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Citations sur Arcane 17 (15)

Je choisis la femme-enfant non pour l'opposer à l'autre femme, mais parce qu'en elle et seulement en elle me semble résider à l'état de transparence absolue l'autre prisme de vision dont on refuse obstinément de tenir compte, parce qu'il obéit à des lois bien différentes dont le despotisme masculin doit empêcher à tout prix la divulgation
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Il faut être allé au fond de la douleur humaine, en avoir découvert les étranges capacités, pour pouvoir saluer ce qui vaut la peine de vivre.
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Que l'art donne résolument le pas au prétendu irrationnel féminin, qu'il tienne farouchement pour ennemi tout ce qui, ayant l'outrecuidance de se donner pour sûr, pour solide, porte en réalité la marque de cette intransigeance masculine.
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L'éducation actuelle est entièrement défectueuse dans la mesure où, se disant positive, elle commence par abuser la confiance de l'enfant en lui donnant pour la vérité ce qui n'est ou qu'une apparence provisoire, ou qu'une hypothèse, quand ce n'est pas une contre-vérité manifeste; dans la mesure aussi où elle empêche l'enfant de se former en temps voulu une opinion par lui-même en lui imprimant à l'avance certains plis qui rendent sa liberté de jugement illusoire. Les faits mêmes que l'on lui présente comme vécus, dont on entreprend de meubler sa mémoire, qu'on donne en pâture à sa jeune exaltation, sont amplifiés, ou réduits, voire mêlés de fictions, à tout le moins offerts de façon tendancieuse pour les besoins d'une cause dont le moins qu'on puisse dire est qu'elle n'est pas celle de l'homme, mais bien celle d'une certaine caste d'individus.
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La vie, comme la liberté, ce n'est que frappée, que partiellement ravie qu'elle s'instruit d'elle-même, qu'elle s'élève à la conscience totale de ses moyens et de ses ressources, qu'elle rayonne aussi de tout son éclat à d'autres yeux. Son triomphe est, à chaque instant, bouleversant et candide comme les fleurs qui, l'hiver passé, s'éveillent sur les décombres. Dans tes yeux il y a la première rosée de ces fleurs et tes lèvres ont avec les mots ces affinités en colliers d’irisation toujours nouvelle qui font le luxe des tourbillons. Et aussi tu es belle de cette beauté qui a toujours subjugué les hommes, de cette beauté qu'ils redoutent et honorent dans la personne d'Hélène, de cette beauté sur quoi la fatalité même s'acharne en vain, dont s'il en est besoin, la justification éternelle vis-à-vis des autres et d'elle-même doit tenir dans ces mots mystérieux : "Je suis Hélène". Et cette beauté, à tous ceux qui sont à même de la reconnaître, semble avoir donné sur toi des droits, en ce sens que tu n'étais pas plus libre de disparaître que de reparaître avec le masque de la souffrance ou de la lassitude, que tu continuais à devoir compte à la vie de tous tes feux. Il se peut que la beauté ne donne toute sa mesure qu'à ce prix. Un accent, et le plus somptueux de tous, lui fera toujours défaut si les circonstances lui épargnent d'être si durement trempée. Le haut de la montagne ne prend vraiment forme divine que dans la brume de ton regard, que par l'aile de l'aigle doré passant sur tes cheveux. Et je t'aime parce que l'air de la mer et celui de la montagne, confondus ici dans leur pureté originelle, ne sont pas plus exempts de miasmes et plus enivrants que ton âme où la plus grande rafale a passé, la confirmant solennellement et en toute rigueur dans sa disposition naturelle à tout résoudre,et, pour commencer, les menues difficultés de la vie, par l'effusion d'une générosité sans limites qui témoignerait à elle seule de ce que tu possèdes en propre: le sens absolu de la "grandeur".
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On voit comme, en ce qu'elle pouvait encore avoir d'incertain, l'image se précise : c'est la révolte même, la révolte seule qui est créatrice de lumière. Et cette lumière ne peut se connaître que trois voies : la poésie, la liberté et l'amour qui doivent inspirer le même zèle et converger, à en faire la coupe même de la jeunesse éternelle, sur le point moins découvert et le plus illuminable du cœur humain
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C’est là, à cette minute poignante où le poids des souffrances endurées semble devoir tout engloutir, que l’excès même de l’épreuve entraîne un changement de signe qui tend à faire passer l’indisponible humain du côté du disponible, et à affecter ce dernier qui n’eût pu se connaître sans cela. Il faut être allé au fond de la douleur humaine, en avoir découvert les étranges capacités, pour pouvoir saluer du même don sans limite de soi-même ce qui vaut la peine de vivre. La seule disgrâce définitive qui pourrait être encourue devant une telle douleur, parce qu’elle rendrait impossible cette conversion de signe, serait de lui opposer la résignation. Sous quelque angle que devant moi, tu aies fait état des réactions auxquelles t’exposa le plu grand malheur que tu peux concevoir, je t’ai toujours vu mettre le plus haut accent sur la rébellion. Il n‘est pas en effet de plus éhonté mensonge que celui qui consiste à soutenir, même et surtout en présence de l’irréparable, que la rébellion ne sert de rien. La rébellion porte sa justification en elle-même, tout à fait indépendamment des chances qu’elle a de modifier ou non l’état de fait qui la détermine. Elle est l’étincelle dans le vent, mais l’étincelle qui cherche la poudrière. Je vénère le fond sombre qui passe dans tes yeux chaque fois que tu reprends conscience du tort insurpassable qui t’a été fait, et qui s’exalte et s’assombrit encore au souvenir des misérables prêtes essayant de t’approcher à cette occasion. Je sais aussi c’est le même feu qui fait pour moi si hautes ces flammes claires, qui les enlace en chimères vivantes sous mes yeux. Et je sais que l’amour, qui ne compte plus à ce point que sur lui-même, ne se reprend pas, et que mon amour pour toi renaît des cendres du soleil. Aussi, chaque fois qu’une association d’idée traîtreusement te ramène en ce point où, pour toi, toute espérance un jour s’est reniée, et du plus haut que tu te tiennes alors, menace de te précipiter à nouveau dans le gouffre. Eprouvant moi-même la vanité de toute parole de consolation, et tenant toute tentative de diversion pour indigne, je me suis convaincu que seule une formule magique, ici, pourrait être opérante. Mais quelle formule saurait condenser en elle et te rendre toute la force de vivre, de vivre avec toute l’intensité possible. Celle à laquelle je décide de m’en tenir, la seule par laquelle je juge acceptable de te rappeler à moi lorsqu’il t’arrive de te pencher tout à coup vers l’autre versant, tient dans ces mots lorsque tu commences à détourner la tête je veux seulement frôler ton oreille : Osiris est un Dieu noir.
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Quelles ressources de félinité, de rêverie à se soumettre la vie, de feu intérieur à aller au-devant des flammes, d'espièglerie au service du génie et, par-dessus tout, de calme étrange parcouru par la lueur du guet, ne sont pas contenues dans ces instants où la beauté, comme pour faire voir plus loin, soudain rend vaine, laisse mourir à elle la vaine agitation des hommes
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Dans le rêve d'Elisa, cette vieille gitane qui voulait m'embrasser et que je fuyais, mais c'était l'île Bonaventure, un des plus grands sanctuaires d'oiseaux de mer qui soient au monde. Nous en avions fait le tour le matin même, par temps couvert, sur un bateau de pêche toutes voiles dehors et nous étions plu, au départ, à l'arrangement tout fortuit, mais à la Hogarth, des flotteurs faits d'un baril jaune ou rouge, dont le fond s'ornait au pinceau de signes d'apparence cabalistique, baril surmonté d'une haute tige au sommet de laquelle flottait un drapeau noir (le rêve s'est sans doute emparé de ces engins, groupés en faisceaux irréguliers sur le pont, pour vêtir la bohémienne).
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De même que, fin 1940, un long reportage de journal inspiré des pires haines de l'heure était venu m'avertir que l'itinéraire prêté dans Paris aux « vengeurs des Templiers » se confondait avec celui qu'inconsciemment j'avais suivi avec Nadja, je n'eus, guidé par l'exégèse de M. Jean Richer, aucune peine à me convaincre qu'ici, sur le plan symbolique pur, j'avais cheminé avec Nerval le long du sillon doré. Mélusine, Esclarmonde de Foix, la reine de Saba, Isis, la Verseuse du Matin, les très belles dans leur ordre et leur unité m'en resteront les plus sûres garantes.
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