Pioneer 10, lancé au cap Kennedy le 3 mars 1972. La vitesse qui lui a été communiquée est la plus grande dont ait été doté jusqu'ici un engin cosmique : onze heures quarante minutes après son lancement, Pioneer franchissait déjà l'orbite lunaire ! (...)
Pioneer 10 croisera l'orbite de Pluton en 1984. Il sillonnera probablement l'espace interstellaire pendant des millions, voire des dizaines de millions d'années sans jamais rencontrer un autre astre. Comme il faudrait en visiter beaucoup pour avoir la probabilité de rencontrer une planète habitée, on peut escompter que ce messager des Terriens ne livrera jamais son message.
Car il y a un message... Pioneer est porteur d'une plaque d'aluminium doré de 15 à 23 cm, sur laquelle on a gravé des images qui, dit-on, ont des chances de rester lisibles pendant 100 millions de nos années terrestres. Recourant à un symbolisme rationnel, on a représenté sur cette plaque : la position par rapport à la Terre de 14 radiosources du type pulsar, avec indication de leur fréquence exprimée en langage binaire et rapportée à la fréquence de l'atome d'hydrogène (présent partout dans l'univers) ; un homme et une femme, nus, sont indiqués comme étant les créateurs de la sonde, représentée schématiquement derrière eux ; des symboles suggèrent que la taille de la femme (1,60 m) est égale au nombre binaire 8 multiplié par la longueur d'onde d'une raie caractéristique de l'hydrogène (20 cm) ; enfin, le Soleil et les 9 planètes sont figurés, et, avec eux, la trajectoire de la sonde qui, partant de la Terre, passe entre Jupiter et Saturne.
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