Renaud Bret-Vitoz, Raymond Naves les débuts de l'esthétisme au
XVIII ème siècle, presses universitaires du midi.
Ce recueil d'articles est un hommage de ses collègues à un universitaire de Toulouse; On saisit bien le propos ; le travail assidu de Raymond Naves depuis sa thèse sur le goût
De Voltaire, ses nombreux articles, et sa proximité avec ses étudiants, dont il a aidé les efforts et la vocation, méritent bien ce petit volume.
D'autant que le professeur fut un homme engagé à gauche, un grand résistant pendant les jours sombres de Vichy, au point d'être arrêté et de mourir en déportation.
Ici, c'est l'universitaire qui est célébré, et derrière les amabilités d'usage, se dessine un portrait moins innovant qu'attendu. Naves a certes rédigé des classiques utiles au lycéens, collaboré activement aux légendaires classiques garnier, mais l'académisme le guettait.
De Voltaire il n'a vu que le bon goût d'un aristocrate de cour, héritier des classiques, tenant des valeurs « éternelles » du bon goût français. Il aurait pu choisir le polémiste, l'esprit incisif de l'auteur du « dictionnaire philosophique », trop brièvement étudié, le conteur habile et malicieux que nous apprécions aujourd'hui. Mais s'intéresser à son théâtre, bien oublié de nos jours, conduisait à une impasse.
La formation de Raymond Naves aux cotés de
Gustave Lanson et de ses fameuses « fiches » n'incitait pas à des vues originales et audacieuses. On comprend que ses collègues aient voulu saluer sa mémoire, mais pour une critique éclairante
De Voltaire, on ne renverra pas, actuellement, à ses ouvrages.