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EAN : 9782810705672
231 pages
Presses universitaires du Midi (18/10/2018)
2.75/5   2 notes
Résumé :
Grande personnalité de la vie intellectuelle toulousaine, maître de conférences à la faculté des lettres de Toulouse, militant socialiste SFIO et grand résistant, animé d'un engagement politique directement inspiré de l'idéal des Lumières, R Naves (1902-1944, mort en déportation) a varié le choix des oeuvres et des auteurs ainsi que la méthode et le type d'ouvrages à travers lesquels il s'adressait au lecteur.
Les contributions réunies ici, en plus de la réé... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Tout d'abord, je remercie Babelio pour l'avant-dernière opération masse critique qui m'a permis de recevoir cet essai.
Le titre de ce livre est trompeur : plusieurs auteurs ont contribué à sa rédaction (plus de la moitié du livre n'est pas écrite par Raymond Naves) et le sujet du titre n'est pas le seul à être abordé.
Cet essai se décompose en plusieurs parties.
L'introduction, par le directeur de publication Renaud Bret-Vitoz, est détaillée et intéressante.
La biographie de Raymond Naves (né à Paris mais originaire de Haute-Garonne en 1902, mort en déportation en mai 1944) m'a permis de faire la connaissance de ce grand intellectuel, humaniste et résistant dont je connaissais à peine le nom (un lycée a été dénommé ainsi à Toulouse, il est certainement plus célèbre dans le Sud-Ouest, sa région d'origine). Trois photos illustrent les premières pages.
Dans les deuxième, troisième, quatrième et cinquième parties sept professeurs de Lettres de plusieurs universités françaises (Sorbonne, Toulouse, Lyon 2, Rouen) analysent son oeuvre (en la citant abondamment, il est vrai), elle-même analytique, en particulier de celle De Voltaire. Ces chapitres représentent une somme pour les étudiants en littérature française des XVIIème et XVIIIème siècles.
Enfin, sur les photocopies jaunies d'un papier de l'époque (1941 puis 1943) j'ai découvert les écrits de Raymond Naves.
Le premier, "L'abbé Batteux et la catharsis" n'a rien a envier aux universitaires précédents dans l'analyse de l'oeuvre de cet abbé du XVIIIème siècle complètement inconnu pour moi jusqu'alors. le terme catharsis est subtilement employé et, encore plus finement sont esquissés des parallèles entre les écrits de ce religieux et l'époque atroce que vivait alors R. Naves. Malgré toute l'admiration que j'ai éprouvée pour l'érudition de celui-ci, je n'ai pu complètement entrer dans le texte, trop compliqué pour moi qui n'ai pas fais d'études de Lettres Modernes au-delà du bac. Je le recommande plutôt en conséquence aux étudiants dans ce domaine.
En revanche, j'ai été absolument séduite par le dernier chapitre "Vivaces", recueil de poèmes datant de 1943. Raymond Naves évoque avec délicatesse les jours heureux et enfuis, tout ce qui fait le sel de la vie, la beauté des paysages, la profondeur de l'amour. Ces magnifiques poèmes sont d'autant plus émouvants quand on connait le destin tragique de leur auteur.
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En 2014, soit 70 ans après sa mort, le département Art & com de l'Université Toulouse II Jean Jaurès a organisé une journée d'études commémorative sur Raymond Naves ; les communications présentées par des chercheurs durant ce temps d'hommage et de réflexion ont été recueillies et publiées sous le titre suivant : Raymond Naves : les débuts de l'esthétique au XVIIIe. Il s'agit de l'ouvrage dont nous parlons aujourd'hui.

Six parties le composent ; elles forment un panorama des champs de recherches et de création abordés par l'auteur-enseignant-critique. Dans un premier temps, Pierre Petremann (professeur d'histoire) dresse une biographie de Naves. Ensuite, une deuxième partie évoque son rôle important dans l'avancée des études dix-huitiémistes à travers la thèse le goût De Voltaire et la contribution de ce dernier à L'Encyclopédie ; ce sont deux universitaires, Sylvain Menant et Olivier Ferret qui l'ont prise en charge. Les troisième et quatrième parties mettent en valeur les ouvrages pédagogiques écrits par celui qui était avant tout un enseignant : Voltaire dans la collection "Classiques France", le Prince et l'Anti-Machiavel et L'Aventure de Prométhée (inachevé). S'ils ont pour but premier de faciliter l'étude d'oeuvres littéraires classiques par les lycéens, ces livres sont parsemés de messages militants où l'Occupation et la montée du fascisme sont dénigrés. En guise de cinquième chapitre, il est question de la manière dont Naves interprète les préoccupations esthétiques De Voltaire, en tant d'auteur dramatique cette fois-ci.

Le meilleur pour la fin ! L'ouvrage est clôturé par une sixième partie d'"Addenda" constituée d'un article intitulé "L'abbé Batteux et la catharsis", et d'un recueil de poèmes : Vivaces.

Ces poèmes retiennent particulièrement notre attention, puisqu'ils ont l'avantage d'être des écrits personnels ; ils sont le dernier contact qui nous reste avec cet homme aux multiples casquettes (prof, militant, chercheur, résistant...) qui s'est surtout illustré par des articles et des livres scientifiques, forcément plus impersonnels. On remarquera que les poèmes de Vivaces sont très souvent centrés sur des lieux plus ou moins ouverts, sur des espaces extérieurs plus ou moins étendus... vivants et libres.

Ce recueil de contributions scientifiques est par définition difficile à lire, mais je ne le considère pas moins comme une belle découverte qui me donne envie de me replonger dans l'oeuvre De Voltaire, à la lumière des travaux de Raymond Naves
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Renaud Bret-Vitoz, Raymond Naves les débuts de l'esthétisme au
XVIII ème siècle, presses universitaires du midi.
Ce recueil d'articles est un hommage de ses collègues à un universitaire de Toulouse; On saisit bien le propos ; le travail assidu de Raymond Naves depuis sa thèse sur le goût De Voltaire, ses nombreux articles, et sa proximité avec ses étudiants, dont il a aidé les efforts et la vocation, méritent bien ce petit volume.
D'autant que le professeur fut un homme engagé à gauche, un grand résistant pendant les jours sombres de Vichy, au point d'être arrêté et de mourir en déportation.
Ici, c'est l'universitaire qui est célébré, et derrière les amabilités d'usage, se dessine un portrait moins innovant qu'attendu. Naves a certes rédigé des classiques utiles au lycéens, collaboré activement aux légendaires classiques garnier, mais l'académisme le guettait.
De Voltaire il n'a vu que le bon goût d'un aristocrate de cour, héritier des classiques, tenant des valeurs « éternelles » du bon goût français. Il aurait pu choisir le polémiste, l'esprit incisif de l'auteur du « dictionnaire philosophique », trop brièvement étudié, le conteur habile et malicieux que nous apprécions aujourd'hui. Mais s'intéresser à son théâtre, bien oublié de nos jours, conduisait à une impasse.
La formation de Raymond Naves aux cotés de Gustave Lanson et de ses fameuses « fiches » n'incitait pas à des vues originales et audacieuses. On comprend que ses collègues aient voulu saluer sa mémoire, mais pour une critique éclairante De Voltaire, on ne renverra pas, actuellement, à ses ouvrages.
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