuxièmement, la façonner et l'endurcir pour qu'elle affronte le monde extérieur - comme on passe une surface au papier de verre afin de mieux faire adhérer la peinture.
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