Agrippine, Tome 8 : Agrippine déconfite

Sa mamie lui a piqué le dernier modèle de boots en strass et peau de tatou : Agrippine déconfite lui souhaite la mort. Si les forces divines semblent incapables de pouvoir mettre de côté des paires de boots pointure 42, elles peuvent en revanche envoyer à trépas une pauvre vieille aïeule en lui brisant le moëllon. Enfin bon, d'accord, mais le moëllon, qu'est-ce que c'est ? Et dire que l'A.G.M (arrière-grand-mère) en profite pour se mettre à taguer les mus de l'hospice…


Dans l'effervescence d'une famille qui se décompose et se recompose plus vite que son ombre, Claire Bretécher transforme la verve dégingandée de son Agrippine e, un bavardage épuisant. La mère, le père, les aïeules, l'oncle et le petit frère se mettent à l'argot du nouveau siècle et nous livrent un langage aussi laborieux à suivre que le dialecte schtroumpf le plus tordu. Malgré un fond de dissidence, le propos reste convenu et dénonce gentiment les hypocrisies familiales. Je t'aime moi non plus –mais ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants.

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Mais quel plaisir que retrouver Agrippine et sa tribu dysfonctionnelle : les parents en plein divorce qui se roulent des pelles, le petit frère qui s'essaie à une transition de genre ou encore l'AGM, l'arrière-grand-mère, qui après avoir découvert le pouvoir des bombes aérosol recouvre les murs de son ehpad de street art haut en couleurs. le dur du conflit reste néanmoins atteint avec la grand-mère pour sombre raison d'OPA sur une paire de boots.
Le dessin est vif, le ton cinglant, le vocabulaire caustique et imaginatif. du pur bonheur, bien loin de la mièvrerie et de la bien pensance.

On y voit le petit frère tête à claque d'Agrippine en pleine crise d'identité sexuelle, ses parents au bord du divorce n'en sont que plus amoureux (?), sa grand-mère qui se la joue jeune est plutôt antipathique, un oncle, intermittent de la télé essaye de monter un coup médiatique en théâtralisant la mort de sa mère, Zonzon, l'AGM (comprenez Arrière-Grand-Mère) qui s'initie aux tags, sans oublier Agrippine toujours aussi futile que j'ai trouvé plus agaçante qu'autre chose.
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Volume sympa à lire, très drôle comme les précédents, sarcastique, humour noir, grinçant, bref si on a aimé les autres, pas de souci pour celui-la.

C'est de la bombe. Je l'ai lu au moins dix fois, certaines expressions du bouquin me collent à la langue comme un timbre récalcitrant.