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L'incroyable histoire du sexe tome 2 sur 3

Laetitia Coryn (Autre)
EAN : 9791037502575
129 pages
Les Arènes (28/10/2020)
3.98/5   33 notes
Résumé :
Après avoir retracé l'évolution des moeurs et des pratiques sexuelles en Occident dans « Une histoire du sexe : la première histoire de la sexualité en bande dessinée », les auteurs se penchent sur ces traditions au Moyen-Orient, en Asie, en Afrique, en Amérique centrale et latine ainsi qu'en Océanie.
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Quand la société est de droit féminin, l'ordre est souple et les femmes ne dominent pas.
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Ce tome est le second d'un diptyque, la première partie étant L'incroyable histoire du sexe, tome 1 : en Occident (2017). Sa première édition date de 2020. Il a été réalisé par Philippe Brenot (psychiatre, anthropologue, thérapeute de couple) pour le scénario, par Laetitia Coryn (bédéiste) pour les dessins. Les dialogues ont été coécrits par les deux. La mise en couleur a été réalisée par Isabelle Lebeau. Cette seconde partie compte cent-cinquante-six pages de bande dessinée, pour sept chapitres.

Inde, la civilisation de l'amour. Au début du troisième millénaire avant J.-C., l'humanité s'organise autour des rives de grands fleuves – l'Euphrate, le Nil et l'Indus – où émergent de grandes cités comme Harappa, et Mohenjo-Daro. À l'image de beaucoup d'autres cultures, le dieu premier est un dieu du Soleil, Surya, qui donne naissance à la divine trinité, le Trimurti : Brahma, Vishnou, Shiva. Selo, la légende, Shiva, dieu phallique tout-puissant, est le créateur de l'Univers. La nuit et l'océan occupaient tous les espaces. Sur les eaux flottait un géant, Vishnou. Tandis qu'il méditait, Vishnou vit fondre sur lui, du fond des ténèbres, un être incandescent de lumière. Brahma l'âme du monde. Les deux dieux se querellaient dans la nuit infinie lorsque jaillit de l'océan un immense phallus de feu qui se mit à grandir de façon gigantesque. Stupéfaits, Brahma et Vishnou le regardèrent monter comme une tour sans fin dont ils ne pouvaient estimer l'immensité. Ils se transformèrent alors en leurs avatars pour tenter d'atteindre ses extrémités et prendre la mesure de cette énormité phallique. Brahma, le jars, planant dans les airs, Vishnou, la tortue, fouillant les entrailles de la mer, sans que l'un ou l‘autre ne puisse atteindre l'extrémité du phallus géant d'où sortit Shiva, la force suprême de l'Univers. Brahma et Vishnou ne purent que se prosterner pour adorer Shiva, le grand créateur.

Moyen-Orient, mille et un sexes – le judaïsme. Dans le texte fondateur des trois grands monothéismes, le sexe et l'amour surgissent dès les premières lignes avec le trio inaugural : l'homme, la femme et la tentation (le serpent). Au fil des siècles, différentes lectures ont tenté de gommer la représentation des pulsions, mais le sexe y est naturellement présent, comme dans beaucoup d'autres textes anciens fondateurs du judaïsme : la Torah, le Talmud, le Lévitique, le Deutéronome… Après la désobéissance d'Adam et Ève et l'exil du Jardin d'Éden, la Genèse explique que Dieu punit l'humanité par le Déluge dont seuls Noé et sa famille sont sauvés. Noé plante une vigne, devient viticulteur, s'enivre de son vin et s'endort nu sous sa tente. le texte précise que Cham, son plus jeune fils, vit la nudité de son père, puis appela ses frères, qui couvrirent Noé de leur manteau. Lorsque Noé se réveilla de son ivresse, il apprit ce que lui avait fait son fils cadet (Genèse 9:20-27). Plus loin dans la Genèse (19:32), le vin est un puissant allié de la libération des pulsions. Fuite de Sodome par Loth et sa famille. Deux anges viennent les avertir : Fuyez ! Abandonnez tout ! Et ne vous retournez pas ! La femme de Loth se retournant est changée en statue de sel, une façon d'avouer ses péchés.

Le premier tome racontait l'histoire de la sexualité en Europe, et plus précisément en France depuis l'homo sapiens jusqu'à nos jours. le lecteur salue l'ambition de raconter cette même évolution dans sept autres pays, régions ou continents en un seul chapitre comprenant entre treize et vingt-cinq pages : l'Inde, le Moyen-Orient, l'Afrique, la Chine, le Japon, le continent Américain. du coup, chaque chapitre est découpé en courts sous-chapitres, de une à quatre pages, avec quelques exceptions comme celui consacré aux Milles et une nuits qui compte neuf pages. Par exemple pour le chapitre consacré à l'Océanie amour et vahinés, les titres des sous-chapitres sont les suivants : origine de l'humanité, la défloration rituelle, les initiations sexuelles, les particularismes sexuels, les écorchures érotiques, le mariage communautaire, le drame de la magie amoureuse, le sperme initiatique, le fantasme vahiné, l'amour missionnaire. Comme dans le premier tome, l'exposé se focalise sur les pratiques sexuelles, avec une richesse remarquable dans la diversité. L'auteur évoque aussi bien des éléments culturels classiques, que des d'autres méconnus. le lecteur retrouve ainsi des informations sur le Kamasutra, sur les mutilations sexuelles, la sexualité de Mao Zedong, l'art de l'estampe érotique et le fête de la fertilité au Japon, etc. Parmi ceux moins connus : les différentes étapes du rituel de mariage d'un maharadja, érotisme préféministe des Heian, les écorchures érotiques en Océanie, les Hopis agressifs en amour, etc.

À plusieurs reprises, l'auteur revient sur des clichés pour les remettre dans leur contexte, et, le cas échant, dissiper un malentendu ou contrebalancer une idée toute faite. Par exemple, il met en scène l'origine de l'appellation de la position du missionnaire dans le chapitre consacré à l'Océanie. Il revient sur le contenu de l'ouvrage des Milles et une nuits, qui a été expurgé de ce qui est trop intime, immoral ou inconvenant par les tenants d'un Islam rigoureux. La part cachée des Milles et Une nuits parlent d'amour physique, d'homosexualité, d'infidélité, de vengeance et d'exécutions sommaires. Mais aussi de voyeurisme, de fétichisme, d'exhibitionnisme, d'inceste, de pédophilie, de nécrophilie, de zoophilie… Dans le même ordre d'idée, il aborde également la fausse réputation des geishas. La geisha allie le summum du raffinement (coiffure, maquillage), de l'élégance (kimono et sandales surélevées), et de la culture, c'est une véritable artiste. Dès l'âge de treize ans, la novice apprend l'art de la conversation, de la musique, de la danse et du maintien. Elle cultive le mystère et l'érotisme, laisse deviner ses sentiments même si elle ne les éprouve pas. Méticuleusement drapée, la geisha ne laisse entrevoir qu'une partie de sa nuque, ce délicat triangle fardé de blanc, à l'arrière du cou, qui attire tous les regards. La séduction commence là, à la manière qu'a une femme d'entrouvrir le col de son kimono. Mais rares sont celles qui s'adonnent à la prostitution, synonyme de déshonneur et de perte du titre de geisha.

Du fait de la composition de l'ouvrage, la narration visuelle se trouve encore plus soumise au texte que dans le tome un, usant de mise en situation pour incarner l'exposé, et pour apporter des touches humoristiques. L'artiste met à profit les possibilités comiques de la bande dessinée : exagération des expressions des visages pour un effet comique de comédie, jeu sur la taille des attributs sexuels pour jouer sur l'ironie, mise en situation de l'acte sexuel avec réaction décalée pour générer une prise de recul du lecteur, utilisation élégante d'anachronismes pour établir un rapport de comparaison avec l'époque contemporaine, mise à profit de la licence artistique pour créer des objets ou des parures mirifiques (avec une mention spéciale pour le cheval d'un Amérindien appartenant à une des tribus des plaines). Progressivement, le lecteur prend également conscience que les dessins assurent une fonction descriptive très consistante, et pas seulement de rapides esquisses de clichés visuels prêts à l'emploi. L'artiste aménage la densité de ce qu'elle représente en fonction du texte, dans un mouvement de vases communicants, beaucoup de texte et un dessin épuré, peu de texte et un dessin avec de nombreux détails. Ainsi, le lecteur peut voyager dans chacune des régions ou dans les payas évoqués, grâce à l'investissement important pour représenter les décors d'époque et les costumes correspondants également à cette époque. Lors du chapitre consacré au Japon, elle prend visiblement plaisir à imiter les caractéristiques visuelles des estampes dans la manière de dessiner les êtres humains.

Le lecteur constate rapidement que ce second tome comprend régulièrement des représentations d'amour physique plus explicites que dans le premier, en particulier avec de nombreux phallus dressés, et quelques gros plans de pénétrations, là aussi en cohérence avec l'époque évoquée, ce qui ne concerne pas seulement lesdites estampes. À chaque fois, ce choix de montrer se trouve en cohérence avec l'exposé, ne serait-ce que pour le Kamasutra, mais aussi le Manuel de la chambre à coucher en Chine, L'oreiller de Yoshiwara (un guide des quarante-huit positions japonaises de l'amour, avec un très beau rendu en silhouettes), ou encore cette légende des îles Trobirand (en Mélanésie) qui veut qu'à l'origine les humains avaient un sexe si long que, allongé dans son lit, un homme pouvait pénétrer une femme à plus de cent mètres. de chapitre en chapitre, de nombreuses pratiques diverses et variées sont passées en revue, et illustrées, souvent inattendues, l'introduction d'une cordelette (à l'aide d'une tige en ivoire) et ressortie comme un écouvillon dans le pénis du maharadja préparé pour son mariage, à la lutte amoureuse la nuit des noces au Rwanda.

Dans un premier temps le lecteur éprouve un peu une sensation de catalogue du fait de l'ampleur de chaque région ou pays couvert en un seul chapitre, entre recueil d'anecdotes rapides, faits culturels structurants, éléments historiques majeurs. Puis, il se produit le même effet que dans le tome un : la somme des parties dessine progressivement un tout, une approche holistique morcelée à travers ces différentes régions du globe. Il apparaît également des points de comparaison. le plus flagrant se trouve dans l'origine du monde et des êtres humains : avec le dieu-soleil Surya en Inde, Mumbere l'ancêtre fondateur (fils de l'orgasme) en Afrique, l'oeuf cosmique et le géant Pangu en Chine, Izanagi-no-Mikoto & Izanami-no-Mikoto au Japon, le volcan, les deux soeurs et les jeunes filles vierge aux îles Trobriand. En considérant la narration visuelle de chacun de ces mythes, le lecteur se rend compte qu'elle combine une approche respectueuse du texte, avec un humour bon enfant, dépourvu de raillerie ou de moquerie, dans un équilibre sophistiqué. de mythe en mythe, le texte met en évidence les invariants, souvent la domination masculine, et les exceptions, comme la famille matrilinéaire ou les femmes comme premières créatures humaines dans les îles Trobriand.

Au cours de ce tome, le lecteur passe par plusieurs phases. Tout d'abord le plaisir de retrouver la verve de la narration visuelle : agréable à l'oeil, savamment dosée par rapport au texte, conçue en phase avec l'exposé, réussissant à le complémenter, donnant à voir sa dimension humaine, grâce à des personnages vivants, de l'humour visuel, et quelques anachronismes révélateurs. Dans le même temps, il se réjouit de pouvoir comparer le développement de la sexualité française, avec celle d'autres régions du monde. Puis il se dit que la pagination de chaque chapitre est trop faible pour pouvoir rendre compte d'un sujet d'une telle ampleur, même si chaque chapitre s'avère très riche. Progressivement, il fait l'expérience de la complémentarité des chapitres entre eux, aboutissant à cet effet de prise de recul par rapport à la France, chaque facette contribuant à construire une vision très complète sur le sujet à partir de tous ces points de vue. Édifiant et fascinant.
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La dessinatrice Laetitia Coryn et le psychiatre et anthropologue Philippe Brenot, après un premier tome sur l'Occident, nous initient avec humour et science aux pratiques sexuelles en Inde, Chine, Moyen-Orient, Afrique et Japon. Rien n'est occulté, tous les sujets sont traités (ou presque ?), des pratiques sexuelles les plus érotiques aux plus étranges et dérangeantes voire révoltantes (comme entre autres l'excision des filles). Un album aussi ludique qu'instructif – enfin, en ce qui me concerne – à toutefois ne pas mettre entre toutes les mains…
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« Il est des mots qu'on peut penser ♪♫
Mais à ne pas dire en société... ♪♫ »
Michel, ces mots, tu (tutoiement réciproque) peux les dire - ça dépend des sociétés, donc des lieux et des époques.
En 1966, ils ne passaient pas en France (chanson interdite d'antenne jusqu'à 22 h sur plainte de l'archevêché de Paris).
Aujourd'hui, pas de problème.
Et demain ?
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C'est ce que montrent Philippe Brenot & Laetitia Coryn dans leurs deux albums (L'Incroyable Histoire du sexe) :
« La sexualité n'est pas 'naturelle' mais culturelle, apprise par l'éducation, réglementée par les lois, les coutumes et modelée par l'évolution des moeurs. »
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J'avais trouvé le premier opus passionnant, une véritable leçon d'Histoire (donc de politique & de sociologie). 'Sex story' (rebaptisé 'Une histoire du sexe') présentait les pratiques amoureuses, galantes, sexuelles depuis la préhistoire, en lien avec l'évolution des civilisations occidentales, faite d'avancées ♪♫ et de reculs... ♪♫
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Je n'ai pas pris le temps de relire le premier de la série, ni même mon billet avant de me lancer dans cet album.
J'en sors déçue. En trois jours, j'ai assisté à plusieurs siècles d'ébats en Inde, au Moyen Orient, en Afrique, en Chine, au Japon. En vrac : j'ai vu des acrobaties issues de mangas et du Kama Sutra, j'ai lu des principes du tantrisme et du taoïsme... avec une impression de redites. L'ouvrage ressemble trop à un catalogue pour être aussi intéressant que le premier.
Les images à gogo de phallus de toutes tailles, d'orifices béants, et d'accouplements (souvent à plus de deux, Marlène !) ne sont peut-être pas assez resituées dans leur contexte socio-politique ? Les textes sont pourtant abondants.
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On (ré)apprend que les religions monothéistes ont des effets castrateurs (encadrement - voire interdiction - de la masturbation, de l'homosexualité, du plaisir féminin), et que c'est vraiment en Europe qu'il ne fallait PAS être pour s'amuser au Moyen Age.
On y voit aussi que la domination masculine a presque toujours et partout été la règle, même si certaines sociétés machistes ont su penser au plaisir des femmes. Merci pour ces moments renversants, les gars ! 🙃
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La richesse de cet album : de superbes illustrations artistiquement colorées, avec de très jolis visages.
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• Merci à Babelio et aux éditions 'Les Arènes BD'.

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♪♫ https://www.youtube.com/watch?v=uISOuKDDArA
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En 2017, Une histoire du sexe paraissait et on se réjouissait de cette excellente BD initiée par le passionnant et pédagogue psychiatre et anthropologue Philippe Brenot et la très douée 'illustratrice et autrice de BD Laetitia Coryn qui se proposait de nous plonger dans une étude mi sérieuse mi rigolarde, de l'histoire sexuelle de l'humanité dans son pendant occidental.

Trois ans après ce premier coup d'essai- et coup de maitre- , les auteurs reviennent avec le tout premier récit graphique sur l'histoire de la sexualité à travers les âges au Moyen-Orient, en Afrique et en Asie.

Quelle histoire de la sensualité et de la sexualité dans les cultures extra-occidentales ? Quelles règles, pratiques, tabous en vigueur dans le Japon au VIIIe siècle, au Moyen-Orient au IXe siècle ou l'Inde médiévale ? Que révèlent de leur culture les recueils du Kamasutra ou Les Mille-et-une Nuits ?Cette encylopédie particulièrement documentée et référencée nous fait voyager dans toutes les époques du plaisir avec beaucoup d'humour et de connaissances parfois érudites.

On part ainsi à la découverte du mariage sous la dynastie Zhou (1046 à 250 avant J.-C.) en Chine, la vision de la beauté des corps dans l'Inde des maharajas, un retour détaillé sur les contes des 1001 nuits.

Au cours de notre lecture, on se rend compte que la femme, et son fonction d'abord procréatrice, aura été au fil des époques et des civilisations, totalement asservie par une société systématiquement patriarcale .

Bref, une belle occasion de s'instruire et de réfléchir sur un sujet qui reste tabou dans bien des contrées et pas uniquement les plus lointaines.

On en apprend beaucoup sur le sujet et on s'amuse énormément pendant la lecture de cette BD tant les bulles parfois osées et explicites de Leatitia Coryn sont très souvent hilarantes car en décalage bienvenu avec les textes sérieux de Brenot.

Cette BD évoque avec malice et humour tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le sexe sans jamais oser le demander, encore plus que dans le film du même nom de Monsieur Woody!!


Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Je retrouve avec plaisir l'humour du premier tome.

Le tour du monde commence par l'Inde. Pays du tantrisme, du Kamasutra et de la sensualité (où l'homme domine évidemment) pour faire le terrible constat que ce peuple n'a finalement rien gardé de ce riche héritage. Les inégalités de sexe se sont renforcés, la sexualité se fait dans la violence (1 viol toutes les 20 minutes dans le pays...) et l'instruction est réservée aux hommes... A contrario, les hindous ont été les premiers reconnaître un troisième genre.

Vient ensuite le Moyen-orient. On retrouve les contes arabo-musulmans dont le jardin parfumé et le très célèbre conte des milles et une nuits où, funny fact, on découvre l'étymologie du mot "zob" apparu en 1894 dans la langue française mais qui vient du maghrébin (argot) "zeb". Je ne précise pas que si sensualité il y a , elle est extrêmement machiste. La domination masculine est, oh surprise, totale. Quand les auteurs finissent par en arriver à aujourd'hui... bah on a envie de pleurer pour tous ceux qui subissent l'extrémisme religieux qui s'est aggravé après le printemps arabe. Prison, fouet, dénonciation, pendaison... tout est contrôlé, jugé... L'évolution positive est lente et incertaine.

Nous passons ensuite à l'Afrique. Précision est faite tout de suite qu'il sera question de la culture traditionnelle AVANT que les deux grandes religions monothéistes s'en mêlent et supplantent le reste (mais qu'est-ce qu'elles nous emmerdent ces deux-là ! '-ç_àr"'_-(à&è"ç"èé_'-&-')

Je constate un truc très récurrent, quelles que soient les cultures, les pratiques oraux-génitales sont très mal vues ! Tout est question de pénétration et donc de reproduction...

Ce qui est assez hallucinant avec la culture africaine c'est ce paradoxe entre l'ouverture à la sexualité, même pour les femmes, qui est plus évidente qu'ailleurs (ça reste relatif) et, parallèlement, ces mutilations génitales qui sont un véritable fléau. Il y a une schizophrénie générale autour du sexe qui est très perturbante ! (merci le patriarcat)

Nous continuons avec la Chine et là, truc de dingue, à l'origine c'était une société matriarcale ! Bizarrement sans domination ni contrainte... hem hem... et puis boum, les mecs ont tilté que c'était eux qui fécondaient et les valeurs se sont brutalement inversées... Mais bon, ça reste quand même les plus sympas, le peuple est super libre, seules les femmes des grandes familles doivent désormais obéir à des protocoles très (très) contraignants (1ère dynastie en tout cas) et puis Confucius est arrivé et a renforcé la domination. Encore. Il y a toujours un putain de gars frustré pour foutre la merde en fait !

Mais bon, je constate quand même que dans la culture chinoise et dans la culture du Moyen-orient c'était quand même explicitement exigé de faire jouir la femme, de chercher son plaisir à elle avant de s'abandonner au sien... de toute évidence les hommes ont vraiment gardé ce qu'ils voulaient... ahah !

Jusqu'au XVIIème l'érotisme avait beaucoup de place dans les traditions chinoises, pour les femmes également dont l'homosexualité était bien vue. Mais, comme d'hab... le revers de cette liberté a été violent et ils en portent encore les stigmates. Les Mandchoue, la colonisation et enfin Mao, toujours plus de répression. (Même si, paradoxalement, Mao était un frénétique qui pensait que le sexe donnait la vie éternelle selon l'idée taoïste) aujourd'hui le gros problème c'est le manque de femme dû à la politique de l'enfant unique et de l'avortement sélectif pour favoriser les petits garçons (yep, le patriarcat fait des ravages.)

Enfin, le Japon. Ah bah on commence super fort avec leur mythe originel ! "à l'origine était l'inceste" jusque là, rien de neuf sous le soleil MAIS, si c'est la femme qui parle en premier, l'enfant est difforme, donc chut. Et, une fois que son rôle de génitrice est accompli, elle meurt. (Petit pensée pour Mona Cholet que je suis en train de lire en parallèle...) Mais, contrairement à quasiment toutes les autres nations, du VIIIè au XIIè siècle, elles sont presque l'égale de l'homme et dix femmes règneront. Et puis, comme toujours, à la liberté succède l'interdit... C'est usant en fait comme les schémas sont identiques.
Leur défaite après la seconde guerre mondiale va relancer la culture de la masturbation, l'oubli par le sexe quoi. Pour autant, c'est un pays où l'intérêt pour le sexe partagé est le plus bas. Beaucoup de pudeur finalement.

En somme, un second tome qu'on apprécie parce que les auteurs ont beaucoup d'humour mais, en tant que femme, c'est toujours extrêmement rageant à lire, beaucoup d'impuissance à relever que c'est toujours la même histoire quel que soit le continent.
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critiques presse (1)
Sceneario
07 décembre 2020
Ce Livre II nous propose un voyage à travers les siècles dans la formidable histoire du sexe chez les civilisations du Moyen-Orient, de l'Inde, de la Chine, de l'Afrique et du Japon
Lire la critique sur le site : Sceneario
Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Afrique sexe originel – À l’origine était le sexe… nous dit le mythe kikuyu rappelant presque mot pour mot le mythe fondateur de la cosmogonie égyptienne et l’influence historique de l’Égypte pharaonique sur les anciens royaumes africains. Chez les Kikuyus du Kenya, Mumbere, l‘ancêtre fondateur, est lui-même le fils de l’Orgasme. De son sperme divin, obtenu par masturbation, naquit Kikuyu, le premier homme. Aussitôt né, il fabriqua une statue d’argile dans laquelle il creusa un vagin qu’il pénétra de son pénis. Cet accouplement anima la statue qui devint Moombi, la première femme. De leurs amours naquirent alors neuf filles, ancêtres des neuf clans de la tribu des Kikuyus. Nous sommes en société matrilinéaire : l’origine et le rang de la personne dépendent du statut de la mère, les enfants du couple premier sont donc neuf filles, les ancêtres du peuple kikuyu. Mais nous sommes également en tradition patriarcale et les géniteurs premiers, Mumbere et Kikuyu, sont des hommes. La domination masculine est très présente. L’Afrique est un immense continent, fort de sa diversité, comprenant plus de 2.000 ethnies et presque autant de cultures différentes. En Afrique noire, le sexe est au cœur de l’organisation sociale. Il est à la fois objet de tabous et de grande liberté. Au-delà de l’inceste, seul tabou commun à toute l’Afrique, chaque groupe ethnique a ses particularités. En ce qui concerne la virginité par exemple, certaines populations y attachent énormément d’importance, quand pour d’autres la virginité prénuptiale n’est pas obligatoire. L’animisme et le polythéisme ont longtemps modelé la vie spirituelle de ce continent. Mais aujourd’hui les deux grands monothéismes que sont le christianisme et l’Islam dominent tous les autres courants religieux en Afrique. Dans l’ensemble de ce chapitre, nous faisons essentiellement référence à la vie traditionnelle telle qu’elle était avant la colonisation et avant l’influence d’autres cultures. Beaucoup de choses ont aujourd’hui changé.
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Inde, la civilisation de l’amour - Le temps des maharajas. Le Rajasthan (nord-ouest de l’Inde) est la terre des Grands Rois (Maha Rajas). Piliers du monde indien sous les Moghols puis sous l’Empire britannique, ils constituent une caste supérieure et se disent les descendants de divinités comme Rama et Krishna. Grands guerriers, ce sont aussi des hédonistes qui ont toujours suivi les règles du Kamasutra. Le mariage du maharaja et son union avec la maharani en témoignent. L’explorateur Vitold de Golish (1921-2003) nous raconte le quatrième mariage du maharadja de Raghoubir au Rajasthan. Ce maharaja avait déjà contracté trois mariages, des deux précédents avec une femme, e troisième avec une plante (le chiffre trois portant malheur, aucune femme n’accepte la troisième noce). Ce quatrième mariage commence par la présentation de la fiancée. Dans une pièce aux portes ouvertes, dont une corde dorée interdit l’accès, la fiancée est allongée presque nue, livrée aux regards des proches et des parents qui viennent à passer. Les zones impudiques de son corps sont minutieusement couvertes d’un voile de mousseline bleue : les cheveux et le front, les genoux, les chevilles et les pieds. Et sur son sexe, totalement épilé, sont peintes les fleurs magiques du bonheur. La fiancée est prête à être bientôt mariée. C’est maintenant au tour du maharaja. Allongé nu sur un divan, il est minutieusement enduit d’huile chaude et de moutarde. Il brille comme une statue d’or ! on lui nettoie les yeux, la langue, puis vient le maître épileur qui dessine un triangle pubien parfait au milieu duquel, avec un peigne, il trace une raie qu’il peint en rouge, symbole du mariage. Les hommes ont cet avantage : on ne peut pas savoir s’ils sont mariés, alors que les épouses sont tenues de teinter leur front de rouge, à la racine des cheveux. Une manucure lime ses ongles, sauf le majeur de la main droite, taillé en droite en forme de trident, symbole de Shiva qui va l’assister dans l’amour. À l’aide d’une tige en ivoire, un brahmane introduit une cordelette dans son pénis qu’il ressort comme un écouvillon. Son sexe tout neuf est alors enveloppé d’un ruban jaune. La maharaja, parfumé de menthe et de santal, est, lui aussi, prêt à la cérémonie. Dans la grande salle nuptiale ont pris place famille, proches et dignitaires, entourant l’épouse cachée sous des voiles et des soieries. Le maharaja est assis sur un coussin surélevé. Trois vieilles femmes enlèvent voiles et saris à la jeune épouse puis la font boire. Ivre et nue, la maharani saute sur les genoux de son époux qui la griffe de ses ongles sur le dos, la nuque, le crâne. Elle s’excite sur le corps de son mari, puis tombe inanimée. On dévoile alors la machine infernale, une longue table de fonte percée d’orifices pour le sexe, les seins et le visage, sur laquelle on installe la jeune femme et qu’on glisse juste au-dessus du corps nu du maharaja. Un levier permet de faire monter et descendre le corps de la maharani à quelques millimètres du corps de son époux, sans toutefois qu’ils se touchent. Armé d’une longue perche, le chef de cérémonie guide la verge royale vers l’écrin à bijoux. Les deux familles peuvent assister à la déposition de la goutte finale et s’assurer que tout se déroule selon la tradition. Un concert de conques et une pluie de grains de riz acclament l’éjaculation royale. Lors de l’indépendance du pays en 1947, l’Inde comptait encore 641 maharajas. Ils perdirent tous leurs droits en 1971.
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Amérique, choc des civilisations – Une terre de contrastes. L’arrivée d’un catholicisme intransigeant en Amérique centrale et du Sud puis l’invasion du monde anglo-saxon puritain en Amérique du Nord ont stérilisé les cultures autochtones. Les habitants des Amériques connaissent aujourd’hui des comportements intimes mondialisés. Avec la particularité en Amérique du Nord, d’un sexe paradoxal : à la fois libertin et puritain. Les États-Unis d’Amérique ont joué un rôle très important dans l’évolution mondiale récente des comportements intimes. De par leur place de nation dominante, ils sont depuis près d’un siècle un modèle attractif ou répulsif. Dès le XVIe siècle, les colons puritains rêvent de fonder un monde où toute déviance sexuelle (bigamie, homosexualité, adultère, sodomie, bestialité…) disparaîtrait. Ce courant anglican resurgit régulièrement, notamment avec la récente influence des Églises évangélistes. En face, le mouvement contre-culturel de libération de la sexualité a débuté avec le rapport Kinsey, en 1948, révélant au monde entier la diversité et la normalité des comportements sexuels humains. Puis dans les années 1960, avec l’amour libre hippie, l’avènement de la Gay Pride puis des LGBTQUIA+. Et aussi, plus récemment, de la dénonciation de la domination masculine à travers la prise de conscience #MeToo.
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Moyen-Orient, Mille et un sexes – Les mille et une nuits. Nous sommes toujours au XVe siècle, mais à Bagdad où un autre cheikh réunit un ensemble de contes transmis oralement depuis des siècles. Les plus anciens : des contes indiens et persans des IXe et Xe siècles. Puis des contes arabes de la dynastie des Abassides (du IIIe au XIIIe siècle). Au fil du temps, le recueil se complète. Il comprendra au total 169 contes, chacun fait de dizaines d’historiettes, dont de nombreuses histoires érotiques égyptiennes. Il est aussi expurgé de ce qui est trop intime, immoral ou inconvenant par les tenants d’un Islam rigoureux. Il en sera de même pour les traductions qui omettront les récits érotiques. Le recueil des Milles et Une Nuits est l’un des plus populaires de la langue arabe, les enfant sud monde entier connaissent Shéhérazade, Aladin, Sinbad le marin, Ali Baba. Si la plupart des contes – messages d’amour, de magie et de merveilleux – étaient surtout transmis par des conteuses dans les cafés, sur les marchés, parfois au coin du feu, les fragments les plus intimes étaient lus par des lecteurs spécialisés devant un public éduqué exclusivement masculin, ils n’étaient connus ni du peuple, ni des femmes. Ces contes, écrits par des hommes pour des hommes, nous renseignent sur leur conception de la sexualité et de ses pratiques. La part cachée des Milles et Une nuits parlent d’amour physique, d’homosexualité, d’infidélité, de vengeance et d’exécutions sommaires. Mais aussi de voyeurisme, de fétichisme, d’exhibitionnisme, de fétichisme, d’inceste, de pédophilie, de nécrophilie, de zoophilie… Ce sont des contes moraux, souvent très machistes, glorifiant la domination masculine et dénonçant la fourberie des femmes. Au total : 107 histoires d’amour, souvent, violentes, 18 maris trompés, 12 amants exécutés, des dizaines de femmes infidèles et des centaines de vierges… puisque, par définition, une femme ne peut être que vierge ou mariée.
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Chine, sexe céleste – Nous sommes au troisième millénaire avec J.-C. La vie sociale s’organise autour d’une société de droit maternel, c’est-à-dire matrilinéaire (on tient son nom de la mère) et matriarcale (l’époux vient vivre dans la maison et la famille de l’épouse), avec une nette répartition des rôles, symbolisée par deux couleurs. Le rouge, symbole de vie, de procréation, de lumière et de force sexuelle, est associée à la femme. Le blanc, signe de passivité, d’absence de pouvoir et de faiblesse sexuelle, est associé aux hommes. L’homme cultivateur est le pourvoyeur de la famille. La femme génitrice est l’organisatrice de l’espace intérieur. La femme est alors considérée comme supérieure à l’homme, détentrice des secrets et des pouvoirs sexuels. Les premiers idéogrammes témoignent de cette organisation : la femme (nu) est une silhouette agenouillée surmontée par une importante poitrine. La mère est une femme dont on a souligné les mamelons. L’homme (nan) est symbolisé par un carré représentant un lopin de terre associé à un outil signifiant Travailler. La femme enfante, l’homme travaille la terre, c’est l’ordre premier. Contrairement à toutes les sociétés et civilisations que nous avons traversées, où le pouvoir masculin est en place dès le récit de l’origine, la mythologie chinoise nous montre la transition entre une organisation première de droit féminin et l’imposition d’un ordre masculin dès les premières dynasties Shang puis zhou. Il est important de noter que cette société première de droit maternel était sans domination hégémonique d’un sexe sur l’autre. Ce qui nous amène à un constat : quand la société est de droit féminin, l’ordre est souple et les femmes ne dominent pas. Ce n’est pas un matriarcat, contrairement aux sociétés de droit masculin, où un pouvoir coercitif s’impose la plupart du temps.
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Philippe Brenot vous présente son ouvrage "Taxi-thérapie" aux éditions Serge Safran.
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Je suis un physicien tête-en-l'air et un peu dur d'oreille. J'apparais pour la première fois dans "Le Trésor de Rackham le Rouge". Mon personnage est inspiré d'Auguste Piccard (un physicien suisse concepteur du bathyscaphe) à qui je ressemble physiquement, mais j'ai fait mieux que mon modèle : je suis à l'origine d'un ambitieux programme d'exploration lunaire.

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