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EAN : 9788897539643
228 pages
Portaparole (14/03/2017)
3.83/5   3 notes
Résumé :
À la mort de sa grand-mère, Serena, la narratrice, hérite d'un appartement de neuf pièces situé à Bastia. Inspirée par les lieux de ses origines, poursuivant, à travers la trame de son histoire, le fil rouge énigmatique et terrifiant d'une tragédie personnelle, elle nous invite à partager son questionnement du réel en une vision poétique du monde. Explorant la mémoire de ces pièces, au cours de l'écriture, elle nous livre de petites scènes du passé, souvent poignant... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Un roman assez complexe à cause d'une chronologie imprécise et des personnages qui se télescopent dans le temps. Plusieurs générations d'une même famille qui se succèdent, mais pour lesquelles la narration des événements se croise... J'ai mis du temps à m'y retrouver entre les différents protagonistes, le plus souvent des femmes... Mais ce roman assez difficile à aborder et à digérer m'a plu à cause de son style et de son écriture recherchée, maîtrisée et de son vocabulaire soutenu. J'ai été aussi très sensible à l'histoire de cette famille, et naturellement à toute la nostalgie qui se dégage de ces pages, évoquant une époque révolue et un Bastia d'antan.
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Le récit de Serena, la narratrice, s'ouvre sur un héritage : sa grand-mère Faustine (surnommée mammò), qui l'a élevée à la place de sa mère, lui lègue un appartement bastiais de neuf pièces. Ce qui éveille en Serena des souvenirs de famille dont la part d'ombre est omniprésente...
Mammò, férue de magie noire et de rituels occultes, détient un secret de famille terrible et insoupçonné qui touche personnellement Serena.

Serena émaille son récit d'extraits de lettres que sa cousine Lucie, écrivain au talent mésestimé, lui a adressées au fil du temps. Elle évoque particulièrement la haine irraisonnée de sa soeur Irène à son égard, son douloureux départ de la maison familiale, sa lente et difficile reconstruction. Les vies passées pourraient, selon elle, expliquer les épreuves endurées dans cette vie : « Lucie [...] avait acquis l'intuition que nous venions de plus loin que cette vie ».

Outre une réflexion poétique sur la mémoire, portée par une langue riche, l'auteur nous livre, par la voix de Serena, ses considérations sur une spiritualité à double visage : celui de mammò, qui, tentée par les ténèbres et la puissance du Diable, invoque esprits et entités malveillantes, et celui de Lucie, à la sensibilité exacerbée, versée dans un mysticisme lumineux inspiré par les philosophies orientales. Car, depuis la nuit des temps, « l'ombre et la lumière oeuvrent de concert »...

Au fil de ces « neuf petites pièces », Jeanne Bresciani nous entraîne dans une histoire familiale émouvante, peuplée de personnages singuliers et pittoresques. Chaque pièce livre son passé et ses secrets par le biais d'objets, de vêtements, de meubles ayant appartenu à l'un ou à l'autre. L'auteur excelle à recréer l'atmosphère du lieu, où plusieurs générations ont vécu, où des membres de la même famille se sont côtoyés en une harmonie souvent fragile. Leur disparition n'est pas une fin en soi, si l'on croit comme Lucie aux « incarnations successives » : « Si cette hypothèse ne guérit pas toutes les blessures, elle permet de comprendre et finalement d'accepter les causes de nos errances... », explique-t-elle à Serena, qu'elle semble considérer comme sa fille spirituelle.

Bien plus qu'une saga familiale, le livre de Jeanne Bresciani est une réflexion passionnante sur la mémoire, l'écriture, la profondeur de l'âme humaine : « Nous appartenons à des cycles de mort et de résurrection », affirme Serena, évoquant ainsi le samsara des bouddhistes. Mais l'auteur nous met également en garde contre les forces obscures à l'oeuvre dans le monde, et prône la nécessité de les combattre. Par Serena, Jeanne Bresciani nous livre ses inquiétudes, mais aussi son espoir de voir gagner la Lumière, face à des ténèbres dont la puissance ne cesse de croître... Un livre indispensable pour tous ceux qui ont l'intuition que l'esprit triomphe de la matière, et plus simplement pour les lecteurs en quête de vraie littérature, comme on en trouve de plus en plus rarement à l'heure actuelle. Jeanne Bresciani démontre avec son brio habituel que la médiocrité n'est pas une fatalité... En résumé : un livre à lire de toute urgence !
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J'ai eu beaucoup de mal à me mettre dans l'histoire beaucoup de personnages surgissent inopinément.
Comme le précise les autres critiques beaucoup de personnages féminins aux prénoms peu courant et aucune logique dans le temps.
J'ai par contre beaucoup aimé l'ambiance lourde de mystères et de secrets des petits villages corses au fin fond de la campagne qui est très bien rendu par le style de l'auteur.
J'ai presque trembler en lisant les pages à chaque fois que l'héroine ouvre une porte des pièces de la maison qu'elle vient d'hériter.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Les maisons de famille possèdent, en général, un grenier fascinant et une cave inquiétante, les grands appartements, un simple cagibi, servant également autrefois, à l'occasion de châtiments, de cabinet noir. On y thésaurisait les objets abîmés, devenus inutiles, les petits meubles sans importance, les jouets ayant perdu de leur intérêt, mais aussi les documents précieux, les livres, les journaux, les rêves brisés, mis au rebut pour le plaisir douloureux de les retrouver, telles des preuves des jours heureux, que s'appropriaient ensuite les enfants curieux, ignorant leur passé, et passant des heures à les déchiffrer, à interpréter leurs formes, à leur donner un sens conforme à leurs histoires. Mais l'objet ou le rêve ne sortait pas du réduit, condamné à rester enfermé comme le génie à l'intérieur de la lampe. On lui reprochait sa poussière, son ancienneté, on le soupçonnait de réveiller d'anciennes sensations, son rôle se limitant à servir l'imagination, et les cris, les pleurs de frustration n'y changeaient pas grand-chose.
- Tu le retrouveras demain si tu es sage...
Mais demain ne pouvait se substituer à l'instant.
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Nul dans sa jeunesse, ne peut imaginer que les personnes les plus proches puissent nous vouloir du mal. Devant un comportement malveillant, sinistrement opposé à notre logique enfantine, le sentiment se trouble et se pervertit, oscillant sans cesse entre l'indulgence et le doute, et ne supportant pas de choisir le pire, à savoir l'hostilité de la personne aimée, il se retourne contre soi-même, et la vie, la vie rêvée, nous abandonne peu à peu, sans d'autre recours pour aller de l'avant que l'énergie du désespoir...
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A la mort de mammò, c'est moi qui devins l'unique héritière de l'appartement de la Marine - nommé ainsi, jadis, par mon arrière grand-père - le tout désignant curieusement la partie, dans cette langue heurtée par l'histoire qui se voulait française mais demeurait malgré les apparences, résolument singulière tant par l'usage des mots que par leur signification... le sens se colorant des multiples nuances qu'un continental non averti n'aurait pu saisir d'instinct.
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